Cécile Waligora

  • Plantation d'une haie avec une planteuse forestière
  • Bousiers dans un crottin de cheval Tarpan
  • Tas de pierres en bord de parcelle dans l'Yonne
  • Journées de l'ABC 2024
  • Détails du couvert d'été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza
27
mars
2019

Pensez aux busards

JPEG - 180.6 kioLe printemps arrive et avec lui, les premiers oiseaux migrateurs. Parmi eux, un rapace retient particulièrement notre attention, le busard.
Il existe 3 espèces de busards en France : le busard cendré, le busard Saint-Martin et le busard des roseaux. Les trois sont de grands consommateurs de rongeurs et ils font l’objet depuis de nombreuses années d’un programme de protection national.
Le cendré est sans doute celui qui nous interpelle le plus car son milieu de prédilection est la plaine céréalière. Ce grand oiseau élégant, dans les tons de gris et extrémités des ailes noires pour le mâle, en livrée brune pour la femelle, a pris la fâcheuse manie de nicher à l’intérieur même des céréales d’hiver. Or, chacun le sait, les moissons sont de plus en plus précoces et leur date n’a plus rien à voir avec ce qu’ont connu nos grands-parents et arrière grands-parents. Le problème est que cela va trop vite pour l’oiseau ; il n’a pas le temps de s’adapter. Résultat : énormément de poussins, à défaut de pouvoir voler, sont broyés dans les moissonneuses… Sauf que des âmes bienfaitrices sont là pour éviter les hécatombes. Chaque année, des bénévoles d’associations de protection de la faune, parcourent les campagnes, jumelles en bandoulière, afin de repérer les nids, à moins qu’ils ne soient directement contactés par les agriculteurs eux-mêmes. JPEG - 98.6 kio
Il est assez facile de repérer un nid. A partir du mois de mai, si vous voyez fréquemment un grand rapace planer au dessus de la même parcelle et plonger au sol toujours au même endroit, il y a de fortes chances pour qu’il ait établi son nid. Ne vous approchez pas, au risque de trop les perturber ; contactez directement les personnes compétentes (voir en fichier joint, la liste des coordinateurs busards). Ceux-ci vont tout prendre en charge. Si un nid est effectivement présent et avec votre accord, ils viendront le protéger juste avant la moisson. La protection du nid et des poussins consiste en une cage grillagée (fond de la cage y compris), maintenue ouverte au dessus (pour l’accès de la femelle). Autour de la cage, sont laissés quelques pieds de céréales pour protéger la nichée à la vue des éventuels prédateurs terrestres. Cela ne prend que quelques m² mais sauve bien des nichées !
Alors, quand sera venu le mois de mai, en plaine, ouvrez l’oeil ; on compte sur vous !
Le régime alimentaire du busard, peut, en cas de pullulation de campagnol des champs, comporter jusqu’à 80 % de ces petits mammifères… L’oiseau est aussi amateur d’insectes.
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20
février
2019

Qu’est-ce qui tue les insectes ?

Vous avez sans doute vu passer ce titre tout récemment dans la presse ou peut-être pas car au final, il me semble qu’il n’a pas eu le même écho que la disparition des oiseaux de nos campagnes, étude parue il y a environ un an. Sans doute parce que les insectes n’ont pas le même impact émotionnel que les oiseaux ou - on peut aussi l’envisager - parce qu’il s’agit "encore" d’un sujet à caractère hautement alarmiste et négatif...
Il me semble néanmoins important d’analyser un peu cet article paru sur un site d’information sérieux (il me semble) : The Conversation (site en français, je précise...)

Bousier géotrupe (crédit : C. Voinot)
Bousier géotrupe (crédit : C. Voinot)
Déjà beaucoup impactés par l’usage des molécules vermifuges de synthèse, quid de l’avenir des bousiers à l’instar de bien d’autres espèces d’insectes dans les décennies à venir ?

