Contributions

  • Semis de maïs en Sologne fin avril 2023
9
janvier
2025

Agriculture régénérative : une étude bouscule les idées reçues

Agriculture régénérative : une étude bouscule les idées reçuesDans un contexte agricole de plus en plus complexe et incertain - comme l’a montré une fois de plus l’année culturale 2024 - une étude récente du Boston Consulting Group (BCG) vient bousculer nos idées reçues sur l’agriculture régénératrice. Celle-ci, souvent perçue comme une approche idéaliste aux résultats hypothétiques, se révèle être un modèle économiquement prometteur et parfaitement viable.
Basée sur une analyse rigoureuse menée auprès de différents types d’exploitations agricoles allemandes, avec un focus sur les cultures céréalières et oléagineuses, cette étude a analysé l’impact des pratiques de l’agriculture régénératrice sur les rendements, les coûts d’exploitation et la rentabilité globale. Les résultats, extrapolables en France, sont marquants : les pratiques régénératrices pourraient notamment augmenter les bénéfices des agriculteurs jusqu’à 60%. Un chiffre qui interpelle et invite à repenser nos modèles agricoles actuels.
Icosystème a fait un décryptage des résultats clés de cette étude économique. Pour le lire, rendez-vous sur le liste internet d’Icosystème : https://www.icosysteme.com/agriculture-regeneratrice-une-etude-bouscule-les-idees-recues/


8
octobre
2024

Terre et mer, agriculteurs et marins : tous le même climat !

Une tempête s’abat sur la France le 9 octobre et nous rappelle pour la énième foi que, p......, cette année 2024 aura été celle du climat le plus mouillé qu’on aie eu à gérer de carrière d’agriculteur vivant !
Les marins comme les cultos ont la météo comme premier intrant imposé à manager.

Le parcours du Vendée Globe
La 10ème édition du Vendée Globe, surnomée l’Everest des mers, démarre le dimanche 10 novembre. Quarante marins parmi les plus compétents (pour ne pas dire fêlés) au monde partent pour un tour du monde en solitaire et sans escale. Avec les mers du sud déchaînées qu’ils s’apprêtent à affronter, leurs engagements et leurs performances nous forcent à l’admiration. Cet événement que deux d’entre nous (Frédéric et Frédérique) vont suivre de très près génère quelques réflexions et comparaisons avec l’agriculture, et dans notre cas, avec l’agriculture de conservation des sols (ACS), que nous souhaitions partager avec vous.

