Contributions

  • Semis de maïs en Sologne fin avril 2023
22
décembre
2022

Les CIVEs d’hiver passent en Biomax ou comment continuer de nourrir les sols en énergie métabolisable tout en prélevant du carbone via la méthanisation

Parcelle d'essai de CIVEs
Parcelle d’essai de CIVEs
Parcelle expérimentant, à gauche, un couvert de type Biomax et à droite, une couverture plus habituelle pour la méthanisation mais incorporant néanmoins une légumineuse, la féverole. Photo prise en octobre 2021dans les Deux-Sèvres.

Lorsque l’on parle méthanisation et agriculture de conservation, on entend souvent un discours d’incompatibilité des pratiques surtout lorsqu’il s’agit de récolter les couverts végétaux. Dans les 2 cas, l’objectif est de produire de la biomasse, valoriser la photosynthèse, mais ensuite est-il possible de trouver un compromis pour nourrir à la fois le sol et le méthaniseur durablement ?
A l’échelle de la rotation peut-être, et pourquoi pas au cours d’une même interculture ! C’est l’occasion également de réfléchir à l’autonomie énergétique et azotée sur l’exploitation agricole. Cet article illustre ainsi en quoi l’outil « méthanisation » peut apporter un levier supplémentaire sur ces différents enjeux.

Article autres productions TCS 119 septembre/octobre 2022


22
décembre
2022

Modifications de la gestion des adventices - évolution des problèmes malherbologiques

Pieds d'érables dans une parcelle cultivée
Pieds d’érables dans une parcelle cultivée
Présence de pieds d’érable dans une parcelle de blé tendre en ACS depuis 21 ans, sans retour au travail du sol.

La gestion des adventices représente l’un des freins majeurs en agriculture de conservation des sols (ACS). Cette présentation synthétise les résultats obtenus lors d’un projet de thèse (DERROUCH Damien 2017-2020) mené au sein de l’UMR Agroécologie de INRAE de Dijon qui décrit comment, au cours de cette dernière décennie, des agriculteurs français expérimentés en ACS, ont adapté leur gestion des adventices et comment les problèmes malherbologiques ont évolué au fur et à mesures des années.

Article recherche TCS 119 septembre/octobre 2022


21
juin
2022

Les plots à alouettes... mais qu’est-ce que c’est ?

En Belgique, le projet Agriculture & Biodiversité est financé par le fonds européen LEADER. Lancé en 2017, il vise à restaurer une capacité d’accueil du milieu agricole pour la petite faune des plaines, fortement en déclin. Pour y parvenir, le projet fait appel aux agriculteurs particulièrement motivés par le désir de développer des pratiques culturales plus favorables à l’environnement. Un travail important est effectué sur les couvertures hivernales, mais aussi sur l’installation des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), l’utilisation de barres d’effarouchement, ou encore l’installation de plots à Alouettes des champs.

Plots à alouettes en vue aérienne
Plots à alouettes en vue aérienne
Plot à alouettes
Plot à alouettes

Les plots à Alouettes sont des petites parcelles de terre nue de 15 à 25 m² que l’agriculteur réalise lors du semis des céréales en relevant le semoir sur quelques mètres. Ils servent de pistes d’atterrissage qui facilitent l’accès à la terre dans les grandes parcelles de céréales (> 4 ha) pour les Alouettes des champs et les Bergeronnettes printanières. Ces oiseaux prospectent les plots pour y trouver des graines et prédater des insectes, mais aussi pour entrer plus facilement dans la culture et réaliser le nid. Selon des études européennes [1], les plots à Alouettes améliorent significativement le succès reproducteur de l’espèce. Pour arriver à ce succès, il faut avoir deux à trois plots à Alouettes par hectare. Au niveau du salissement, les plots sont désherbés de manière classique, ce qui évite la colonisation par les adventices, excepté après la culture de chicorée qui laisse plus souvent des repousses et où l’attention devra être soutenue. Idéalement, les plots doivent être réalisés à plus de 200 mètres des éléments verticaux (arbres, haies, poteaux, etc.) pour éviter la prédation par les corvidés et en-dehors des lignes de pulvérisation que le renard apprécie beaucoup.