Je vais vous livrer tel quel ce papier paru le 14 février 2019 et, de temps à autre, j’y mettrais mes réflexions en italique, que vous partagerez ou pas !

Cet article est publié en collaboration avec les chercheurs de l’ISYEB (Institut de systématique, évolution, biodiversité du Muséum national d’Histoire naturelle, Sorbonne Universités). Ils proposent ici une chronique scientifique de la biodiversité, « En direct des espèces ». Objectif : comprendre l’intérêt de décrire de nouvelles espèces et de cataloguer le vivant.

On a souvent une image caricaturale des insectes, tantôt anges, tantôt démons.

Détestables et apparemment invincibles, comme les punaises de lits, les blattes domestiques ou les ravageurs des cultures. Meurtriers, comme les moustiques anophèles, responsables indirects de plus de morts humaines au XXe siècle que tous les conflits armés par les maladies qu’ils nous transmettent. Ou, au contraire, admirables et utiles abeilles, victimes de nos mauvaises pratiques agricoles - amis agriculteurs, n’arrêtez pas votre lecture ici ; passez outre et poursuivez... - . Ou encore, merveilleux, ces beaux papillons dont le vol coloré ravit notre regard…

En réalité, les insectes sont légion et, comme tous les êtres vivants, ils ont leur bons côtés et leurs mauvais côtés… qu’il faudrait appréhender avec davantage de prudence et de mesure.

Innombrables mais vulnérables

Les insectes comptent plus d’un million d’espèces sur les 2,4 millions connues. Et l’on en dénombre presque 40 000 espèces rien qu’en France. Ils représentent des biomasses colossales – les fourmis pèsent ainsi autant que les humains sur Terre ! – et rendent des services écologiques essentiels et innombrables. 900 espèces d’abeilles contribuent par exemple à la pollinisation des plantes en France ; les insectes constituent également une source de nourriture majeure pour les oiseaux et participent à la régulation de milliers d’espèces dites nuisibles - très bien de préciser "dites" car le terme de nuisible n’a pas lieu d’être d’un point de vue écologique et donc scientifique pour quelque espèce que ce soit - (les coccinelles figurent ainsi parmi nos meilleurs alliés contre les pucerons).

Souvent perçus comme innombrables, en nombre d’espèces comme d’individus, ils semblent pouvoir résister à tout. Pourtant, des études scientifiques récentes montrent, de manière répétée, qu’il n’en est rien. Le cas des abeilles domestiques et sauvages, qui souffrent terriblement de notre gestion des milieux naturels, est à ce titre emblématique.

Parue en octobre 2017, une étude s’intéressant à des insectes évoluant dans des zones protégées au sein d’un paysage agricole en Allemagne a montré une baisse dramatique de l’abondance des populations : -76 % en 27 ans.

Il y a quelques jours, est paru dans la très sérieuse revue Biological Conservation un article compilant les résultats de 73 études publiées depuis 40 ans sur le sujet. Cet article rigoureux a répertorié tous les travaux publiés, prenant en considération ceux qui analysaient des tendances quantitatives – nombre d’espèces ou abondances – sur des périodes de temps définies. Elle a conduit une analyse statistique des résultats de ces études, dans laquelle la valeur des résultats statistiques des différentes études est comparée – c’est ce que l’on appelle une méta-analyse statistique.

Le constat est accablant et quasi-unanime : la tendance est à la baisse drastique des populations d’insectes et à l’extinction probable de nombreuses espèces à l’horizon des quelques prochaines décennies, et cela plus encore que dans le cas des plantes ou des oiseaux.

41 % des espèces en déclin

La lecture de ce nouvel article est déprimante car elle égrène une série de cas catastrophiques concernant papillons, hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis), coléoptères (carabes, scarabées, coccinelles, etc.), libellules et d’autres groupes d’insectes moins charismatiques mais tout aussi indispensables à la biodiversité, comme les perles ou les éphémères. Et cela dans de nombreuses régions et différents types d’environnements.

