Frédérique HUPIN

  • Frederic Vanwindekens, inventeur du quanti-slake-test, au festival de l'agroécologie et de l'agriculture de conservation des sols à Fexhe (Belgique)
31
août
2020

Interview de Claire Chenu dans une revue belge grand public

Claire Chenu était de passage en Belgique afin d’exposer ses dernières recherches sur le 4 pour 1000 aux étudiants, chercheurs et professeurs de l’université de Louvain. Elle m’a consacré une interview publiée dans la revue Tchak.

Claire Chenu à l'UCLouvain, Belgique

La revue belge TCHAK vient de sortir du nid. Elle en est à son deuxième numéro et paraît 4x par an. Son projet éditorial est axé autour de la nécessité d’un changement de modèle en matière d’agriculture et d’alimentation.

Son parti pris : l’agriculture paysanne, l’agroécologie, la souveraineté alimentaire, les circuits courts et une alimentation de qualité pour tous.

Tchak se veut proche du terrain : il raconte le foisonnement des initiatives, des acteurs, des points de vue, sur le territoire wallon et à Bruxelles. Il s’adresse au plus grand nombre, dans un langage compréhensible et de qualité. Le projet est indépendant de tout syndicat, parti, groupe de pression, association et mouvement.

En tant que journaliste freelance j’ai proposé au rédacteur en chef de cette revue une interview double sur le thème du stockage du carbone dans les sols comme partie de solution au changement climatique : celle de Claire Chenu et celle d’un agriculteur pratiquant l’agriculture de conservation des sols.

L’interview de Claire Chenu est disponible sur le site de la revue Tchak.

Extrait :
Claire Chenu, quelle image avez-vous du monde agricole actuel ?

"J’ai ouvert de grands yeux sur ce que savent les agriculteurs. C’est impressionnant. Le monde agricole est en train de changer. J’ai l’impression – mais peut-être est-ce une vision biaisée – qu’il y a une réappropriation de l’agronomie par les agriculteurs. En tous cas, un souhait de refaire de l’agronomie, de maîtriser les aspects agronomiques de leur métier."

Par contre, pour le reportage chez l’agriculteur, il faudra acheter la revue Tchak ;-)
Eh oui, l’information de qualité et l’indépendance (tout comme l’alimentation), cela a un prix.
Mais quelques citations de l’agriculteur sont reprises dans cette courte vidéo.


20
juillet
2020

Se comparer aux autres pour diminuer les pesticides, faire des économies et stocker du carbone

1. Un webinaire pour les agriculteurs en pleine heure de table, il fallait oser.
2. Proposer un outil de diagnostique qui permet à l’agriculteur de se comparer à ses voisins tout en restant chez lui, c’est éclairant.
3. Avec au final des économies de fuel, d’engrais et de pesticides, là, on se crée de la marge pour avancer.
4. Et en prospective, une régénération du sol et une séquestration de carbone, nous voilà carrément aux portes de l’agroécologie.

Présentation de l'outil mySoilcapital sous forme de webinaire
Présentation de l’outil mySoilcapital sous forme de webinaire
Lara Millan, community manager chez Soil Capital, joue le rôle de modératrice pendant que Nicolas Verschuere, conseiller agricole indépendant, présente leur outil

C’était un jeudi à 19h, une heure inhabituelle pour un webinaire. Et pourtant. Dans le monde agricole, à part quand il pleut, c’est le rare moment où, peut-être, l’agriculteur rentre du champ pour écouter les nouvelles à la télé et partager un repas en famille. Le webinaire était gratuit mais une inscription préalable était nécessaire pour recevoir le lien de connexion. A part un clic, rien d’autre à faire pour pouvoir assister à une heure de présentation sur un nouvel outil créé par la société belge Soil Capital dans le but d’aider les agriculteurs à réconcilier économie et environnement. Pendant le webinaire, chaque auditeur peut poser ses questions en direct via une fenêtre de chat.

