Cécile Waligora

  • Plantation d'une haie avec une planteuse forestière
  • Bousiers dans un crottin de cheval Tarpan
  • Tas de pierres en bord de parcelle dans l'Yonne
  • Détails du couvert d'été : sorgho, tournesol, radis chinois et colza
31
août
2012

Cette année, la Terre a subvenu à l’humanité… il reste encore 131 jours…

Quelques chiffres pour vous donner le moral dans cette atmosphère un peu grise, synonyme de rentrée pour beaucoup…

234, c’est le nombre de jours qu’il aura fallut à l’humanité toute entière, en 2012, pour consommer les ressources que la planète produit sur l’année. Cette évaluation a été faite par l’ONG Global Footprint Network. Nous sommes, bien sûr, en état de surconsommation.

Et, malheureusement, c’est encore moins que ce qui avait été estimé l’année passée. Ainsi, en 2012, il aura fallut 36 jours de moins pour dépasser l’ensemble des ressources planétaires produites en un an. C’est 1,5 Terre qu’il faut aujourd’hui pour satisfaire les besoins toujours croissants de l’humanité. Ce qui me fait penser aux propos d’un ancien astronaute, interrogé il y a quelques jours à l’occasion du décès du célèbre Neil Armstrong. Il évoquait les futures opportunités de voyage sur d’autres planètes. Il insinuait ainsi que ces possibles futurs voyages pourraient, pourquoi pas, offrir de nouveaux espaces de vie pour une humanité qui ne pourrait plus le faire sur une Terre dévastée… N’a-t-on pas vu déjà cela quelque part ? Oui, dans les films de Science-fiction… Et pourtant, dans ses propos, c’était presque une évidence… C’est assez choquant, non, même si c’est à une échelle très très lointaine… Désolée pour le moral !!!


13
août
2012

Les généticiens ciblent désormais directement les ravageurs

DR

L’homme n’aura de cesse, toujours, de trouver les astuces pour se débarrasser de ce qui le gêne. Il y a va parfois de manière bien radicale. Après tout, si la « nuisance » n’existe plus, on ne s’en portera pas plus mal, n’est-ce pas ?

La nouvelle nous vient donc de la société britannique Oxitec et l’information plus précisément de la revue scientifique Molecular Insect Biology. Une troisième voie « radicale » de contrôle des ravageurs s’ouvre après celle des pesticides et celle des plantes génétiquement modifiées. Des chercheurs ont ainsi décidé de directement modifier génétiquement les insectes ravageurs en les rendant stériles (les insectes mâles). Leur cible a été, pour le moment, la teigne des crucifères. Pour les chercheurs, pas de risques de dissémination des insectes OGM puisqu’ils sont justement stériles. Soit… Mais qu’en est-il de la sacro-sainte Biodiversité ? Si on supprime carrément une espèce d’un écosystème, ne va-t-on pas, encore une fois, perturber ses équilibres ? Ne risque-t-on pas d’impacter sur les prédateurs naturels de ces ravageurs et donc sur toute une chaîne alimentaire ? Ne risque-t-on pas que cette « extinction » profite à une autre espèce, peut-être plus virulente encore ? Les généticiens ont, à coup sûr, remisé aux oubliettes leurs cours de biologie des écosystèmes et d’ailleurs, le fonctionnement même de Dame Nature…


25
mai
2012

Impact des travaux sur la biodiversité

Cette photo m’est parvenue il y a quelques jours. Déjà, que son auteur et son « transmetteur » ne m’en veuillent pas de l’utiliser pour les propos qui vont suivre. Car les connaissant, je sais fort bien à quel point la biodiversité est importante à leurs yeux et les accidents de ce type (ici, lors d’un semis de maïs dans un couvert imposant) sont vraiment des accidents.

Au-delà de toute sensiblerie, il n’est jamais agréable de faire ce genre de découverte sachant qu’on en est l’auteur involontaire… Je profite donc de l’occasion qui m’est donnée pour rappeler qu’en effet, les travaux dans les champs ne sont pas sans risques directs sur la biodiversité. Par « directs », on parle ici de mortalité ou de traumatismes physiques subis par le passage des machines.