  1. Cette aventure n’est pas pour les rêveurs, les utopistes ni même pour les donneurs de leçons. Il faut avant tout être bon marin pour s’aligner sur la ligne de départ et surtout tenir les 70 à 90 jours de mer. S’installer en agriculture et mener un projet est assez similaire : la route est longue et semée d’embûches, il faut être prêt à tenir la distance.
  2. Ces marins sont aussi de formidables chefs d’entreprise. Il faut se vendre, trouver des sponsors, gérer un budget, rassembler, gérer et animer une équipe avec des compétences diverses. Comme ailleurs, si l’argent peut aider, la réussite n’est pas qu’une question de budget ni même d’expérience comme ça été le cas pour Alex Thomson (Hugo Boss), contraint d’abandonner avant le premier cap. C’est la cohérence d’ensemble qui est la clé avec la détermination de tous. Entreprendre est aussi une forme de compétition où il faut aborder l’épreuve avec un mental de gagnant, aller chercher tous les détails et ne rien lâcher !
  3. Ces marins sont aussi de très bons communicants. Leur impact médiatique conditionne leur sponsoring, leur reconnaissance et même leur carrière. un excellent navigateur qui ne peut pas gérer une entreprise et savoir transmettre de l’émotion, de l’envie et du rêve aura ici des difficultés. C’est certainement un élément trop oublié en agriculture, trop confiants que nous sommes dans l’existence de la demande et l’assurance de la correspondance de nos produits ! La communication est une dimension, comme pour ces marins de course au large, que les agriculteurs doivent investir !
  4. Ils sont aussi des génies « bricoleurs » et réparateurs. Seul, avec les conseils de spécialistes à terre, il faut conserver le bateau en ordre de marche, de la coque aux voiles en passant par l’équipement et l’électronique de bord. Si ce n’est pas la ficelle bleue et le fil de fer mais la résine et la fibre de carbone, ils se transforment souvent en MacGyver pour gérer, en solitaire, et dans des conditions météorologiques parfois dantesques, le bon état de fonctionnalité du bateau.
  5. Même si le cap est clair, rallier les Sables d’Olonne en passant par les 3 caps (Espérance, Leeuwin et Horn), la route n’est pas droite et elle est semée d’embûches. Chacun ajuste les voiles et son parcours en fonction des conditions de mer et surtout de vent. Il se peut même qu’il soit plus intéressant de faire un détour, de rallonger voir même de ralentir que de filer droit. Beaucoup de stratégie et de météo. Et oui ces marins ont constamment les yeux tournés vers le ciel, comme les agriculteurs, et échafaudent des hypothèses climatiques afin de faire leur choix. Même en agriculture il faut accepter de faire le dos rond ou de tirer des bords quelques fois !
  6. L’endurance et un mental d’acier sont des caractères clés pour ces marins d’exception. Changer la voilure, régler le cap, courber le dos pour mieux repartir sans certitude du lendemain, se réjouir simplement d’une belle glissade, d’un couché de soleil, d’un vol d’albatros ou croiser des baleines sont leur lot quotidien. Semer et ressemer avec une météo aussi incertaine que les prix sans compter les attaques de ravageurs exigent, d’une certaine manière, la même détermination et fournit les mêmes petits de moments de bonheur qu’il faut savoir apprécier. Comme en voile, les réussites sont très appréciables lorsqu’elles se présentent mais ce sont les difficultés traversées qui amplifient le plaisir !
  7. La course au large a ceci de puissant et d’épuisant qu’elle génère dans la compétition un sillage chargé d’émotions multiples mais aussi des déceptions et des sentiments d’injustice. Dans les faits, le Vendée Globe, peut punir sans états d’âme les marins pour une mauvaise rencontre, pour une pièce trop neuve ou trop usée, pour un choix météo hasardeux ou pour un coup de vent mal orienté. Entre la fiabilité du bateau et la rudesse de la mer, il faut accepter les contrariétés et gérer les petits soucis, les gros pépins et même quelque fois se résoudre à jeter l’éponge. Même si le facteur « chance » peut jouer, ce sont souvent ceux qui sont devant qui profitent des meilleurs vents et systèmes météos. En voile, comme dans toute entreprise et en agriculture, ce sont ceux qui s’engagent et avancent qui sortent souvent en tête du peloton !
  8. Enfin beaucoup d’agriculteurs peuvent partager le même sentiment de solitude que ces marins, seuls le matin de bonne heure dans ses champs ou à la traite des vaches le jour de Noël. Décalés du monde, pendant que les autres festoient, se reposent ou sont en vacances, ils s’affairent. Cette solitude est, certainement, plus importante quand elle s’associe souvent au sentiment d’incompréhension. Ce serait sympa de redevenir à nouveau des « héros » du quotidien !

Gérer une ferme, mettre en œuvre l’ACS, affronter des difficultés, des critiques et une certaine solitude rapproche en fait assez bien ces marins de la course au large avec les agriculteurs et surtout avec les ACistes. Si pour les premiers l’effort, l’abnégation et les sentiments sont certainement beaucoup plus intenses, les agriculteurs doivent par contre tenir dans la durée. Échangez avec ces marins vous verrez et serez surpris ; et ils vous comprendront !

Frédéric THOMAS et Frédérique HUPIN, un agriculteur et une skippeuse qui se comprennent

Pour les suivre : site officiel du Vendée Globe.
Nos chouchous :
Le Rochelais Yannick Bestaven. Vainqueur de l’édition précédente.
Le belge Denis Van Weynbergh. Puisse-t-il être le 1er belge à terminer ce p..... de tour du monde !

