Cécile Waligora

  • Plantation d'une haie avec une planteuse forestière
  • Bousiers dans un crottin de cheval Tarpan
  • Tas de pierres en bord de parcelle dans l'Yonne
  • Journées de l'ABC 2024
  • Détails du couvert d'été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza
12
février
2018

Concours « Sors tes couverts » : inédit, réussi et reconduit !

PNG - 84.3 kioUne belle initiative que ce concours sur les couverts végétaux organisé la saison passée sur les départements de la Marne, l’Aisne, l’Aube et les Ardennes. Initiative d’intérêt, inédite et novatrice, lorsqu’on sait que durant longtemps, la moutarde a été reine de l’interculture sur ces territoires.
12 partenaires(1) dont l’animateur du concours, la FDSEA 51 en la personne de Léa Thomas, ont voulu montrer, à travers cet évènement, que dans ces départements, on pouvait aussi y produire de beaux couverts multi-espèces, beaucoup plus intéressants agronomiquement parlant. Un concours dont l’objectif était aussi, à travers cette porte d’entrée des couverts, de promouvoir l’agriculture de conservation auprès d’un plus grand nombre.
4 jurés ont été désignés pour étudier les dossiers, sélectionner en novembre les 10 meilleurs (sur photos) puis, après visite sur le terrain, en retirer les gagnants. Les 4 jurés étaient Jean Luc Forrler de Vivescia, Thierry Ghewy de l’association « Sol Agronomie et Innovation », Aurore Spitz de la Chambre d’Agriculture 51 (Geda de la Suippe) et Olivier Josselin de la FDSEA 51.
La réussite a été au rendez-vous puisque 84 agriculteurs de ces 4 départements ont envoyé leur dossier de candidature en septembre. Les gagnants se sont vus remettre leurs prix le 7 février lors de la traditionnelle journée agronomique Vivescia (au Capitole de Châlons en Champagne). Les prix étaient 1800 euros de semences de couverts, 5 abonnements d’un an à TCS et 3 livres « Les couverts végétaux – Gestion pratique de l’interculture » de F. Thomas et M. Archambeaud, répartis entre les gagnants.

Voici la liste des 10 finalistes :
 Sébastien Gougelet à Auve (51) - couvert de féverole, vesse, avoine et moutarde (4,38 kg de poids vert/m²)
 Emmanuel Mugard à Pars les Rommilly (10) – couvert de féverole, vesse, tournesol, phacélie, radis et moutarde (4,81 kg de poids vert/m²)
  Frédéric Choiselat à Echemines (10) – couvert de tournesol, lin, vesse, féverole, moutarde, radis, pois fourrager, phacélie (4,59 kg de poids vert/m²)
 Sébastien Delanery à Sainte Marie à Py (51) – couvert de vesse, avoine, phacélie, radis (5,35 kg de poids vert/m²)
 Sébastien Feuilly à Bassu (51) -couvert de féverole, tournesol, vesse, nyger, phacélie, trèfle d’Alexandrie, lin, pois fourrager, gesse, avoine, fenugrec, radis (8,44 kg de poids vert/m²)
 Patrice L’Escop à Coucy la Ville (02) – couvert de féverole, trèfle d’Alexandrie, vesse, phacélie, tournesol (3,85 kg de poids vert/m²)
 Paul Joly à Bouchy St Genest (51) – couvert de radis fourrager, phacélie, tournesol, vesse de printemps, gesse, féverole, pois d’hiver, fenugrec (5,76 kg de poids vert/m²)
  Etienne Gautier à Saint Gibrien (51) – couvert d’avoine rude, vesse, phacélie, gesse, moutarde (3,35 kg de poids vert/m²)
 Jérémie Debaire à Linthelles (51) – couvert de vesse, féverole, radis, phacélie, avoine (7,93 kg de poids vert/m²)
 Grégoire Soudant à Saint Juvin (08) -couvert de féverole, vesse, pois protéagineux, phacélie, nyger, moutardes blanche et verte (4,75 kg de poids vert/m²).

Le gagnant fut Paul Joly, depuis 5 ans en TCS, couvert semé à la volée au déchaumeur sur une parcelle de limons battants.
Devant la réussite de ce tout premier concours de couverts végétaux, les partenaires reconduisent l’évènement cette année.
Pour plus d’informations, contacter Léa Thomas – LTHOMAS chez fdsea51.fr et consulter ce dossier paru dans La Marne Agricole : http://www.la-marne-agricole.com/Dossier/22/1835/Sors_tes_couverts

Couvert multiespèces dans l'Aisne
Couvert multiespèces dans l’Aisne
Ce couvert produit chez Patrice L’Escop a fait parti des finalistes. Semé le 1er août 2017 avec un semoir de SD maison à dents, il était composé de féverole, trèfle d’Alexandrie, vesce, phacélie et tournesol. P. L’Escop est depuis 7 ans en AC.