Pour autant, il y a toujours moyen de limiter cet impact.
Déjà, avant d’entamer le chantier, il est possible de procéder à un effarouchement dans la parcelle, soit par du bruit, soit… en envoyant votre chien… Si, si, çà marche !
Durant le chantier et là, je pense à la récolte qui est l’opération qui engendre, en moyenne, le plus d’hécatombes dans la faune, trois astuces peuvent être employées pour limiter les dégâts :
- Le réglage de la barre de coupe, le plus haut possible,
- L’utilisation d’une barre d’envol de la largeur de la coupe et disposée sur le côté de manière à balayer la bande qui va être fauchée au prochain passage. Cette barre peut aussi être placée devant le tracteur lors d’autres travaux.
- Et, c’est du bon sens mais il faut préférer une fauche commençant par le centre de la parcelle plutôt que par ses côtés (voire par bandes). En procédant ainsi, on permet à la faune présente dans la parcelle de s’échapper plutôt que de la coincer.

Puis, un broyage des pailles en même temps que la moisson évite aussi les accidents lors de la reprise pour un pressage des andains. Les animaux se réfugient en effet beaucoup dans les andains et il est aussi possible d’utiliser des techniques d’effarouchement comme, par exemple, des chaînes disposées sur une perche fixée sous le tracteur.

Enfin, je ne saurais terminer ce carnet sans évoquer un papier déjà paru dans TCS sur la protection des oiseaux nichant au sol et notamment les rapaces tels que les busards. Si vous repérez un nid, marquez le et prévenez la LPO de votre département : vidéo

Sur ce, passez une bonne fin de saison !


4
mai
2012

Les abeilles n’ont pas fini de nous surprendre

On pensait que l’homme et plus globalement les primates étaient les seuls à être capables de faire la différence entre des concepts tels que « même », « différent », « au-dessus », « en-dessous ». Il n’en est rien puisqu’une étude scientifique, publiée dans la revue PNAS et coordonnée par l’équipe française de Toulouse du professeur Martin Giurfa et celle, australienne, du Pr. Adrian Dyer viennent de mettre en évidence que les abeilles savent, également, manier ce genre de concept.

Dans le but d’accéder à une source de nourriture, l’expérience a consisté à délivrer à des abeilles soit une récompense sous la forme d’une goutte d’eau sucrée, soit une goutte de quinine, (« punition »). Autour du distributeur, étaient placées des images dont le dessin et la disposition indiquaient, par associations respectives, où se trouvaient la récompense et la « punition ». Au bout d’une trentaine de tentatives, les abeilles étaient capables d’identifier sans faute l’association d’images les conduisant à l’aliment sucré. Les chercheurs ont ainsi eu la preuve qu’elles étaient à même de faire la différence entre les concepts de « au dessus / en dessous » ou encore de « à côté » et de « différence ».

Ainsi, les cerveaux de mammifères ne sont pas les seuls à pouvoir élaborer un savoir conceptuel. Et si cela ne s’arrêtait pas qu’aux abeilles ? Bien des énigmes, à l’époque du XXIème siècle, restent à lever. La Nature n’a pas fini de nous étonner et bien heureusement…


27
janvier
2012

Lutte contre les campagnols : Une chouette idée !

Crédit photo : Pablo Campano - Rodenator

On le sait aujourd’hui et nous nous permettrons d’insister dans un prochain dossier de TCS en 2012 : dans la lutte contre les campagnols, la prédation naturelle est primordiale. Si certaines actions curatives peuvent avoir un effet, elles n’auront qu’une action temporaire (mais parfois nécessaire). C’est pourquoi, une régulation naturelle est indispensable pour maintenir, durablement, un équilibre.

Dans cette régulation naturelle, on met souvent en avant le renard, les rapaces, les hérons même, voire les sangliers. Mais dans les rapaces, on pense plutôt à ceux que l’on voit, buses, faucons et autres busards. Il s’avère pourtant que ceux qui ont un impact encore plus important, ce sont les rapaces nocturnes, en d’autres termes, hiboux et chouettes.

Ces oiseaux sont territoriaux. Pour rester sur un secteur, ils doivent, outre les proies, trouver de quoi se poser et nicher. Or, dans les campagnes actuelles, il y a de moins en moins d’arbres creux et de granges propices à la nidification (peu de dérangement), tout comme il y a peu de perchoirs. C’est ainsi que si vous confectionnez des perchoirs (piquets à buses), ils pourront tout aussi bien être visités la nuit par des rapaces nocturnes, sans que vous vous en rendiez compte (pour savoir si un perchoir est utilisé par un rapace (diurne ou nocturne), il suffit d’observer la présence de « crottes » au pied du perchoir ; ce sont en fait des pelotes de réjection, caractéristiques des rapaces).