Au total, sur la base de toutes ces études, les auteurs évaluent qu’environ 41 % des espèces d’insectes sont en déclin, soit deux fois plus que les vertébrés et à un rythme encore plus rapide. Pour les nombreux pays concernés par les études recensées dans cet article (Amérique du Nord, Europe, Brésil, Chine, Japon, Afrique du Sud, Australie, etc.), il est estimé qu’un tiers des espèces est en risque d’extinction, ce qui est colossal. Il y a aussi de nombreux cas d’espèces manifestement déjà éteintes.

Quelques-unes des études analysées concernent la France, s’intéressant notamment aux coléoptères bousiers, qui ont un rôle primordial d’enfouissement des excréments d’animaux et dont nombre d’espèces régressent de façon alarmante - pour rappel, un ancien post - . Doit-on rappeler que faute de bousiers locaux adaptés aux bovins, l’Australie a du en importer pour éviter que des kilomètres carrés de prairies soient littéralement recouverts de bouses ?

Les auteurs de l’article soulignent également que ce bilan catastrophique est établi malgré le peu d’attention relative que portent aux insectes les scientifiques et les citoyens, par comparaison avec les groupes de vertébrés (mammifères, oiseaux, etc.).

De fait, ce bilan unanime risque de s’alourdir encore lorsqu’on prendra en considération plus de cas d’espèces, dans des régions lourdement impactées par les modifications environnementales humaines.

Des causes clairement identifiées

Cette méta-analyse décrypte également certaines causes de ce déclin des populations d’insectes, comme l’usage des pollutions (fertilisants, pesticides). Or ce type d’exercice est toujours susceptible de réveiller les contradicteurs. Ceux-ci s’appuient souvent sur l’argument que « corrélation n’est pas raison ». Ou encore, ils soutiennent que les différentes causes étudiées seraient chacune d’importance mineure au prétexte qu’elles s’additionnent. - Par contradicteurs, ils parlent d’acteurs du monde agricole. Je pense qu’il faut allez au-delà de cela parce que oui, on sait bien que toute agriculture a un impact sur l’agroécosystème et donc sur les insectes. Les pesticides ont un impact mais pas qu’eux ! Pour autant, c’est encore jouer sur les mots et se jeter la balle du qui est responsable ? Il faut, je pense, allez au-delà de ce genre de "guéguerre". A nous, à vous, agriculteurs (et on le fait déjà !) de montrer ce qu’on fait aussi de bien, voire de très bien, pour la biodiversité !

Par exemple, l’étude allemande évoquée plus haut n’avait établi aucune corrélation environnementale simple au déclin catastrophique des populations insectes ; elle n’avait donc pu que soupçonner les traitements agricoles locaux en intensité croissante (drainage, pesticides, etc.) depuis plusieurs décennies.

Compte tenu de la gravité de la situation, de tels soupçons – étayés par des démonstrations indirectes négatives ou des corrélations – doivent aussi être pris en compte. Non seulement dans le cadre d’études scientifiques à venir qui seront plus ciblées mais aussi par mesures d’urgence et de précaution.

Car les insectes ne seront malheureusement pas les seules victimes de la très mauvaise gestion de nos milieux naturels ; à l’origine de nombre de ces perturbations, les communautés humaines n’échapperont pas aux effets néfastes sur leur santé ou leur confort de la pollution des nappes phréatiques, de la stérilisation de sols, des nombreuses pollutions, et du coût carbone ridiculement élevé des productions en circuits longs (par exemple, soja brésilien ou moutarde canadienne pour l’Europe).

La diversité des études recensées dans l’article de Biological Conservation permet clairement d’établir quatre causes principales responsables du déclin des insectes : la conversion des milieux naturels (agriculture et urbanisation, perte de diversité des paysages, des milieux humides), les polluants – qu’ils soient fertilisants ou pesticides, sachant que la plupart des pesticides sont des insecticides - là, ce n’est pas tout à fait vrai... - –, les facteurs biologiques (introduction de pathogènes, d’espèces envahissantes ou de pseudo-auxiliaires) et, enfin, le changement climatique.