Pour rendre ce webinaire possible, Soil Capital s’est associé avec la société française Icosystème, spécialisée dans la formation mixte digitale en agroécologie et agroforesterie. « Mixte » car elle associe la formation à distance, digitale, et la formation en présentiel en réduisant cette dernière aux visites de champ. Finies les conférences endormantes en auditoire, les contenus sont fournis via internet. Chaque agriculteur peut ainsi suivre la formation de chez lui au moment où c’est le plus opportun pour lui, puis se rendre sur le terrain pour échanger concrètement avec ses confrères et le formateur. Matthieu Archambeaud, co-fondateur de la société Icosysteme explique au début du webinaire le pourquoi de leur collaboration : « nous sommes convaincus qu’avoir une connaissance précise de l’économie de sa ferme est capital pour pouvoir mettre en place des solutions innovantes qui vont dans le sens de la régénération des sols. L’outil créé par Soil Capital est complémentaire avec les formations en agroécologie que nous développons ». Nicolas Verschuere, ingénieur agronome indépendant, co-fondateur de la société Soil Capital, le confirme dans des mots un peu compliqués : « l’outil mySoilCapital est une stratégie de transition dé-risquée ». Suite à ma question sur le chat il précise : « nous souhaitons déterminer avec l’agriculteur des priorités qui lui permettront de réaliser des économies à court terme avant de se lancer dans des techniques plus ambitieuses de régénération des sols. Il faut d’abord mettre du beurre dans les épinards pour pouvoir prendre des risques calculés ».

Revoir le webinaire.

Un conseil agricole qui diminue les pesticides

Alors que la Commission européenne publiait le 20 mai dernier sa stratégie « De la fourche à la fourchette », l’outil mySoilCapital semble tomber à pic comme réponse concrète pour guider les agriculteurs vers cette nouvelle vision. La stratégie de la Commission prévoit d’optimiser l’utilisation des intrants d’ici 2030 : réduire de 50% l’utilisation des pesticides de synthèse et de 20% l’utilisation de fertilisants, diminuer de 50% la perte de nutriments (le nitrate dans les nappes phréatiques).

Réconcilier économie et environnement, telle est l’ambition de l’outil mySoilCapital créé par et pour des agronomes indépendants.

L’outil se présente comme un diagnostic fouillé, culture par culture de tout ce que l’agriculteur met en oeuvre pour obtenir ses rendements et au final son revenu. Pendant trois heures, un agronome indépendant de toute vente de produit, passe au crible les intrants de la ferme : les engrais, les produits phytosanitaires, les semences, le carburant, les heures d’utilisation des machines, l’amortissement. Chaque agriculteur peut se comparer aux agriculteurs de sa région et au groupe des meilleurs, de manière anonyme. Les résultats permettent de mesurer et de chiffrer une marge de progression. Des économies possibles peuvent être mises en évidence et c’est tout gain pour l’environnement. Une ferme d’une centaine d’hectares peut se voir diagnostiquer une économie de pesticides et d’engrais de plusieurs milliers d’euros par an !
Les risques pour la santé des sols sont mis en évidence : la compaction, la perte de nutriments, la monoculture, l’intensité du travail du sol, les périodes de sol nu, l’intensité d’utilisation des produits phytosanitaires. « On se rend compte que certains ont des pratiques agricoles qui sont très conventionnelles voire parfois … ancestrales » révèle Nicolas Verschuere. « Nous voulons aller de l’avant avec les agriculteurs ! »


14
novembre
2019

Les enfants au pays des vers de terre

Quand 7 enfants de 5 à 8 ans partent à la recherche de vers de terre dans une ferme qui ne laboure plus depuis 15 ans, ça donne ceci.

  • Les enfants au pays des vers de terre
  • Les enfants au pays des vers de terre
  • Les enfants au pays des vers de terre

J’ai profité des congés d’automne pour emmener les enfants en ferme à la recherche de vers de terre. Les enfants les ont rincés, triés par grande famille, puis relâchés. Malgré la brume et le froid, ce fut un moment sensationnel pour eux.

Grâce à une clé de détermination simplifiée disponible sur le site de l’observatoire participatif des vers de terre, les enfants ont facilement classé les vers de terre.
Résultats  : 36 vers de terre / m² en 30 minutes répartis comme suit
 9 vers épigées
 19 vers anéciques dont 11 à tête noire et 8 à tête rouge
 8 vers endogées
Pour un mois d’octobre c’est plutôt pas mal. Une bonne moyenne en terre agricole avec le protocole moutarde est d’en trouver entre 20 à 75 en période de sol humide (janvier à avril).
Ce qui est également un bon résultat dans ce cas-ci est qu’on ait trouvé des vers répartis dans les trois catégories écologiques.

Voici le protocole moutarde. En gros, on dilue de la moutarde dans un arrosoir, on arrose une placette de 1 m² et on recommence après 15 minutes.

Merci au site A2C pour l’idée.
Voici l’article de Matthieu Archambeaud (2011) qui m’a inspirée : Observatoire participatif des vers de terre

Cet observatoire propose une méthode simplifiée d’observation et de comptage des vers de terre. En s’adressant à toutes les personnes volontaires pour l’observation de ces macro-organismes du sol, il va permettre de rassembler et d’analyser les observations collectées au niveau national. Cette démarche est réalisée par l’Observatoire de Rennes (OSUR CNRS) et se fait en collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (CERSP, UMR 7204) dans le cadre d’un projet d’observatoire de la biodiversité ordinaire en milieu agricole.