Mais vous pouvez faire plus, en ces temps de « bricolage hivernal »…un nichoir à chouettes ! Vous avez sans doute, dans votre vieille cave, des barriques vides. Coupez-en une en deux, installez une séparation qui pourra accueillir le nid et faites une ouverture en demi-cercle dans le tonneau, comme l’indiquent les photos (cette ouverture doit être près du support ou mur où sera fixé le nichoir). L’emplacement du nichoir doit être dans un endroit calme, sombre, à quelques mètres de hauteur et si possible, sans pouvoir être visité par des prédateurs, notamment les chats.

En allant surfer sur internet, vous trouverez encore mieux, si vous avez un peu de temps. Je suis notamment tombée sur ce site http://nichoirs.net où vous avez tous les nichoirs possibles et inimaginables ! Mais surtout, il y a (ce qui est important), les bonnes dimensions des ouvertures (différentes en fonction des espèces ciblées).


22
décembre
2011

Les busards, un oiseau rare si facile à protéger

Busard cendré mâle (crédit : A. Leroux)

« Le busard est un formidable voilier, volant inlassablement à faible altitude au dessus des champs. De face, il se caractérise des autres rapaces par une forme en V. Les mâles sont de couleur blanc-gris avec le bout des ailes noires et les femelles sont brunes avec une tâche caractéristique blanche au niveau du croupion. » A.Leroux

Parmi les rapaces qui fréquentent les milieux ouverts que sont les plaines agricoles, vous en connaissez forcément deux : la buse variable et le faucon crécerelle. Si la première est très souvent postée, immobile à guetter ses proies (des rongeurs presque essentiellement), le second, s’il se poste aussi, a aussi cette position caractéristique de vol sur place, en croix, à quelques mètres de hauteur. Mais il en est un troisième qu’il faut absolument connaître, d’une part parce qu’il a aussi un rôle important de prédation de rongeurs (jusqu’à 80 % de son alimentation) et d’autre part, parce qu’il est encore plus sensible aux actions humaines que les deux autres. Il s’agit du busard ou plutôt des busards car deux espèces nous intéressent en agriculture : le busard cendré et le busard Saint Martin.

Busard Saint Martin femelle (crédit : A. Leroux)

Ainsi, contrairement à la plupart des espèces de rapaces, les busards nichent à l’intérieur des parcelles, à même le sol. Et, malheureusement pour eux, la moisson arrive souvent alors que les oisillons sont encore cloués au nid (moissons de plus en plus précoces). Et c’est l’hécatombe. Mais il est tout à fait possible et facile de les protéger. Les femelles sont extrêmement fidèles à leur nid et on peut ainsi facilement repérer son emplacement. Les bénévoles de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) sont tous les ans à pied d’œuvre, entre mai et juillet, pour assurer ces observations et cette protection ; à conditions que l’exploitant soit coopératif…Un morceau de grillage autour du nid, laissant libre l’entrée par le haut pour la femelle, des sardines au pied pour protéger le nid de l’intrusion des renards, un fanion pour repérer l’emplacement et le tour est joué. Cela ne prend que quelques m² tout au plus. Même après moisson, la femelle retrouve son nid, s’il n’a pas été détruit ou recouvert de paille. A noter qu’un autre type de cage a été inventé en Haute-Marne, par le responsable local du suivi des busards. Celui-ci pose également du grillage sur le fond, ce qui permet de retirer carrément le nid lors du passage de la moissonneuse et de le replacer juste après.

L’espèce est rare, surtout le busard cendré. Alors n’hésitez pas à participer à sa protection (pour le moment, seulement le quart de la population arrive à être sauvé chaque année). Il vous suffit de contacter la LPO de votre département (site : http://busards.lpo.fr)

Dernière chose : si vous voulez attirer un couple de busards, c’est un peu comme pour les autres rapaces : ils adorent se poster sur des piquets. Les perchoirs (tous les 200 ou 300 m), doivent être de différentes hauteurs.