Il s’agit là des causes majeures citées par la plupart des bilans à l’échelle mondiale concernant la biodiversité dans son ensemble.

Quelles sont les conséquences de ce déclin ?

Il y a, tout d’abord, la certitude que des effets directs importants se font déjà sentir. Et l’on connaît depuis longtemps les liens entre abondance des insectes et existence de nombre d’espèces d’oiseaux, qui en dépendent pour leur nourriture. Peu ou pas d’insectes = pas d’oiseaux.

On sait aussi la situation préoccupante du « service » depollinisation du fait du déclin des abeilles domestiques et sauvages. Moins de pollinisateurs amènera à une forte baisse de productivité agricole, avec peu ou pas de solutions de remplacement.

On sait aussi les relations complexes au sein des chaînes alimentaires incluant herbivores, prédateurs ou parasites. Le déclin de nombreuses espèces, en particulier des espèces dites « spécialisées », crée souvent des situations de déséquilibre dans les écosystèmes : on assiste par exemple à des pullulations de leurs antagonistes ou des disparitions de leurs associés, toutes préoccupantes sur le plan éthique ou immédiatement utilitaire.

Il y a ensuite la perspective complexe d’effets diffus et donc difficiles à prévoir.

Il faut en effet essayer d’imaginer la complexité des réseaux d’interaction entre les 40 000 espèces d’insectes, les quelque 8 000 espèces de plantes et les centaines d’espèces de vertébrés présents en France métropolitaine. Si l’on connaît assez bien aujourd’hui ces réseaux, et notamment les flux qui les parcourent, on n’en sait en revanche beaucoup moins sur les effets de ces déclins à des niveaux locaux plus fins. Certaines conséquences peuvent, d’autre part, être contre-intuitives : la disparition d’espèces rares et peu abondantes peut avoir d’importants effets compte tenu de leur rôle clé dans les écosystèmes.

Des pistes pour réagir

Que faire pour remédier rapidement à cette situation ?

Il faudrait immédiatement restaurer une diversité indispensable de paysages, pratiquer massivement une agriculture raisonnée, voire bio - j’apprécie qu’on dise comme cela, "voire bio" ce qui signifie que les auteurs de l’article, pour une fois, ne voient pas en la bio la seule et unique agriculture ; ensuite, je butte sur l’utilisation du terme raisonné auquel j’aurais préféré qu’ils parlent d’agriculture de conservation ou régénérative... - , dans laquelle la lutte biologique et les bonnes pratiques peuvent diminuer de manière très importante l’apport d’intrants - bien sûr, et on le prouve tous les jours en AC ! - . Si cette solution est bien connue, sa mise en application rapide semble malheureusement toujours tributaire des tergiversations des décideurs et acteurs économiques, malgré sa bonne rentabilité… - bonne analyse de la situation ! -

Concernant les solutions à apporter au problème desespèces exotiques envahissantes qui sont l’une des causes majeures du déclin des insectes, les recommandations s’avèrent bien moins aisées. Aujourd’hui, les échanges et les transports commerciaux qui amènent un flux constant d’espèces localement exotiques dans chaque écosystème ont pris une dimension globale qui échappe au contrôle.

Grâce à une étude génétique, on sait ainsi que quelques femelles, voire une seule femelle fécondée plusieurs fois, sont probablement à l’origine de l’introduction du frelon asiatique en France. Dans le cas des invasions, il faut pouvoir agir vite sur des évènements souvent localisés et conduire des plans d’éradication vigoureux. Autant de modalités rarement employées jusqu’à présent.

Surtout, il faut cesser de porter sur les insectes et sur la nature en général, un regard manichéen.

Ni anges, ni démons, les insectes sont nos compagnons dans les milieux naturels, pour le meilleur et pour le pire, et nous devons interagir prudemment avec eux, sans penser que leur éradication massive par action directe ou par négligence est une solution envisageable. Leur déclin nous affecte déjà.