Lombrics dans une parcelle agricole

L’Observatoire Participatif des Vers de Terre a pour objectifs de :

 proposer un outil d’évaluation simplifiée de la biodiversité animale à l’aide des vers de terre dans les sols agricoles ou naturels
 rendre possible ces observations par divers publics à l’aide d’un protocole simplifié : agriculteurs, scolaires, naturalistes, chasseurs, jardiniers, gestionnaires de milieux naturels ou très anthropisés (sols urbains, technosols, …)
 établir progressivement des référentiels de ces macroorganismes du sol grâce à la participation du plus grand nombre de personnes.

Le protocole de prélèvement est consultable ici : protocole OPVT
(n’oubliez pas que le prélèvement des vers de terre ne peut se faire efficacement qu’en sol humecté, soit entre janvier et avril) Nous vous renvoyons également à cette vidéo en ligne sur A2C.

La détermination des lombriciens peut être faite grâce à ce document : identification OPVT

Le document suivant rappelle l’importance des vers de terre dans le fonctionnement des écosystèmes : Connaissance des lombriciens

Et on peut consulter moult documents et saisir ses données en ligne ici :

https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr



21
mai
2019

Agriculture + Forêt = Sol

"Sol vivant dans le monde rural".
Tel était le titre de la soirée de conférences organisée en Belgique le 14 mai 2019.
Fait peu fréquent en Belgique, agriculteurs, forestiers et naturalistes se sont réunis autour d’un point commun majeur : le sol.

Agroforesterie chez Claude Henricot

Cet événement en plus d’être multi-acteurs, était également multi-nationalités puisque dans les conférenciers étaient représentés la France, l’Allemagne et la Belgique.

L’objectif était de comprendre le fonctionnement des sols agricoles et forestiers en vue de mieux les préserver. Les conférenciers avaient reçu la consigne d’axer leur exposé sur trois risques principaux liés aux sols : la compaction, l’érosion et la perte de fertilité. Ils ont présenté les conséquences de ces risques tant en forêt qu’en zone agricole, mais également les actions favorables en vue de concilier la production végétale et la protection de la biodiversité du sol et des services écosystémiques associés.

Agriculteurs, forestiers, naturalistes, chasseurs, chercheurs, … le panel se voulait représentatif du monde rural.

Deux animateurs, facilitateurs, titilleurs :

 Le professeur Philippe Baret, Docteur en agronomie, doyen de la faculté d’agronomie de l’UCL, professeur de génétique et d’agroécologie, coordinateur du panel
 Daniel Wathelet, facilitateur et animateur du Forum Mont Anhée.

Des spécialistes :
 Un spécialiste français des sols agricoles : Francis Bucaille, agriculteur et chercheur pour GaïaGo, une entreprise française qui apporte des solutions pour la vie des sols
 Un écologue belge du sol : Olivier Guillitte, chercheur en écologie appliquée à l’Université de Liège
 Un sylviculteur allemand : Georg Wilhelm, chef d’Unité au Ministère des forêts en Rhénanie Palatinat
 Un agriculteur belge : Claude Henricot, ferme de Corbais (Brabant Wallon), pratiquant l’agriculture de conservation des sols

Cet événement fut réellement intégrateur et convergent. Intégrateur des idées des acteurs novateurs du monde rural. Convergent vers l’élément clé du système rural, agricole et forestier : le sol.
Tous les discours, bien que venus de mondes apparemment différents allaient dans le même sens : l’importance de la protection des sols, de l’observation et l’obtention d’équilibres naturels. En résumé : l’importance de penser en termes de systèmes et d’interactions.

Une description de la ferme de Claude Henricot est présentée dans ces articles sous différents angles :
  L’agriculture de conservation des sols : Les agriculteurs éco-logiques innovent

  L’accueil des oiseaux et le prix Baillet Latour : Une ferme paradis des oiseaux

  L’agroforesterie : Un projet agroforestier de 12 hectares voit le jour

Cet événement était organisé par « Le Forum Mont Anhée », composé de la Fondation Wallonne pour la Conservation des Habitats, de la Fédération Wallonne de l’Agriculture, de la Société Royale Forestière de Belgique, de Forêt Nature, de Pro Silva Wallonie, de Natagora, de Faune & Biotope, de NTF propriétaires Ruraux de Wallonie et du Royal St Hubert Club (chasse). L’organisation de la soirée était réalisée en partenariat avec les Universités de Namur (UN), de Liège (ULg) et de Louvain (UCL).