Alouette des champs dans un plot
Alouette des champs dans un plot
Bergeronnette printanière dans un plot à alouettes
Bergeronnette printanière dans un plot à alouettes

Si vous voulez en savoir plus sur le projet Agriculture & Biodiversité, un article écrit par Hadrien Gaullet, Parc naturel Burdinale-Mehaigne, en parle dans le numéro de TCS de cet été, le 118 de juin/juillet/août 2022 à paraître fin juillet.

Voici également une fiche détaillée des plots à alouettes...
Fiche plots à alouettes

(1) Effect of Sky Lark plots and additional tramlines on territory densities of the Sky Lark Alauda arvensis in an intensively managed agricultural landscape Jan-Uwe Schmidt, Alexander Eilers, Madlen Schimkat, Jonas Krause-Heiber, Andreas Timm, Winfried Nachtigall & Arno Kleber
Skylark( Alauda arvensis) utilisation of micro-habitats in spring barley fields Peter Odderska r a, *, Allan Prang a, John Grynderup Poulsen b, Per Normark Andersen c, Niels Elrnegaard


4
octobre
2021

Quand A2C mise sur le bon cheval : marin et terrien

Yannick Bestaven dans La France Agricole

Nous avions misé sur le bon cheval dans notre article "Entre mer et terre : deux mondes qui ont plus de similitudes que l’on croirait !".

"J’ai appris à conduire sur un tracteur" raconte Yannick Bestaven à La France agricole.

La France agricole qui publie un long article sur ce marin français de retour vainqueur de la course mythique autour du monde à la voile en solitaire : le Vendée Globe.

Marin mais pas que. Un bon terrien avant tout. Epicurien, modeste, inventeur qui partage énormément de valeurs communes avec le monde agricole.
"De la même façon qu’un skipper, on ne devient pas agriculteur par hasard. C’est une passion."

Et comme si c’était dessiné d’avance, son sponsor est un vendeur de poulets ! #Maîtrecoq

"Pourquoi dit-on de vous que vous êtes autant un homme de la mer que un homme de terroir ?"
"Quand j’étais jeune, mes parents m’envoyaient à la ferme chez mon oncle ... Je le voyais bosser de 5h à 21h ... Il a été un modèle pour moi".
La suite sur le site de La France Agricole.


18
janvier
2021

L’influence des aménagements écologiques sur les communautés de carabe en milieu agricole intensif

Les haies, les bandes fleuries annuelles et les bandes enherbées permanentes permettent-elles de favoriser la diversité et l’abondance des carabes, dans le but de promouvoir la régulation des ravageurs et le contrôle des adventices ?
Sur 3 sites en Belgique, Emilie et son équipe ont piégé des carabes dans ces aménagements écologiques et dans la culture de céréale adjacente.
Les résultats ? Plus de 7400 individus répartis dans 41 espèces ! Les grandes espèces prédatrices dominent les échantillons, et ce sont elles qui s’aventurent le plus loin des bordures de champ. Les bandes fleuries favorisent les espèces granivores… mais celles-ci ne se hasardent pas loin dans la culture. Étonnamment, les haies présentent moins de diversité et d’abondance en carabes et privilégient les petites espèces.

Similarités des assemblages de carabes selon l'aménagement écologique et la culture
Similarités des assemblages de carabes selon l’aménagement écologique et la culture
C2 et C30 : 2 ou 30 m dans la parcelle ; A : bande fleurie annuelle ; G : bande enherbée ; H : haie.

Ce qu’il faut retenir pour favoriser ces auxiliaires :
La diversification des bordures de champs offre aux carabes granivores un habitat et des ressources nutritives variées et étalées sur la saison, tout en offrant aux carabes prédateurs un abri lors des perturbations de la zone cultivée ;
Les aménagements des bords de champs doivent se penser à l’échelle du paysage, grâce à la concertation entre agriculteurs. Des haies isolées n’auront que peu d’effets positifs sur les auxiliaires si elles ne sont pas interconnectées dans un maillage écologique cohérent.