Yannick Bestaven, vainqueur de l'édition précédente
Yannick Bestaven, vainqueur de l’édition précédente
Crédits : Yannick Bestaven / Maître CoQ
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10
juillet
2023

Les moissons se terminent, semez vos couverts végétaux ! Conseils d’experts...

Le 30 mars dernier, la chambre d’agriculture d’Alsace organisait une journée technique sur les couverts végétaux.
Celle-ci a associé des agronomes experts de ce sujet en France et en Allemagne, ainsi que l’équipe du projet Interreg Cricetus qui a restitué les résultats de 2 années de suivi sur 38 parcelles d’agriculteurs.

Le résumé vidéo 11 minutes YOUTUBE https://bit.ly/cricetus-30mars

Quelques infos...

Couvert multi-espèces
Couvert multi-espèces
Couvert Biomax en Suisse en septembre 2022. Les bonnes recettes marchent bien quelque soit les conditions climatiques, les sols et les pays !

Les couverts multi-espèces semés précocement rendent de nombreux services aux agriculteurs, en fournissant notamment des éléments fertilisants aux cultures suivantes : 44 kg d’azote/ha en moyenne et jusqu’à 106 kg d’azote/ha pour les couverts les plus réussis, mais aussi entre 50 et 150 unités de Potasse et de calcium par ha, 30 à 50 unités de phosphore, du magnésium....

Les racines des couverts développés améliorent le fonctionnement biologique et structurent le sol, et sont bénéfiques pour la petite faune des champs et les carabes qui sont des prédateurs de nombreux ravageurs.

La réussite d’un semis précoce après moisson, pour obtenir une forte biomasse en automne et maximiser ces services, suppose d’avoir des compétences techniques pour bien choisir les espèces semées (Jean-Luc Forrler a, par exemple, relaté les travaux de l’INRAE où certaines espèces végétales (féverole, vesce commune) ne germent pas lorsque les températures sont trop élevées (plus de 34°C au sol).

Les enregistrements vidéo de l’intervention de ces experts et les supports des présentations de la journée du 30 mars apportent des réponses et des témoignages.

L’ensemble du contenu de la journée (vidéos et diaporamas) est consultable sur le site Internet de la chambre d’agriculture ALSACE
https://bit.ly/cricetus

Un graphique interactif permet de consulter les fiches individuelles de chaque parcelle en cliquant sur le point correspondant.


29
mai
2023

Cultiver et soutenir la biodiversité des plaines

Perdrix, lièvres mais aussi vanneaux, alouettes, bergeronnettes et bruants : l’habitat de ces espèces, ce sont les plaines ouvertes tels que les milieux de grandes cultures et cultures industrielles. L’ensemble des espèces vivant dans ce type de milieu est très chahuté depuis plusieurs décennies ; depuis que les pratiques agricoles et la modification des paysages se sont intensifiés avec force d’intrants et d’usages mécaniques. Il est pourtant relativement facile de ralentir, voire d’inverser le déclin de cette biodiversité dont on connaît la valeur des services.
Nous avons ainsi choisi de mettre en avant ce guide dont voici le lien de téléchargement : http://www.pnbm.be/pdf/cultiver%20et%20soutenir%20la%20biodiversite.pdf?fbclid=IwAR3CEOsN5SyfTK2zf4xTAzFqTkIj5M0sQas1_6HJIxmkcPc-K4j6gLK-SEU.

« Un besoin souvent exprimé par les agriculteurs »

