– Salut à tous, pour faire suite au précédent article où j’ai présenté succinctement l’agriculture Régénératrice, je vais résumer ici mes récoltes 2019, les changements mis en œuvre et les 1ères observations.
Colza 2019
Rappel article 18-03-2019
– Malgré un début de floraison catastrophique en raison de grosses attaques du bourgeon terminal, j’observais beaucoup de tiges creuses au début de la floraison, ceci réduit considérablement les transferts de sève et affaiblit la plante. Au fur et à mesure de la floraison, les pétales étaient jaunes pales et les siliques avortaient les unes après les autres.
– Inutile de rappeler la très forte pression insectes que nous avions, pourtant, ce ne sont pas les insecticides qui ont sauvé mon colza puisque je n’en ai pas fait pendant la floraison.
Le 24 Avril 2019, à la chute des 1er pétales, j’ai appliqué :
3,6 kg d’epsotop + 180 gr de Bore ( ma) + 1,2 kg de MKP.
Le 12 Mai 2019, pleine floraison mais beaucoup d’avortement :
2.4 kg Epsotop + 120 gr de Bore + 20 gr de Molybdène (ma) + 1,2 kg de MKP
Suite à ce second apport d’AF (applications foliaires), les fleurs sont devenues plus jaunes et la fécondation s’est améliorée.
J’ignore si cela provient de mes AF ou de la météo ???
A l’époque, je n’avais pas de réfractomètre pour vérifier le Brix et l’impact de mes AF, on essaiera de faire cela mieux en 2020.
Brix du Colza au 21-03-2020
Récolte 2019
Ce colza aura reçu 150 u d’N minéral + 84 u So3. Comme indiqué sur le capteur de rendement, c’est loin d’être ridicule puisque je termine à 43 Qtx/ha, c’est pas une perf. mais c’est très très bien pour l’année, surtout qu’il sera pas trop mal vendu derrière.
Blé 2019
– Pour les blé, pas grand chose à dire. Que cela soit semé à la volée avec le compil où en ligne avec le maxidrill, les résultats sont très bons. Il faut que je termine de livrer mais normalement, je dois tourner à 92-93 qtx/ha. Certains ont tapé les 3 chiffres de moyenne sur les argilo-calcaires, mais je reste toutefois dans la moyenne haute donc un grand plaisir pour moi de retrouver du rendement après 3 années misérables ( le prix est pas déconnant non plus, donc bon job !).
– Notre Cuma a renouvelé sa moissonneuse Lexion, nous sommes passés à une machine hybride qui de plus nous donne une cartographie de rendement.
– C’est bien, c’est beau et pour l’instant c’est tout.
Je plaisante, ces cartes et photos aériennes vont nous permettre de mieux connaître nos zones de rendement et peut être adapter nos pratiques dans le futur. Ce capteur est surtout pour nous qui travaillons en cuma un superbe "juge de paix", c’est lui qui va valider ou pas nos futurs essais d’EM, de fissuration, de bactéries, d’enrobages, ...
– Au passage, voici la cartographie de ma parcelle de colza en agroforesterie. Vous apercevez des lignes non récoltées qui correspond aux lignes d’arbres tous les 30 m, il sera intéressant de compiler tout cela dans 20 ans ...
PS :Spéciale Covid-19, pour ceux qui seraient actuellement confinés, qui ont envie d’espace et de liberté, je vous propose 2 très belles vidéos réalisées par mon neveu Vincent.
(Pour ceux qui ont la fibre, mettez la qualité en HD dans l’onglet paramètre de youtube si celui-ci ne se fait pas automatiquement.)
– Semis couvert au Maxidrill
– 36 ans de passion
Sa chaîne Youtube
Maïs 2019
– Du pic, et du carreau. Commençons par les échecs :
Sur une parcelle en monoculture depuis 3 ans ( involontaire), j’ai décidé de réduire considérablement le travail du sol et de le localiser à la ligne de semis. Il n’y a pas eu d’épandage organique ni à l’automne, ni au printemps donc pas de soucis de trafic sur cette parcelle, je vais préparer les lignes de semis uniquement au Strip Till à disque dans le couvert de féverole-seigle.
– 27 Mars 2019
– 17 Avril 2019
– 19 Avril 2019
Mon OAD vient de m’envoyer un Sms, feu vert pour les semis !
La parcelle sera semée avec le semoir en solo puisque je n’ai pas de soucis de structure en apparence. Je vous détaillerai un peu plus loin les spécificités de ce nouveau semoir.
J’ai localisé 20 kg de souffre élémentaire derrière la graine + 100 kg de 18-46 à 5 cm.
Quelques longues semaines plus tard, le résultat est sans appel, une catastrophe par endroits.