21
janvier
2019

Des perchoirs oui mais pas n’importe où

Perchoir en bord de route
Une bonne surprise le long d’une route entre Haute-Marne et Côte d’Or, en plateau de Langres : un perchoir planté le long d’une parcelle de colza en AC.
Que nous montre cette photo ?
 il y a potentiellement une problématique campagnols dans cette parcelle. Il faudrait, pour cela, inspecter la dite parcelle mais déjà, il y a des éléments qui concourent à un risque campagnol des champs important, à savoir : un semis direct, un colza (culture régulièrement cible du rongeur), un sol longtemps couvert et rien, dans l’environnement proche, qui favorise la présence des prédateurs.
 l’agriculteur a conscience de l’intérêt de la faune prédatrice et notamment des rapaces pour impacter sur cette problématique potentielle. Et comme il n’y a aucun perchoir naturel aux alentours, il en a fabriqué et posé un.
 Installer des perchoirs dès l’hiver est effectivement une bonne chose car d’une part, les campagnols sont toujours actifs et il est bon d’agir très tôt sur une population naissante. Ensuite, il est très utile d’aider les rapaces durant une période de plus grande disette pour eux et gourmande en énergie.

Toutefois, plusieurs choses ne vont pas dans le bon sens et je doute que le dit perchoir ait l’efficacité escomptée :
 ma vue m’a peut-être trompée mais je n’ai vu aucun autre perchoir aux alentours. Il est préférable d’en poser un peu plus, à distance raisonnable les uns des autres, bien entendu.
 son positionnement n’est pas bon. Il est beaucoup trop près d’une route relativement passante (trop de dérangement des oiseaux avec le passage des véhicules et risques réels de collision).

En d’autres termes, dans ce type d’environnement en open field (champs ouverts), où les éléments naturels du paysage propices à la venue et au maintien de la faune ont diparu, il faut, en attendant de pouvoir faire plus, installer des perchoirs. Mais pas n’importe où ! Proches des zones de présence des campagnols mais éloignés des zones à risques ou trop perturbatrices pour les prédateurs. On pense tout particulièrement aux rapaces nocturnes, plus facilement accidentés car éblouis par les phares des véhicules. Dans cette parcelle, il faudrait éloigner ce perchoir du bord de route mais aussi en installer un ou deux autres à quelques dizaines de mètres les uns des autres.


9
octobre
2018

Double couvert

Jean Hamot et son fils Cyril sont ACistes dans le Gers. Depuis quelques temps, ils pratiquent la double couverture du sol. Explications...
Sitôt la moisson du précédent, un sorgho fourrager est semé en direct au semoir à dents maison. Le sorgho est un très bon candidat pour une couverture estivale ; les deux hommes apprécient grandement la biomasse offerte. S’il est semé seul, il faut bien 20-25 kg/ha de dose de semis. S’il est semé avec d’autres plantes, comme cet été, semé le 30/07/18 avec 8 kg de tournseol, 1 kg de radis chinois et 2 kg de colza (du colza parce qu’il en avait sous la main), la dose est de 10 kg/ha. L’ idée est d’avoir un premier couvert dense, à la fois pour contrôler le salissement et assurer une forte biomasse. C’est aussi rajouter de la biodiversité végétale.

Couvert d'été chez J. Hamot - photo du 14/09/18
Couvert d’été chez J. Hamot - photo du 14/09/18
Détails du couvert d'été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza
Détails du couvert d’été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza

Ce couvert d’été (en fin, le sorgho) peut facilement atteindre les plus de 2 m. Dans ce couvert impressionnant, cet automne, une féverole sera alors semée en direct au semoir à disques Semeato, peut-être avec du pois fourrager, histoire de mieux couvrir encore le sol. Le premier couvert est ensuite couché au rouleau Cambridge ; les premières gelées faisant le reste du travail.
Ainsi, avec cette double couverture, on a des espèces adaptées à la période ciblée, produisant une bonne biomasse, diversifiée, bien couvrante et s’étalant sur plusieurs mois. Les prochaines applications herbicides n’auront lieu que pour la culture suivante, un maïs pop corn, semé en direct.
Le double couvert mais aussi le couvert relais (deux couverts mais un seul semis) font l’objet d’un article dans la revue TCS n° 99 à paraître prochainement.


