Contributions

  • Semis de maïs en Sologne fin avril 2023
28
octobre
2019

Plus de renards = moins de pesticides

Quelle drôle d’idée, se diront les chasseurs, penser que notre bête noire est un acteur incontournable de l’agriculture durable au même titre que l’abeille et le ver de terre.
Mais voilà, notre renard roux a beau appartenir à une communauté d’auxiliaires sur laquelle l’agriculteur peut s’appuyer pour produire une alimentation plus saine et écologique, les parlementaires en ont décidé autrement, confiant aux chasseurs le soin de s’en débarrasser. Une loi les encourage même à rendre ce service public sans consulter le propriétaire des lieux : “Le renard (Vulpes vulpes) peut toute l’année être : piégé en tout lieu…” Arrêté du 3 juillet 2019 pris pour l’application de l’article R. 427-6 du code de l’environnement.
Bienvenue à la campagne, ce vaste terrain de jeu pour le troisième sport national en termes de licenciés, la chasse, le sport le plus détesté des Français. Mais ce n’est pas le sujet. Ici, les gens n’ont pas la haine de la chasse mais d’une certaine chasse. Alors pourquoi le renard, l’un des animaux sauvages préféré des Français, est-il autant détesté du gouvernement, des parlementaires, et de leurs bras droits, les chasseurs ? Au point de l’avoir classé nuisible. Nuisible pour la société.
Incompréhensible à l’heure où l’État cherche à faire des économies, un renard pouvant rapporter gros à la société, très gros, jusqu’à 2.400 euros par tête de pipe ! Explication.

Parlons chiffres !

JPEG - 95.3 kio

Ce chiffre a été avancé par le docteur en éco-éthologie et en ethnozoologie Denis Richard Blackbourn lors d’un colloque sur le renard organisé par l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) qui s’est déroulé à Paris au mois de mai 2017. Et avant de l’avancer, il a pris toutes les précautions d’usage.
Pour faire simple, en agriculture, les animaux végétariens se nourrissent des cultures quand les animaux carnivores ou omnivores se nourrissent de leurs collègues végétariens... Et, à la louche, un végétarien consomme entre 50 et 100 % de son poids tous les jours. Plus il pèse lourd, plus il consomme, à l’exemple du campagnol terrestre, autrement appelé rat taupier, Arvicola terrestris, un petit rat végétarien qui mange jusqu’à 50 kg de végétaux par an…
On saisit immédiatement l’impact sur les rendements, d’autant que notre petit rat a également un bel appétit sexuel avec un taux de reproduction de 1 à 50, un couple pouvant mettre au monde plus de 100 individus par an… Qui, eux-mêmes, peuvent faire naître 5.000 nouvelles têtes l’année suivante. Et ainsi de suite. On imagine donc aisément les potentiels dégâts occasionnés aux cultures si les populations ne sont pas régulées par une communauté de prédateurs qui, dans les grandes lignes, va de la couleuvre au rapace via le renard.
Le docteur Blackbourn a rappelé que d’autres espèces sont moins gourmandes, comme le campagnol des champs, Microtus arvalis (8,5 kg de végétaux consommés par an), ou le campagnol agreste, Microtus agrestis, (11 kg par an). En métropole, sur les treize espèces de campagnol recensées, trois s’intéressent particulièrement aux cultures et une est protégée. Cette dernière est aquatique et elle ne s’attaque pas aux cultures.

Le renard, un protecteur des cultures

Avec ses déserts verts où rien ne pousse en dehors des variétés cultivées, l’agriculture moderne favorise ces communautés végétariennes au détriment des communautés qui s’en nourrissent. Par l’absence de diversités végétales, de haies, de bois ou de forêts, la monoculture donne ainsi un avantage considérable aux rongeurs. Idem pour les couvertures végétales permanentes ou l’absence de labour, des techniques d’agriculture durable.
La radicalité du climat concentre également tous les problèmes, comme cette année, où la prédation sur les cultures a été amplifiée avec la sécheresse. En effet, tous les animaux aiment et recherchent le sucre dans la nature (même les vers de terre), et les cultures sont des milieux très riches en douceurs. Au mois de septembre dernier, nous avons même trouvé des campagnols en haut des troncs de maïs doux, en train de dévorer les fusées…
Alors, en l’absence d’une communauté de prédateurs suffisante, quelles sont les solutions à disposition de l’agriculteur pour ne pas mettre en péril ses récoltes ?

