Cécile Waligora

  • Plantation d'une haie avec une planteuse forestière
  • Bousiers dans un crottin de cheval Tarpan
  • Tas de pierres en bord de parcelle dans l'Yonne
  • Journées de l'ABC 2024
  • Détails du couvert d'été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza
17
août
2023

T’en as vu des coccinelles toi ?

Hadrien Gaullet est à l’origine de cette vidéo et des propos ci-dessous, dans le cadre du groupement d’agriculteurs en agroécologie GAA-C3PAux (Combinons les Pratiques pour Préserver les Populations d’Auxiliaires de cultures) en Belgique.
Extrait vidéo communautés d'insectes en grandes cultures
Chaque parcelle, chaque culture accueille sa propre communauté d’insectes et son système trophique.
Qui mange qui ? Voilà un sujet intéressant pour trouver de nouvelles méthodes de lutte contre les ravageurs de culture.

Dans la parcelle, on observe vite les coccinelles et les pucerons mais un petit coup de sonde au filet révèle que les habitants des cultures sont nombreux et différents !

Qui as-tu reconnu, le doryphore ? As-tu vu les micro-guêpes parasitoïdes ? et les chrysopes ? Une identification prendrait des heures en labo !
Observer le système, c’est prendre de meilleures décisions pour lutter contre les ravageurs.

Ce sondage, uniquement visuel et démonstratif, a été réalisé dans plusieurs parcelles au hasard le 6 juillet au matin à l’aide d’un filet. Les insectes ont été placés dans la boite de pétri pour ensuite se faire tirer le portrait ! Seuls les plus petits ont pu y entrer, la grande sauterelle verte a du passer son tour.

Comme annoncé dans l’accroche, les communautés d’insectes dans la culture sont très variables et dépendent du paysage environnant, de la parcelle, de la culture en place et de la technique culturale, de l’abondance des proies, etc.

Trouver des méthodes de luttes alternatives et réduire l’usage des insecticides, c’est ce que nous testons dans le cadre du groupement d’agriculteurs en agroécologie GAA-C3PAux (Combinons les Pratiques pour Préserver les Populations d’Auxiliaires de cultures), un projet du Parc naturel Burdinale-Mehaigne financé par le Plan de relance de la Wallonie et qui bénéficie de l’appui de Greenotec et Natagriwal.


22
décembre
2022

Mieux comprendre l’ACS, d’où elle vient et ce qu’elle représente

L'ACS qu'est-ce que c'est ? Version 2022En cette période de fin d’année, vous allez passer un peu plus de temps que d’ordinaire avec vos proches ou vos amis. C’est l’occasion de discussions en tous genres, souvent liées à l’actualité, donnant lieu, parfois, à des débats animés !
Il est donc fort possible que l’agriculture soit l’objet d’échanges... C’est pourquoi, il nous a paru intéressant, voire important, de publier à nouveau un document expliquant ce qu’est l’ACS, notamment auprès des personnes peu initiées à l’agriculture. La première version datait de 2019. Celle-ci, de 2022, a été revisitée.
Bonne lecture et bonne transmission !


15
février
2022

Il va être temps de remiser votre lamier jusqu’à l’hiver prochain

JPEG - 172.3 kioBien que la réglementation mentionne le 1er avril comme date où il ne faut plus tailler les haies, pour cause de début de saison de reproduction de la faune, dans les faits, la nature se réveille bien avant. Le 15 mars, c’est beaucoup mieux ! Et si on pouvait accorder encore 15 jours supplémentaires après fin juillet, ce serait également bénéfique !