18
juillet
2018

Concours Sors tes couverts : il est encore temps de s’inscrire !

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L’année passée, plusieurs partenaires lançaient un concept tout nouveau : un concours de couverts végétaux ; la FDSEA 51 étant fer de lance dans cette initiative.
Cette première édition rencontrait un franc succès avec 84 participants sur les 4 départements concernés : la Marne, l’Aisne, l’Aube et les Ardennes.
La seconde édition est donc lancée cette année, toujours sur ces mêmes départements, espérant doubler le nombre de participants.
Signe de l’engouement pour cette belle initiative : d’autres structures d’autres départements sont intéressées.

Il est encore temps de vous inscrire !

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28
mars
2018

Nos campagnes battent de l’aile

Un tiers d’oiseaux en moins dans nos campagnes en seulement 15 ans.... C’est un nouveau chiffre édifiant de la spectaculaire régression de la biodiversité que nous apportent deux études distinctes portées par, d’un côté, le CNRS et de l’autre, le MNHN (Muséum national d’histoires naturelles).
Et dans 15 ans, qu’en sera-t-il ? 15 ans... c’est demain ! Doit-on s’attendre à ne plus entendre aucun oiseau dans nos campagnes (et dans nos villes aussi) ? Impensable...
Alors la faute à qui ? Toujours le même, bien entendu : l’humain ! Puisque ces études-là ont porté sur les oiseaux des campagnes, elles pointent du doigt l’agriculture. Vous allez me dire : encore nous ! Et oui.... tout comme l’industrie, les villes... sont responsables de la régression d’autres espèces !
Pourquoi les oiseaux sont-ils moins nombreux dans nos agroécosystèmes ? En premier lieu, parce que leur alimentation a diminué. Et de quoi se nourrissent nos petits passereaux des campagnes ? D’insectes et de graines principalement. Il y a donc moins d’insectes et moins d’espèces végétales productrices de graines nourricières. Une étude européenne vient d’ailleurs d’apporter un autre chiffre qui corrobore ce constat. A l’automne 2017, une équipe de scientifiques allemands et britanniques a estimé que le nombre d’insectes volants avait chuté de 75 à 80 % sur le territoire allemand depuis le début des années 1990 (étude publiée en octobre 2017 dans la revue PloS One). C’est donc toute la chaîne alimentaire qui est touchée...

Bruant proyer
Bruant proyer
Le bruant proyer est un passereau inféodé aux agroécosystèmes. Tout comme l’alouette des champs ou la bergeronette printanière, lui aussi voit ses populations nettement diminuer. Son régime alimentaire est fait d’insectes lorsqu’il est encore oisillon. En grandissant, les adultes de bruant proyer se nourrissent à 85 % de graines.

Une autre étude, enfin, rentre un peu plus dans le détail des pratiques agricoles qui sont en cause. Il s’agit d’une thèse menée dans le cadre du MNHN dont nous relayons les résultats dans un prochain numéro de TCS. En résumé : le labour, ce n’est pas bon (on pouvait l’imaginer !) mais, encore plus que le type de travail du sol, ce sont les herbicides (puisque ce sont ces intrants qui ont été analysés dans cette thèse). C’est-à-dire qu’un semis direct avec encore pas mal d’applications herbicides s’avère très impactant sur la faune. Par contre, dès lors qu’on introduit des couverts végétaux, c’est déjà beaucoup mieux. L’étude rend compte de résultats du même type sur les chauves-souris dont le régime alimentaire est insectivore.
Il n’y a donc pas lieu de baisser les bras ! Notre agriculture de conservation est sur la bonne voie, même si des marges de progression restent à faire.