La stabilité structurale, aussi appelée stabilité des agrégats, est un indicateur de la cohésion des agrégats d’un sol. C’est un paramètre qui exprime la capacité des agrégats d’un sol à résister à une dégradation due en général à l’impact de la pluie ou un excès d’eau.
Caractériser la stabilité structurale de son sol n’est pas aisé. De nombreuses mesures sont utilisées par les chercheurs, mais elles prennent du temps, nécessitent des connaissances et des mesures en laboratoire et ne peuvent pas être mises en place par tout un chacun facilement. Il y a, par exemple, le calcul de l’indice de battance, qui est une formule qui existe depuis 1974 et qui nécessite de connaître le % de sable, limon, argile, matière organique et le pH.
Et si en plus on cherche une mesure qui visuellement frappe les esprits, alors, on peut dire qu’on cherche la lune.
Et la lune, c’est un chercheur belge qui l’a bel et bien trouvée !
Frédéric Vanwindekens est chercheur au CRA-W à Gembloux. Cela fait plusieurs années qu’il travaille sur des projets de recherche appliquée en lien avec le sol. Il participe notamment au projet EJPSoil avec « madame sol » de l’INRAE, Claire Chenu. Tel le géo-trouve-tout du labo, il a récemment mis au point une méthode simple, visuelle et pas cher (si si ça existe encore) pour objectiver (=mesurer et créer des graphes) le slake-test.
Du slake test au quanti-slake-test
Pour le slake test, il s’agit de placer une motte de sol dans un vase rempli d’eau, sur un morceau de treillis de poule, et d’observer comment les particules de sol se détachent ainsi que la couleur de l’eau.
Et le Quanti Slake Test, c’est quand le chercheur, Frédéric Vanwindekens, rajoute une balance qui pèse en continu l’échantillon de sol occupé à se déliter. Cette mesure génère alors un graphique à partir duquel sont calculés des indicateurs. En comparant avec d’autres "courbes" ou indicateurs de slake-test, on pourra voir si le sol de cette parcelle est plus stable ou moins stable que d’autres de la même ferme ou se comparer avec d’autres graphes dont les pratiques culturales sont connues.
- Frédéric Vanwindekens devant le quanti-slake-test à la foire agricole de Libramont (Belgique)
- Crédits : Frederique Hupin
Le quanti-slake-test en pratique
Le prélèvement des échantillons se fait à la bêche sur une profondeur de 10 cm : on sort une motte et on en garde un volume d’environ 5 cm de côté qui tient ensemble.
L’échantillon doit sécher pendant minimum un mois à l’air libre.
Pour comparer les QuantiSlakeTest, les infos suivantes sont utilisées : date de prélèvement, lieu, culture, précédent, couverts, matières organiques, types de travail du sol.
On en est encore au B-A-BA avec cette méthode. Quelques labos belges et français sont occupés à s’équiper et à tester la méthode. Ce qui est déjà sûr, c’est qu’elle engendre de chouettes discussions entre agriculteurs sur les pratiques agricoles en lien avec la conservation des sols.
Plus d’informations :
https://www.cra.wallonie.be/fr/quantislaketest
https://www.cra.wallonie.be/fr/une-approche-pragmatique-pour-evaluer-la-stabilite-structurale-des-sols