20
décembre
2018

Le nouveau management est inspiré de la nature

Le belge Frédéric Laloux est l’auteur du livre "Reinventing organizations". Ce livre, sorti en 2014, a eu un succès sans précédent dans le monde du management. Un engouement inattendu. Une traduction dans plus de 22 langues.

Frédéric LalouxCe que dit ce spécialiste en management des entreprises me fait penser au fonctionnement de l’agriculture de conservation des sols et de l’agroécologie.
Le modèle des nouvelles organisations décrit par Frédéric Laloux me fait penser à l’organisation du réseau BASE.
Il me fait penser à l’organisation des personnes qui gravitent autour du site A2C.
En fait nous faisons partie d’un écosystème, celui de l’agriculture de conservation des sols.
Chacun y joue son rôle, sa fonction, avec ses talents qui lui sont propres. Ce système est agile, réagit de lui-même sans que tous doivent se concerter, sans qu’il y ait un chef qui décide. Tous ses éléments sont animés par un sens commun : celui d’évoluer, celui de faire progresser et de faire connaître l’agriculture de conservation des sols. A l’échelle d’une société, on pourrait aussi se définir comme un consortium agile composé de personnes animées par une vision commune : celle de promouvoir les agricultures créatives, innovantes et écologiquement cohérentes.

Un livre en « libre » accès

Frédéric Laloux présente son livre dans cette vidéo (7 minutes).

Frederic Laloux Reinventer les organisationsLe livre complet fait 480 pages. Il en existe une version résumée et illustrée qui fait 170 pages.
La version électronique (en pdf) de son livre est en « libre » accès sur son site.
En libre accès ne signifie pas gratuit. Son numéro de compte est sur son site, et il vous invite à acheter son livre. Pour éviter les coûts liés à l’installation d’un programme de vente en ligne, il n’y en a pas. Il reste cohérent dans sa démarche et vous fait confiance. Vous connaissez tous le prix d’un livre. Mais quel serait le prix d’un « bon » livre ? A vous de décider.

Pourquoi une nouvelle manière de s’organiser

Frédéric Laloux nous explique dans son livre comment on peut réinventer les organisations afin qu’elles répondent davantage à qui nous sommes, que nous ayons davantage de liberté et qu’elles nous permettent d’évoluer. Il part du constat de base que nous (l’humanité) avançons par bond. Chaque stade de développement de nos sociétés avait sa raison d’être. On n’aurait pas pu s’organiser il y a 200 ans comme nous allons nous organiser demain. Tout cela relève d’un processus d’évolution. A chaque stade, nous sommes capables de gérer des systèmes dont la complexité augmente.
Nous sommes aujourd’hui à une époque de transition. On a encore les pieds dans le modèle capitaliste actuel, mais nous avons déjà le cœur dans le modèle suivant. Notre tête, nos réflexions et nos apprentissages nous aident tous les jours à le construire. C’est ce que nous faisons au sein des réseaux de l’agriculture de conservation des sols.

Quel intérêt pour les réseaux de l’agriculture de conservation

L’intérêt de la recherche de Frédéric Laloux pour nous, c’est qu’il a mis des mots sur ce que nous avons découvert et pratiquons de manière intuitive : notre manière de nous organiser et de travailler. Comprendre ce qu’il a à nous dire va nous donner confiance, nous allons nous rendre compte que nous sommes dans le bon. Comprendre, analyser comment nous fonctionnons va nous aider à continuer et à gérer des système multi-facteurs de plus en plus complexes.

Comment Frédéric Laloux s’y est-il pris

Chaque fois que je vous dis « Frédéric Laloux propose », ce n’est pas lui qui a imaginé cela. Après une grosse recherche et une observation d’entreprises pas comme les autres mais qui fonctionnent bien, il en a sorti des « recettes » communes et nous les a décrites. Et c’est là tout son génie, c’est d’avoir observé, trouvé, analysé et sorti les points clé de fonctionnement menant à la réalisation de nos besoins. Un « bon » consultant quoi ;-)

Quel est le message

Une vidéo de 55 minutes d’une conférence de Frédéric Laloux à Bruxelles présente ses recherches et ses constats.

Les trois grands principes que propose Frédéric Laloux pour réinventer les organisations sont (en anglais ça sonne mieux) :
  self management,
  wholeness,
  evolutionary purpose.