Pour plus d’informations (article en anglais disponible sur demande) : Pecheur E, Piqueray J, Monty A, Dufrêne M, Mahy G. 2020. The influence of ecological infrastructures adjacent to crops on their carabid assemblages in intensive agroecosystems. PeerJ 8:e8094


28
février
2020

Le cycle du ver de terre est au cœur du rajeunissement des sols

JPEG - 148.1 kioLe cycle du ver de terre est à l’image du cycle de l’eau, un mouvement de rajeunissement permanent des sols ; raison pour laquelle le sol est une ressource non renouvelable qui s’épuise.
Mais entendons-nous bien, un sol est une ressource non renouvelable à l’échelle humaine ; et qui s’épuise uniquement si l’on s’en sert. Et s’en servir, c’est y puiser ses ressources nutritives comme on emprunte, pompe ou tire l’eau d’un puits.
Excepté le forestier qui les puise à d’autres fins que l’alimentation, ou le producteur d’agrocarburant, de coton ou de chanvre, l’agriculteur-e les puise via les plantes qu’il cultive, le pêcheur-e les puise des océans sous forme de poissons, le chasseur-e sous forme animale, le cueilleur-e sous forme végétal, etc.

Renouvelable : qui se renouvelle, qui se reconstitue, qui revient de nouveau

Le cycle de l’eau illustre parfaitement l’idée d’une ressource renouvelable qui se refait une santé à l’échelle humaine. Idem pour l’air qui se rajeunit en permanence pour nourrir nos cellules en oxygène, l’azote pour épauler le métabolisme de la cellule végétale, ou le phosphore pour la photosynthèse.
Même l’alternance du jour et de la nuit peut être vue comme un cycle de renouvellement à l’image du cycle gazeux des végétaux et des animaux. En effet, quand nous, les animaux, rejetons du C02, les plantes s’en nourrissent. Inversement quand elles rejettent de l’oxygène ; l’oxygène étant un déchet du processus biochimique de la photosynthèse. Lors de cette réaction avec l’énergie solaire, la plante utilise les deux hydrogènes H20 pour synthétiser ses hydrates de carbone et rejeter l’atome d’oxygène : “Des expériences de marquage radioactif ont montré que cet oxygène provient de l’eau, et non du CO2 absorbé.” Bref, chacun se nourrit des déchets de l’autre !

- Problème, nous rejetons aujourd’hui plus de CO2 que les plantes peuvent en avaler, ce qui déséquilibre le système.
- Problème, la majorité de notre oxygène provient des océans et ils sont en train de se plastifier !
- Problème, notre corps meurt en moins d’une minute s’il n’est pas nourri en oxygène… Sans être médecin, j’ai un peu le sentiment que l’oxygène est une ressource précieuse requise à notre bonne santé 🙂

Quant au ver de terre, il est la figure de proue du système qui rajeunit sans cesse les sols

Plus précisément, certaines espèces de vers de terre sont la figure de ce système nourricier. Et de fil en aiguille, on peut soutenir que le futur de notre alimentation dépend de leur avenir ; un avenir qui dépend de son alimentation ; une alimentation qui dépend de ce que nous leur donnons à manger !
Ceci dit, l’important reste le système, un système nourricier constitué d’une infinitude de bestioles qui partagent d’être cellulaires. Et si nous devions comparer ce système à une roue de vélo, le ver de terre n’en serait que le moyeu.

Rajeunir

Remettre à neuf ou à jeune un sol peut surprendre, mais l’idée portée par ce verbe semble le mieux définir qu’un sol cultivé est comme un feu, ni vieux, ni jeune, il est, ou il est éteint. En revanche, il ne se recharge pas par le cul comme un poêle à bois, mais par le dessus. Tout ça reste logique, on mange bien par la bouche, raison pour laquelle nos papilles gustatives sont implantées dans cet orifice plutôt que dans l’anus. Idem pour le lombric terrestre, il s’alimente par sa bouche d’entrée et non par sa bouche de sortie.
Toutefois, c’est bien avec cette dernière bouche qu’il rajeunit les sols ! En les engraissant et en remontant sans cesse à la surface du sol une terre enrichie via ses cacas. Et dans un sol bien habité, ils en chient tout de même 1/2 cm par an sur toute la surface. (Charles Darwin avait observé sur une durée de 30 ans, que les vers de terre avaient produit 15 cm de sol nouveau.)
Mais ne nous trompons pas, un sol vivant ne veut pas dire qu’il est vivant, seulement habité ! Comme une maison animée, ce n’est pas la maison qui fait l’animation…

Extrait de la suite de l’Éloge du ver de terre à paraître fin 2020. Christophe Gatineau, agronome, cultivateur et auteur chez Flammarion de l’Éloge du ver de terre (2018) et de l’Éloge de l’abeille (2019), rédacteur du blog www.lejardinvivant.fr

Et un lien pour lire la suite de cet article