(1) les 12 partenaires du concours : Agriconomie, Agrifaune, Arvalis, Chambre d’agriculture de la Marne, FDSEA 51, Jouffray Drillaud, La récolte.fr, Novagrain, Sol Agronomie et Innovation, Symbiose, la revue TCS et agriculture-de-conservation.com, Vivescia.


12
février
2018

Un dossier sur l’AC, des têtes connues

Voici, en document joint, les 14 pages d’un dossier consacré à l’agriculture de conservation.
Des articles de vulgarisation sur l’AC, il y en a de plus en plus et c’est tant mieux ! Pourquoi publier celui-ci dans ce carnet ? Déjà parce qu’il a été concocté par une journaliste compétente, qui connaît le sujet agricole, Stéphanie Seysen-Fouan. Ensuite parce qu’elle a donné la parole à des personnes bien connues des réseaux AC, agriculteurs ou conseillers ayant le recul nécessaire pour offrir la consistance technique nécessaire à un dossier de ce type. Enfin, c’est un dossier que vous pouvez faire lire à d’autres, sceptiques ou "ignorants", histoire de leur montrer ce qu’est l’agriculture de conservation...

Mais n’oublions pas de citer la source ! Il s’agit du n°96 de la revue Ensemble, publication de 10 centres partenaires Accompagnement et Stratégie (http://www.accompagnement- strategie.fr//Accueil.aspx) - du Nord Bassin Parisien et réunis dans le cadre de l’association ARREGE.

Bonne lecture !

Dossier AC, revue Ensemble


26
janvier
2018

L’hirondelle aux champs

Certes, nous n’avons pas eu d’hiver (il n’est pas fini...) et les hirondelles ne sont pas encore prêtes à revenir (encore faut-il qu’il y en ait encore !!!)
Bref.... il y a peu, j’ai été contactée par une association d’agriculteurs du sud-est de la France. Cette association se prénomme : l’Hirondelle aux champs.
Créée en 2013, elle a pour vocation la préservation et la restauration de la biodiversité en milieux agricoles. Son périmètre d’action : le Pays de Dieulefit-Bourdeaux et de Montélimar-Marsanne, dans la Drôme.
Outre son action d’informer (comme dépasser les idées reçues et lever les freins à l’adoption de mesures en faveur de la préservation de la biodiversité en milieu agricole), cette association réalise aussi des diagnostics et des conseils ainsi que de l’accompagnement auprès des agriculteurs désireux de remettre un peu plus de vie sauvage et utile dans leurs agrosystèmes.
Enfin, l’Hirondelle aux Champs se veut le relais auprès du grand public et un créateur de liens entre tous les acteurs locaux qu’ils soient agriculteurs, citoyens, élus, écoles.

JPEG - 109.2 kioCe mois de janvier, cette association vient de publier sa première gazette. Je l’ai trouvé si bien ficelée que j’ai eu envie de vous la faire partager. Déjà par les connaissances qu’elle apporte mais aussi, qui sait, pour donner des idées ailleurs en France !

Je vous souhaite une bonne lecture !


28
août
2017

Un petit coup de dent et c’est parti !