19
janvier
2022

Si les animaux dépendent des végétaux, l’inverse est également vrai

A la base des chaînes alimentaires, on a les organismes autotrophes, c’est-à-dire capables, de manière autonome, de fabriquer leur matière organique à partir de l’énergie du soleil via la photosynthèse. Les végétaux sont ces organismes. Les animaux, organismes hétérotrophes, ne savent pas fabriquer seuls, leur matière ; ils ont besoin de matière organique déjà fabriquée (végétaux, autres animaux...)
Beaucoup de végétaux dépendent cependant aussi des animaux. Pour leur reproduction et leur dispersion (environ la moitié des végétaux). C’est ainsi qu’en consommant par exemple leurs graines, nues ou enveloppées en fruits, les animaux, mobiles, déposent le patrimoine génétique des plantes ailleurs. Ils participent activement à la dispersion des végétaux. Parfois, ce n’est pas par le processus d’alimentation qu’il y a cette dispersion ; c’est parce que les graines ou les fruits s’accrochent au plumage ou au pelage des animaux. Ce processus permet, par exemple, de recoloniser des espaces qui ont subit une destruction. Mais cette interdépendance a aujourd’hui, dans un contexte planétaire très perturbé (dérèglement climatique, érosion générale de la biodiversité…) des conséquences importantes. On sait que certains végétaux peuvent s’adapter au réchauffement climatique en « allant voir ailleurs », là où les conditions leurs sont davantage propices. Êtres immobiles, ils le peuvent, comme nous l’avons dit plus haut, en dispersant leur patrimoine génétique, notamment via des animaux. Mais s’il y a moins d’animaux, comme c’est le cas de plus en plus, cette dispersion est affectée. C’est ce que vient d’indiquer, début janvier 2022, une nouvelle étude parue dans la revue Science (https://www.science.org/doi/10.1126/science.abk3510)
Selon le résumé relaté à l’AFP (Agence France Presse) : « Cette étude est la première à quantifier le problème au niveau mondial, et estime que la capacité à s’adapter au changement climatique des plantes réclamant la collaboration d’animaux a déjà été réduite de 60 %. »
A Evan Fricke, auteur principal de l’étude de conclure : « Les déclins chez les animaux peuvent perturber les réseaux écologiques d’une façon qui menace la résilience d’écosystèmes entiers ». Rien que ça !

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Fauvette à tête noire mâle, passereau commun de nos régions qui, lors de ses longs périples migratoires, participe activement à la dispersion des graines des végétaux consommés.
Photo reprise du site Vigienature.

A nous d’en déduire que s’il y a urgence à revégétaliser nos écosystèmes, notamment agricoles, il y a également urgence, de la même manière, à stopper cette érosion dramatique du nombre d’espèces animales.


23
décembre
2021

Faire découvrir l’ACS aux enfants

Les défis de l’APAD est un projet pédagogique de sensibilisation à l’agriculture et plus particulièrement à l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS). Le public : tout un chacun mais plus particulièrement, les élèves de primaires.
L’association a ainsi construit un kit pédagogique, qui pourra être utilisé par les enseignants pour sensibiliser les élèves (du CP au CM2) durant toute l’année scolaire.
"Comme nous sommes convaincus qu’on apprend mieux en s’amusant, nous avons basé ce projet éducatif sur des défis, que chaque classe pourra tenter de relever durant l’année. Pas d’inquiétude : chaque classe peut choisir ses défis et adapter ce parcours pédagogique à la carte", indique l’APAD dans son communiqué.

Kit pédagogique de l'APAD - l'un des défis proposés pour découvrir l'ACS
Kit pédagogique de l’APAD - l’un des défis proposés pour découvrir l’ACS

Des posters et des fiches explicatives complètent ce kit, pour permettre aux enseignants et aux élèves d’en apprendre encore plus sur l’agriculture et sur l’agriculture de conservation des sols.

Ces défis peuvent être réalisés dans tout type d’établissement scolaire, qu’il soit "à la ville" ou "à la campagne", puisque des variantes sont proposées pour les classes qui ne bénéficieraient pas de jardins/espaces verts ou qui n’auraient pas la possibilité d’organiser des visites à l’extérieur de l’école.

"Pour les classes les plus intéressées, il est également possible de les mettre en relation avec un agriculteur-trice en Agriculture de Conservation des Sols, pour échanger avec lui/elle et (pourquoi pas !) organiser une visite de ferme".

Pour recevoir le kit, c’est sur ce lien.