Le self-management signifie qu’il n’y a pas de hiérarchie, pas de pyramide. Comme dans la nature, il n’y a pas de chef et pourtant c’est drôlement bien organisé. Tout s’auto-régule. Cela ne veut pas dire que c’est l’anarchie. Il faut des structures. Mais pas nécessairement des boss. Si le système a une faible complexité, alors c’est ok d’avoir une hiérarchie. Mais si le système se complexifie, c’est impossible qu’une seule personne en haut de la hiérarchie décide de tout.
Mais comment décide-t-on alors ? Frédéric Laloux suggère ceci pour prendre des décisions dans ce nouveau modèle d’organisation. La personne prend les avis des personnes concernées par cette décision puis elle décide, sans obligation de tenir compte de tous les avis. D’autres outils sont décrits dans son livre.

Wholeness ou être pleinement soi-même quand on va au travail. Dans la nature, aucun être vivant ne porte de masque. Cela n’est bien sûr possible que si nous sommes entourés de personnes bienveillantes, qui écoutent activement et communiquent entre eux dès que quelque-chose ne va pas ET quand tout va bien aussi. Parler de ses projets, remercier, valoriser, partager, … Dans le carcan du site de l’agriculture de conservation et du réseau BASE, ces éléments ont été posés de manière naturelle par les personnes présentes.

«  Evolutionary purpose » ou « Raison d’être, évolutionnaire ». La nature évolue, et pourtant, personne ne le lui a demandé, personne n’a fait un plan pour les êtres vivants et leur avenir. L’idée est de toujours mettre l’organisation dans des conditions où elle pourra évoluer. Et donc pour cela, il faut « juste » écouter où l’organisation veut aller plutôt que de décider où elle doit aller. Plus besoin de business plan et de projection à trois ans.
Quand le réseau BASE a été créé en 2000, bien malin celui qui aurait pu écrire comment il devrait être 20 ans après.

A l’occasion de l’assemblée générale de l’association B.A.S.E. en 2019, j’ai présenté le nouveau modèle de gestion des organisations décrit par Frédéric Laloux.
Voici le diaporama de la présentation.


2
décembre
2018

"Le sol regorge de trésors" OU les mycorhizes expliquées aux enfants

Terrier de lapin

Qui a dit qu’il ne fallait pas sortir avec des enfants quand il fait -8°C dehors ?
Nous sommes partis à la chasse au trésor avec des enfants de l’école de ma fille. Les arbres nous ont guidés dans notre périple. J’avais au préalable parcouru la piste en photographiant les arbres tout le long du chemin. Les enfants devaient alors reconnaître ceux-ci afin de trouver le chemin menant à un trésor. Pour ne pas devoir enlever leurs moufles pour faire défiler les photos avec leur doigt sur la tablette, les enfants ont imaginé d’utiliser le bout de leur nez. Ça marche ! Et dans tous les sens du terme. Sans jamais se plaindre du froid, tout sourire aux lèvres et en courant partout, les enfants sont allés d’arbre en arbre, d’observation en observation. Ils ont ainsi découvert le trésor caché dans un terrier de lapin. Et quel trésor : des cornets de glace ! C’était de saison.

Piste des arbres
Jeu de piste avec les arbres
La vie secrète des arbres

Le livre qui m’a inspiré ces derniers mois est "La vie secrète des arbres" du forestier allemand Peter Wohlleben. On y parle de mycorhizes et de connexion entre les arbres et les habitants du sol.

Ecoute les arbres parler

Mais tout ça est peut-être un peu complexe pour des bambins de six ans alors l’ingénieur forestier a pensé à eux en déclinant son livre pour les enfants : "Ecoute les arbres parler". Il leur explique que sur les racines des arbres, vivent des champignons. Ceux-ci fournissent des services à l’arbre qui en échange leur donne du sucre qu’il a fabriqué grâce à ses feuilles et à la lumière du soleil. Ces champignons jouent le rôle de messager entre les arbres. Si un arbre a quelque chose d’important à dire à un autre arbre (par exemple qu’il est en train de se faire manger par un insecte), il envoie un liquide à travers ses racines. Les filaments du champignon reçoivent le message de l’arbre et le transmettent aux autres arbres. Les arbres peuvent alors préparer leur défense en produisant du jus que les insectes détestent. Les racines des arbres sont donc toutes interconnectées grâce aux filaments des champignons. Une souche peut même encore vivre en étant alimentée via ses racines par les copains d’à côté. Belle preuve de solidarité. Je recommande ce livre pour les enfants de 5 à 12 ans, mais les grands enfants s’en régaleront également.