À petite échelle, dans un jardin, on peut facilement les piéger avec des tapettes à souris contrairement à une exploitation agricole où les solutions sont moins tempérées. Mécanique, avec la charrue qui va bouleverser leur habitat et donc réduire leur développement. Chimique avec l’épandage d’appâts ou de grains empoisonnés, qui, une fois ingurgités par les campagnols, contribueront à empoisonner leurs prédateurs… Une chaîne sans fin. En bio, on utilise du tourteau de ricin pour les empoisonner. Un produit biodégradable qui va également empoisonner toute la chaîne alimentaire avant de se dégrader.
À partir de données scientifiques liées à leurs contenus stomacaux, le docteur Blackbourn a déterminé que 80 % de l’alimentation des renards était constituée de petits rongeurs. 145 kg, soit 3.000 têtes, parfois le double ou le triple selon les circonstances écologiques, c’est la consommation moyenne d’un renard sur les 180 kg de nourriture qu’il ingurgite tous les ans. Et outre l’économie de temps et d’argent, le service agronomique rendu par un renard à l’agriculteur peut être estimé à 2.400 euros. 2.400 euros de dégâts économisés.
Et enfin, le renard est un chasseur de haut vol, pouvant capturer jusqu’à 20 campagnols par jour, mais aussi jusqu’à 4 lombrics terrestres par minute ! Extrait de l’Éloge du ver de terre :
« Le ver de terre voit d’un bon œil le renard se faire une poule. Pour la bonne raison que la poule est l’un de ses redoutables prédateurs, raison pour laquelle elle n’a rien à faire dans un jardin. Mais de savoir que le renard comme la poule sont des omnivores opportunistes ne le rassure pas beaucoup quant à un avenir radieux ! Un renard qui, faute de poule, se remplira le ventre de sa rencontre inopportune avec un ver de terre paisiblement en train de brouter comme une vache ! Quant à goupil, considéré comme un nuisible par la législation française, son pain quotidien est fait de campagnols et autres rats taupiers. Et pour l’agriculteur qui travaille avec des couverts et des paillis pour nourrir sa vie du sol, et en particulier ses vers de terre, le renard est un précieux auxiliaire pour réguler les populations de rongeurs. »

Conclusion

Dans cet article, mon point de vue est strictement agricole. Et loin de vouloir comparer ou mettre en concurrence, nous avons d’un côté le loup et l’ours dont les dégâts agricoles coûtent des millions d’euros tous les ans à la société, des animaux protégés à juste titre, et de l’autre, le renard, un nuisible qui protège les cultures.
Voyez-vous l’incohérence : moins de renards = plus de pesticides.
Et pourquoi la politique, qui s’applique à l’ours et au loup ne s’appliquerait pas au renard ? Par une gestion responsable des populations. Et pour ses services rendus à la Nation, une indemnisation des rares dégâts qu’il peut commettre chez les éleveurs de poules en plein air. Quant aux dégâts sur le gibier, dont les chasseurs l’accusent, il y a encore peu, quand l’environnement était propice, il y avait beaucoup plus de renards qu’aujourd’hui, et la campagne était giboyeuse. Le problème est ailleurs.

Pour compléter, un témoignage d’agriculteur :

Christophe Gatineau, agronome, cultivateur et auteur chez Flammarion de l’Éloge du ver de terre (2018) et de l’Éloge de l’abeille (2019), rédacteur du blog www.lejardinvivant.fr


9
octobre
2018

Connaissez-vous les enchytréides ?

Les enchytréides, ces vers de terre bien plus abondants que les vers de terre dans de nombreux sols, de 10 000 à 300 000 au m² !

Message reçu : « Mon compost grouille de vers de terre, puis-je les mettre dans mon potager pour qu’ils enrichissent mon sol ? » Réponse : « Rien ne vous empêche, mais vous devez savoir que vos vers en seront incapables. Et je peux même vous assurer que leur fin sera finalement peu glorieuse ; sauf à faire la joie de beaucoup d’animaux, qui, par l’odeur alléchée… »

EnchytraeidaeBref, animés par leur bon sens légendaire, les paysans ne se perdaient pas autrefois dans les méandres des classifications, classant les annélides dans 2 catégories : les vers de terre, ceux qui nichent dans la terre, et les vers de fumier ou de compost, ceux qui vivent sur le sol. Quant aux autres, vivants dans les eaux douces ou salées, ils étaient naturellement exclus du champ du cultivateur.
Mais ça, c’était avant l’avènement des temps modernes, car, depuis, tous ont été rangés dans de petites boites en fonction de leur apparence ou de leur niche écologique. Et nos vers de compost ont été mis avec les vers de terre, plus particulièrement rangés dans les épigés, catégorisés avec un ensemble d’espèces souvent absentes des champs ! Et comble de la manipulation, les tests d’homologation des pesticides ne sont pas faits sur des vers de terre, mais sur un épigé ; autrement dit sur une espèce qui n’est pas présente dans les sols cultivés comme le souligne cette publication de l’INRA ! Et combien d’ingénieurs agronomes sont montés au créneau pour dénoncer ce scandale ?