16
juillet
2021

Repensons l’aménagement de nos agroécosystèmes

Plantation d'une haie avec une planteuse forestière
Plantation d’une haie avec une planteuse forestière
Installation d’une haie sur la ferme de Philippe Jacquemin, à Sompuis dans la Marne. Le prestataire a, pour cela, utilisé une planteuse forestière qui ouvre un sillon grâce à 2 disques, permettant à l’opérateur, assis à l’arrière de l’outil, de planter, en direct, chaque plant, racines nues. Deux roues plombeuses finissent l’implantation.
Un reportage est consacré à la ferme de P. Jacquemin dans le TCS de l’automne 2021

La vie, c’est le mouvement. Bouger pour se nourrir, bouger pour trouver à se reposer, bouger pour échapper à un danger, bouger pour se reproduire ou encore bouger pour trouver un nouveau territoire. Il y a des tas de raisons au déplacement. Même le monde végétal bouge et a trouvé des solutions pour le faire. Mais pour cela, il ne doit pas y avoir d’entraves au déplacement. Sinon, cela peut compromettre la survie et l’existence même de l’individu, d’une population ou pire, de l’espèce !
Or, chaque espèce a sa propre façon de bouger avec ses propres exigences d’alimentation, de reproduction, de dispersion etc. Un environnement accueillant pour la biodiversité l’est pour toutes les espèces qui le composent et pas seulement pour les espèces qui vous seraient utiles….

Notions de réservoirs et de corridors

En écologie (au sens premier du terme, scientifique), un réservoir de biodiversité est un espace où la biodiversité est la plus riche d’un territoire ou, tout du moins, la mieux représentée. Dans un réservoir de biodiversité, les espèces y assurent tout ou partie de leur cycle de vie, permis par un habitat naturel suffisant. Une forêt est un réservoir de biodiversité. Une prairie à la flore diversifiée l’est aussi, tout comme un couvert végétal d’interculture multi-espèces (seul bémol : il est temporaire). Un cours d’eau est aussi un réservoir de biodiversité mais aussi un vieil arbre isolé !
Afin d’assurer tout leur cycle de vie mais aussi le nécessaire brassage génétique entre populations d’une même espèce, les réservoirs de biodiversité doivent être connectés les uns aux autres, via des corridors écologiques (ou biologiques), permettant la libre circulation des individus. On imagine toujours un corridor écologique comme un élément linéaire, une haie, une rangée de végétation, un cours d’eau, une bande enherbée. Les corridors, vus à une échelle plus grande, ne sont pas toujours contigus. Ce peut être, par exemple, des bosquets disséminés dans un paysage agricole, proches les uns des autres mais participant, néanmoins, à l’interconnexion des espèces. N’oublions pas que si certaines espèces se complaisent dans un biotope plutôt fermé, d’autres ont besoin de milieux ouverts pour vivre. Un exemple : la chauve-souris. Certaines espèces comme les rhinolophes suivent des linéaires pour se déplacer et rejoindre, pour chasser, des espaces ouverts tels que des parcelles agricoles.

Nécessaire connectivité

En termes de protection de la biodiversité, on a trop longtemps abordé le problème uniquement sur le plan du réservoir. Or, il ne suffit pas de permettre l’implantation d’une haie ou d’une mare si celles-ci se retrouvent isolées dans leur environnement. Il est urgent de repenser la problématique sous l’angle de la connectivité entre réservoirs de biodiversité. Il faut des réservoirs mais il faut AUSSI des corridors. C’est ainsi que, de plus en plus, par exemple, des passages à faune sont aménagés pour palier à l’entrave énorme que représentent les infrastructures routières pour le déplacement des espèces.
Dans certains agroécosystèmes (je pense, notamment, aux grandes plaines céréalières très ouvertes), il faut repenser l’organisation du paysage en imaginant de nécessaires corridors, sous la forme parfois de haies mais pas seulement : ce peuvent être ici, des bandes enherbées, ici des fossés avec bandes enherbées, là des lignes agroforestières etc. Il faut des corridors diversifiés, de l’herbe à l’arbre. Attention, on ne dit pas qu’il faut revenir, partout, à du paysage de bocage ! Non, il faut juste repenser intelligemment l’espace, en ayant bien en tête ces notions de réservoirs de biodiversité et de corridors biologiques et, en prenant également en compte, tout ce qui fait la vie d’un agroécosystème comme vos propres activités de production et leurs impératifs.