Avec une période froide après le semis, les attaques de limaces, taupins, corbeaux, mouches du semis, mulots vont décimer le maïs par endroits alors qu’il n’avait pas trop mal levé. J’ai des zones à 25 000 pieds, d’autres à 45 000 et 10 m plus loin des zones à 90% de levée ( semis à 72000). Considérant que la 1 ère perte est la bonne, je n’ai pas ressemé et évidemment cette parcelle finira avec un rendement médiocre de 84 qtx sec pour de l’irrigué.
Les vidéos ci dessus sont magnifiques, cela fait rêver et m’a fait rêver pendant de longues années.
Je ne dit pas que cela ne marche pas puisque sur certaines zones de ma parcelle, la machine affichait 130 qtx sec donc quand les pieds sont là, pas de soucis. Cependant le maïs est une plante qui compense très mal une mauvaise levée, à moi de trouver ce qui va bien avec le climat Sarthois.
Pour finir, si certains décident de semer avec un tempo dans une végétation haute, penser à dire à la console de prendre la vitesse d’avancement sur le tracteur et non au radar car celui-ci peut dans certaines situation être perturbé par le couvert.
– Double récolte, Maxi Photosynthèse, Maxi rendement.
Changement de stratégie par rapport à la parcelle précédente. Pour gagner en autonomie protéique sur mon atelier lait, ma production de fourrage s’oriente vers plus de méteil intégré dans la ration qui vient remplacer les luzernes et prairies multi-espèces que j’ai testées mais qui sont très consommatrices de main d’œuvre et mécanisation. Le méteil me permet également d’épandre une grande partie de mes effluents à l’automne et est un très bon précédent au maïs chez moi, en Sarthe à condition de récolter le méteil très tôt ( 25 avril max).
Rappel du méteil, article du 3/11/19.
– 18 Avril 2019
– Nous voici en conditions presque faciles. Le méteil a été récolté en bonnes conditions et le chevelu racinaire de ce dernier a parfaitement travaillé le profil le laissant grumeleux. Rien à voir avec un précédent RGI qui est si gourmand en azote et en eau.
– Dans le pulvé frontal, nous localisons derrière la ligne de semis des "cides", ce sera fini en 2020 puisque tous ceci sera remplacé petit à petit par des biostimulants. J’attends bien évidemment d’avoir plus de recul pour vous parler de tout cela, mais le montage que nous avons fait peut vous inspirer.
– Vu de la cabine.
– Gros plan sur le semoir.
– Sur la photo ci-dessous, on voit la tablette du semoir que l’on peut également avoir sur les écrans Isobus des tracteurs. Dans mon cas, c’est mon AgLeader ( RTK du tracteur) qui pilote le semoir et gère la coupure des rangs.
– Voici une parfaite illustration du travail recherché, une précision parfaite du placement de la graine afin d’avoir une levée homogène.
– Pourquoi chercher compliqué lorsque cela peut être si simple. A la vue de cette parcelle qui je le rappelle m’a produit 5 t de méteil riche en protéine avant le semis de maïs, je tiens là quelque chose qui fonctionne chez moi.
– Il aura été beau du début à la fin, j’ai récolté 8.8 t de maïs épis soit un équivalent de 105 qtx sec.
Cette parcelle où j’ai boosté la photosynthèse avec 2 récoltes me sortira quasiment 18 t de MS de fourrage de qualité. Reste à reproduire cette belle performance dans les années à venir, tel est l’objectif.
– Encore quelques belles images capturées par Vincent chez un adhérent de ma cuma.
Le soleil brille toujours
– Comme notre métier d’agriculteur est de s’adapter en permanence, j’essaie tant que possible de transformer tout ce qui peut être un inconvénient en avantage.
Il fait chaud, il fait beau, de plus en plus beau, tout le monde le confirmera. Et si au lieu de transformer ces rayons du soleil en biomasse, je les transformais en €uros assez rapidement, ça vous tente ???
– Petit tour à la banque pour financer ce projet, la 1 ère chez qui je suis fidèle depuis mon installation me croit pleins aux as, comme dans la téléphonie la fidélité ne paie plus, ils en paieront les frais et ils m’ont poussé à aller voir la concurrence.
Ce n’est pas parce que les taux sont bas qu’il faut marger sur les frais annexes, il y a quelques fois plus d’argent à gagner en négociant correctement un financement qu’à rogner sur le matériel.
Bref, ce projet de 100 Kwc va me permettre de devenir autonome en électricité, avec les 80 Kwc installés il y a 10 ans déjà, je produirais en 2020 plus d’électricité que je n’en consommerai.
Coté finance, ce projet a un retour sur investissement de 15-16 ans, panneau plus bâtiment. C’est pour moi et mon épouse une épargne retraite, mais également une opportunité pour financer des bâtiments neufs et fonctionnels gratuitement.
- 2019, année du changement.
C’est bientôt mon anniversaire, et mon fils m’a suggéré de changer la couleur du télesco, ce sera bientôt chose faite.