Guide Cultiver et soutenir la biodiversité« Cultiver et soutenir la biodiversité » a été rédigé dans le cadre du projet LEADER « Agriculture & Biodiversité : un défi territorial » porté par le Groupe d’Action Locale (GAL) et le Parc naturel Burdinale-Mehaigne (PNBM) en Belgique. Certes, il fait référence au contexte de nos voisins mais il est tout à fait utilisable dans nos environnements de grandes cultures en France. Hadrien Gaullet, chargé de mission Agriculture et Biodiversité au PNBM, rédacteur du guide, précise : « Les mesures proposées répondent à un besoin souvent exprimé par les agriculteurs qui ont participé au projet Agriculture et Biodiversité : de la simplicité et de la flexibilité ».
Ainsi, après avoir présenté les causes du déclin de la biodiversité des plaines céréalières, ce guide propose, de façon détaillée, une série d’actions simples à mettre en œuvre. « Loin de remettre en cause l’évolution de la technicité agricole, l’objectif du catalogue est d’adapter sensiblement certaines pratiques culturales pour recréer des garde-mangers, des abris et autres, tout en conservant des pratiques efficientes d’un point de vue agronomique » peut-on lire. Ces actions sont neuf au total :
 Les plots à alouettes, sorte de « pistes d’atterrissage » pour cette espèce mais aussi d’autres comme la bergeronnette printanière.
 Les couverts végétaux (nommés CIPANs dans le guide) maintenus le plus tard possible, idéalement jusqu’au mois de mars.
 La culture de quelques hectares de couverts à grenaison dans la plaine pendant l’hiver, notamment à base d’avoine blanche.
 Le maintien des chaumes après la moisson.
 La multiplication des tas de fumier.
 L’agrainage des oiseaux.
 La conservation des bords de champs et talus.
 L’adaptation des pratiques culturales afin de limiter la mortalité lors des travaux agricoles tout particulièrement de récolte de céréales, fourrages et couverts végétaux.
 L’utilisation d’une barre d’effarouchement (le guide indique même comment construire sa propre barre à moindre frais).
Bonne lecture et bonnes actions !


24
avril
2023

Semis de maïs en Sologne dans un couvert vivant

Semis de maïs en Sologne fin avril 2023
Semis de maïs en Sologne fin avril 2023

Semis de maïs terminé dans un couvert de vesce velue semé mi juillet en mélange (pois fourrager 15 kg , vesce velue 30 kg, sarrasin 10 kg, colza fourrager 8 kg, tournesol 10 kg, avoine rude 10 kg).
Parcelle pâturée en octobre et une partie repâturée en mars avril.
Désherbage 1,5 glypho + 0,2 banvel + Diffuz 0,25 + sulfate amo 2,5 kg . Engrais localisé 50 kg 18-46 + 50 kg kieserite. Micro souffre élémentaire 10 + oligo semoule 10. Désherbage rattrapé à vue par la suite.


10
janvier
2023

Piloter la nutrition des cultures grâce aux analyses de sols et de sèves !

Il est possible aujourd’hui de piloter la nutrition de ses cultures grâce aux analyses proposées par Cerfrance Mayenne Sarthe. Les analyses de sol Albrecht permettent d’identifier les carences et excès en oligoéléments pour établir un plan précis par parcelle, tandis que les analyses de sève le guident en culture. Ce double suivi permet de prendre conscience des excès et des manques à certains moments et d’ajuster sa fertilisation.

Pour en savoir plus sur les analyses proposées par Cerfrance Mayenne Sarthe : https://nutriid.fr/

Accès aux ressources

La première étape consiste à améliorer l’accès aux ressources présentes dans le sol : maintenir des structures de sols favorisant le stockage de l’eau, la circulation de l’oxygène et le développement de la biologie du sol. 

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Priorité aux équilibres

La deuxième étape consiste à favoriser les équilibres minéralogiques du sol via des analyses de sol suivant la méthode Albrecht/kinsey. L’objectif étant aussi bien d’accompagner la résilience de la structure avec la gestion du ratio Ca/Mg par exemple, d’identifier les excès/carences d’éléments qui peuvent être problématiques pour nourrir les cultures ou encore d’adapter une correction minérale et organique précise en fonction de la répartition des éléments du sol.

La santé des plantes

La troisième étape consiste à maximiser la santé des plantes via la photosynthèse et la protéosynthèse. Pour cela, les analyses de sève (jus de plantes) renseignent sur l’état nutritionnel de plus de 20 éléments minéraux majoritaires dans la sève et permettent d’identifier les apports éventuels nécessaires pour pallier des carences ou réduire l’impact d’un excès.