« Le saviez-vous ? Au Moyen âge, on distingue 5 catégories d’animaux selon l’historien Michel Pastoureau. Et dans la 5ème, on y trouve les vers de terre, les crapauds, les rats, les crevettes… Bref, la ver-mine ! »

En dehors de cette mode qui consiste à mettre tout le monde dans le même sac, il y a aussi des vers de terre qui vivent dans la terre, mais qui ne sont toujours pas considérés comme des vers de terre, en dépit d’y vivre ! Et comme personne ne parle de cette famille, les enchytréides, nous en parlerons avec l’une des meilleures spécialistes mondiales dans la suite de l’Éloge du ver de terre, un nouveau livre à paraître au printemps 2019. Oui, je sais, on ne se prive de rien au Jardin vivant, mais n’est-ce pas cela le luxe suprême, boire le philtre de la connaissance jusqu’à la lie ?

Extrait – Les ENCHYTRÉIDES...

Enchytraeidae
« On dit » que les enchytréides sont les cousins germains des vers de terre. Mais comme toutes les espèces de vers de terre sont cousines, quelles différences avec les endogés (une autre catégorie) avec qui ils partagent le même régime alimentaire ?
Céline Pélosi  : En effet, les enchytréides sont les cousins germains des vers de terre car ils sont taxonomiquement (au niveau de la classification des organismes vivants) et fonctionnellement (au niveau du rôle joué dans les écosystèmes) très proches… /

Alors, pourquoi ne pas les considérer comme des endogés ?

… / Rien n’empêche cela dit de considérer les enchytréides comme des endogés, car, comme eux, ils vivent en permanence dans le sol, ils sont non pigmentés, ils se déplacent en creusant des galeries, ils ingèrent le sol, assimilent une partie de la matière organique que celui-ci contient, et font des déjections.

Comment expliquer que cette famille de vers qui vit dans la terre soit quasi totalement inconnue, même des milieux professionnels, alors que leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes cultivés est fondamental ?

Je l’explique principalement par le fait que ces organismes ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, contrairement aux vers de terre. Historiquement, la France s’est davantage intéressée aux vers de terre et nos voisins allemands ont beaucoup plus de connaissances que nous sur les enchytréides. Ce pays rassemble une majorité du faible nombre de spécialistes dans le domaine… /

Est-il vrai qu’ils sont plus abondants que les autres dans les sols ?

Les enchytréides sont omniprésents et bien plus abondants que les vers de terre dans de nombreux sols, de 10 000 à 300 000 individus par mètre carré. Ils sont également tolérants à une plus large gamme de conditions environnementales. Bien que de petite taille, les enchytréides dominent en biomasse dans de nombreux habitats, principalement les milieux riches en matières organiques… /

Christophe Gatineau, auteur, agronome et cultivateur, directeur de la publication du Jardin vivant - www.lejardinvivant.fr - et qui a écrit l’éloge du ver de terre, publié le 19 septembre aux éditions Flammarion.


22
avril
2016

Les 4 drôles de dames de l’AC

Intervenantes AOC Sols
De gauche à droite sur la photo, Marie-José Blazian (Agro D’Oc), Sarah Singla (Clé de Sol), Emmanuelle Richard (Agriculture et terroir) et Amandine Brecque (AOC Sols), 4 "drôles" de filles, venues vanter les mérites de l’AC lors d’une réunion bout de champ ce printemps, à Saint Arailles, près de Lombez dans le Gers. Il faut dire qu’on était sur les terres d’Amandine, vice-présidente de l’association AOC Sols. La trentaine de participants a pu ainsi arpenter ses parcelles conduites en semis direct depuis plus de 6 ans (système en polyculture élevage). Marie-José et Sarah qu’on ne présente plus, ont su apporter et partager leurs expériences de terrain et tous se sont retrouvés autour d’un profil de sol commenté par Emmanuelle. De quoi appréhender sereinement des pratiques en constante évolution.