Comparatif approches TCS différentes en colza

Voici une photo que j’ai prise le 25 août chez Alexandre Dormoy, ACiste haut-marnais. Prise à la jonction de deux parcelles, elle compare deux colzas semés le même jour, vers le 15 août. Ne cherchons pas la différence variétale ou de sol. La différence est dans l’approche. La parcelle de droite est celle d’Alexandre.
 son colza est associé à une légumineuse (féverole) à raison de 3 kg de colza pour 80 de féverole. Le colza du voisin est seul.
 si le colza de gauche a été semé après une préparation en TCS relativement intenses (pas de labour mais une préparation conventionnelle sur précédent céréale), celui d’Alexandre l’a été après, comme il le dit, "2 petits coups de dents" et un roulage. Le précédent : un blé et antéprécédent : triticale avec encore présence d’une luzerne.
Le colza d’Alexandre aurait pu être implanté en direct (l’un de ses colzas l’est d’ailleurs dans une parcelle proche de celle-ci) car le SD reste l’objectif de l’ACiste. Mais voilà, c’était sans compter une pression limaces et surtout campagnols importante sur cette parcelle, nécessitant les "2 petits coups de dents". Le résultat est là ! Un historique d’AC avec préservation du sol, de sa structure et de la vie qu’il contient (hormis les gastéropodes et les rongeurs...), une charge régulière de légumineuses, des colzas toujours en association et, même si le but n’était pas celui-ci, l’effet minéralisateur de la dent. Petite remarque néanmoins : le colza semé en direct à proximité est, croyez moi sur paroles, tout aussi bien levé, et également associé (féverole et 2 ou 3 autres espèces dont je n’ai plus le souvenir).
Verdict : avoir une bonne dose d’adaptation et quand même un peu d’expérience ; chaque parcelle devant être conduite à part entière. Mais le résultat est là !


23
août
2017

Les renards sont-ils nuisibles ?

Le renard est source de nombreux écrits. Pas plus tard que la semaine passée, plusieurs articles relayaient l’information comme quoi l’animal permettrait de lutter contre la maladie de Lyme ; rien que ça mais... pourquoi pas ? Cela demande, à mon avis, quelques études supplémentaires avant d’être aussi catégorique.

Il y a de tout dans les écrits sur le renard, en fonction de la sensibilité des auteurs, de leurs "appartenances" ou de leurs croyances. Malheureusement, il n’y a pas toujours matière scientifique...
Je suis tombée ce matin sur une BD intitulée "Fantastique Renard". Sensibilisée à tout ce qui touche à la faune de nos agroécosystèmes, notamment prédatrice de campagnols, je l’ai regardé de plus près. En voici le lien : https://labavedukrapo.wordpress.com/2017/04/10/fantastiquerenard/

PNG - 17 kioCréée par le dessinateur Krapo, en collaboration avec l’association Aspas, j’avoue que la BD est bien faite. Elle reprend toutes les idées reçues sur le prédateur et les démonte une à une. Vous me direz : "normal pour une association de protection de la faune dont la "mascotte" est justement le renard". Mais elle le fait d’une manière intelligente, non provocatrice, non agressive. Elle se base sur des fondements naturalistes et scientifiques et surtout, point positif, elle ne tape pas sur le dos des agriculteurs. Pour une fois, elle met même en avant tous les agriculteurs qui ont compris l’importance des prédateurs dans leurs écosystèmes et qui oeuvrent à les maintenir en activité. ça évolue, non ?

Pour reprendre quelques chiffres évoqués dans cette BD (véridiques !) : chaque année, un renard tue plusieurs milliers de campagnols (la moitié de son régime alimentaire). Or, chaque année, quelques 600 000 renards sont tués. On se tire une balle dans le pied, en effet !


24
juillet
2017

Drône et busards font bon ménage

Le busard cendré est un des rares rapaces à élever sa nichée à même le sol. Si, autrefois, il était inféodé aux plaines naturelles, avec le développement de l’agriculture, l’oiseau s’est adapté en nichant dans les champs de céréales, voire de colza.
Il paye cher cette adaptation puisque chaque année, un nombre conséquent de nichées sont détruites à la récolte car à cette époque, beaucoup de poussins ne sont pas encore capables de voler. Heureusement pour eux, ils ont depuis quelques décennies déjà, des anges gardiens : des associations de protection de la faune, notamment la LPO, Ligue de Protection des Oiseaux, qui, grâce à de nombreux bénévoles, arpentent les campagnes pour repérer les emplacements de nids.
En partenariat avec les agriculteurs concernés, ils viennent protéger les nids le temps de la moisson, supposant un peu de dérangement de la nichée et du couple reproducteur.

Un drône au secours des busards L’idée cette année, au mois de juin et dans plusieurs régions de France, a été de tester l’utilisation d’un drone pour survoler les nids et ainsi limiter le dérangement. Un test semble-t-il, réussi, puisque les oiseaux adultes, après survol du drone (qu’ils n’attaquent pas, contrairement à d’autres rapaces !), reviennent au nid plus vite qu’après une visite de personnes. C’est aussi un gain de temps non négligeable.
Pour rappel, le busard cendré fait partie des prédateurs spécialistes de campagnols. Une famille de busards prélève entre 700 et 900 campagnols des champs durant ses mois de présence sur le territoire (le rapace est migrateur). Sa présence effarouche également les corvidés.