25
février
2016

Quand des SDistes italiens viennent apprendre des couverts

Association italienne AIPAS en visite dans le sud-ouest

Du 19 au 21 janvier de cette année, un groupe d’italiens est venu nous rendre visite dans le sud ouest. Cela a été organisé, à la base, par Matthieu Archambeaud qui avait fait leur connaissance je ne sais trop où.
Ces Italiens sont principalement des agriculteurs qui pratiquent le semis direct dans le sud de l’Italie.


Secteur de l'association italienne AIPAS

Ils font parti d’une association qui s’appelle AIPAS : www.aipas.EU. Ils ont une topographie similaire à chez nous donc les coteaux qu’ils ont vu ici ne les ont pas trop surpris. Au niveau des productions, ils font du blé, du colza, de l’orge, du triticale mais pas trop de cultures de printemps.
Ils sont autour de 130 adhérents. Etait présent pour ce voyage principalement le bureau avec le technicien Danilo de son prénom, et quelques agriculteurs.
Le programme du voyage était le suivant :
  Le 19 Janvier, visite à Montpelier sur l’agroforesterie avec Agroof
  Le 20 Janvier, visite d’exploitation dans le Tarn chez Jean Paul Robert et Thierry Auriol avec Agro d’Oc (Sylvain Hypolite et Marie José Blazian).
  Le 21 Janvier, visite de deux exploitations dans le Gers avec l’AOC Sols, la première le matin chez Guillaume et Daniel Richard à côté de Seissan puis chez nous (Jean et Cyril Hamot) à Montadet en présence de Roger Beziat accompagné d’un voisin qui nous faisait la traduction en Italien et en Français.

Ce type de rencontre est toujours très instructif, à la fois en termes d’échanges et de découverte d’autres expériences mais aussi par la visite des exploitations et parcelles de collègues qu’on ne voit pas forcément tous les jours ! Ainsi, lors de la journée avec AOC Sols, nous avons pu voir le matériel utilisé notamment pour le pré traçage avant maïs par Guillaume Richard et son père (un reportage est d’ailleurs à paraître dans le prochain numéro de TCS, de source Cécile Waligora). Nous avons poursuivi par la visite de certaines de leurs parcelles avec couverts de féverole et trèfle violet ; implantés dans le colza ; couvert qui restera en place après la récolte jusqu’au semis du maïs. Sur mon exploitation, j’avais choisi de leur montrer, notamment, un blé semé à la volée avec le Compil, un blé semé en direct dans du trèfle, des couverts de féveroles et des féveroles semées au semoir monograines équipé d’une dent à l’avant de l’outil.
D’eux, nous avons appris que l’AC portait (pour le moment) plus sur le non travail du sol (donc du SD pur et dur) mais sans beaucoup de couverts car ils ont une pluviométrie de 700 à 800 mm par an. Ce n’est pourtant pas çà, à leurs yeux, le plus gros problème : ils sont dans des terres très argileuses et craignent de semer dans des couverts ; le sol ayant beaucoup de mal à ressuyer. Chez nous, ils ont vu plein de couverts et ont donc beaucoup questionné à ce sujet. Ils sont vraiment repartis avec plein d’idées ! Un bilan donc très positif ; à nous maintenant d’aller voir chez eux où nous sommes prochainement conviés...


23
novembre
2015

AGROboutique.com Ressources gratuites et payantes sur l’agroécologie

JPEG - 485.9 kioDepuis quelques années, les informations sur l’agriculture « non-conventionnelle » se multiplient. D’Internet à la presse papier en passant par la radio et la télévision, on parle « d’agroécologie ». Mais qu’est ce que l’agroécologie ? Qui la pratique ? Comment ? Pourquoi ? Quels sont ses liens avec l’agriculture conventionnelle et l’agriculture de conservation ? C’est dans ce contexte de questionnements face aux changements en cours dans le domaine de l’agriculture, que la société coopérative et participative AGROOF, spécialisée en agroforesterie, met en ligne un nouveau portail de ressources consacrées à l’information sur ces pratiques : www.agroboutique.com.

Qu’est ce que l’AGROboutique ?

L’AGROboutique est un site internet mettant à disposition des internautes un ensemble de ressources gratuites et payantes sur l’agroécologie. Ce site est né d’une réflexion menée depuis plusieurs années par les membres du réseau BASE (acteurs du développement de l’agriculture de conservation en France) et par ceux du réseau AGROFORESTERIE : l’idée selon laquelle le changement à l’œuvre dans nos pratiques agricoles s’invente dans une combinaisons intelligente d’initiatives, d’observations et de pratiques, des uns et des autres, et non dans l’adoption d’une nouvelle « technique », d’un nouveau « vocabulaire » ou d’un nouveau « savoir » soutenu par une ou plusieurs structures. Mais comment accompagner ce mouvement ? Notre réponse a été de chercher à accueillir ces initiatives en relayant de l’information, des connaissances et des savoir-faire pour en faire des outils à la fois de réflexion et de mise en œuvre.

Comment faire de ces connaissances, des outils pour la profession agricole ?

En permettant aux acteurs du monde agricole d’avoir un accès facile à un ensemble de ressource tout en leur donnant les moyens de prendre du recul par rapport à celles-ci : en communiquant les sources de l’information, en communiquant le contexte de la production de cette information et en privilégiant le contenu au contenant .

Et concrètement, on fait comment ?

Et bien concrètement, plusieurs possibilités s’offrent à nous. Tout d’abord, multiplier les formats de diffusion de manière à pouvoir utiliser le bon format pour le bon public (agriculteurs, enseignants, étudiants, collectivités, etc.). Valoriser les échanges à travers un système de « crédits » permettant d’échanger des vidéos contre des réductions sur certains articles, et utiliser autant que possible les licences creatives commons*. Enfin, renseigner l’internaute sur ce qu’il voit et ce qu’il lit : qui est l’auteur ? Quelle est la structure ? L’information est produite dans quel contexte ? avec quels financements ? Etc.

* : Creative Commons (CC) est une organisation à but non lucratif dont le but est de proposer une solution alternative légale aux personnes souhaitant libérer leurs œuvres des droits de propriété intellectuelle standards de leurs pays, jugés trop restrictifs.

En quoi ces informations sont-elles importantes ?

Car ce sont bien les sources de l’information et le contexte de sa production qui permettent le recul, l’objectivité, l’appropriation et l’utilisation qui s’en suivent. Sans quoi, qu’en est-il de ses possibilités de mise en œuvre ?

L’interface du site est quelque peu inhabituelle pour un site de vente en ligne...

Effectivement. Elle est le reflet du parti pris de s’intéresser plus au contenu qu’au contenant. C’est pourquoi, en arrivant sur le site, on trouve d’abord les thématiques sans que la nature du produit soit visiblement mise en avant . Les sources d’informations sont présentées sur le même pied d’égalité et le format et les visuels du produit n’apparaissent qu’en cliquant dessus. C’est une manière de ne pas happer l’internaute dans un format ou un visuel, et de lui donner la possibilité de découvrir d’autres informations tout en restant focalisé sur l’objet de sa recherche.

Cela reste un peu dérangeant tout de même …

Peut-être. Mais dans l’AGROboutique, un auteur qui n’aurait pas les moyens d’un bon support de promotion a tout autant de chance d’être lu que celui qui y mettra les moyens. Pourquoi ? Car c’est le contenu qui intéresse avant tout nos internautes.
Ensuite, le site est bâti sur un moteur de recherche qui permet, soit par mots-clés, soit par une sélection parmi des filtres pré-définis, de trouver ce que l’on cherche.

Concernant le contenu justement que peut-on y trouver ?

Pour le moment, nous diffusons 23 articles gratuits et payants de différents formats. Ils sont issus d’auteurs indépendants, de structures publiques et/ou privées ou de projets de recherche & développement, sur des thématiques allant de l’agriculture biologique à l’agroforesterie, en passant par l’agriculture de conservation. A terme, nous souhaitons élargir les ressources à de nouveaux auteurs.


14
septembre
2015

Nono Pereira nous a quittés...

JPEG - 66.8 kioManoel Henrique Pereira dit Nonô, fils d’agronome et un des pères fondateurs du Semis Direct au Brésil, a tiré sa révérence à l’age de 76 ans des suites d’une longue maladie. Il fût président et co-fondateur avec Herbert Arnold Bartz et Franke Dijkstra de la fondation FEBRAPDP (Fédération Brésilienne de Semis Direct et irrigation). De nombreuses institutions Brésiliennes lui ont rendues un fervent hommage à celui qui a révolutionné l’agriculture brésilienne.

Nous perdons un grand ami, un mentor, un compagnon.

Parmi ceux qui ont eux la chance de rencontré Nonô ici ou là, lors d’une de ces nombreuses conférences ou chez lui à la Fazenda Agripastos, il nous aura marqué de part sa gentillesse, sa grande humilité et sa grande passion pour le partage du Semis-Direct.

Soit tranquille l’ami, nous continuerons sur le même chemin. Adeus Amigo, um grande abraço descanse em paz.

http://febrapdp.org.br/noticias/196/1/uepg-registra-homenagem-ao-pioneiro-do-plantio-direto

http://portal.uepg.br/noticias.php?id=8161