Ulrich SCHREIER

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6
juin
2017

Un manque de soufre fait souffrir tout le monde !

Le manque de soufreAu même titre que le carbone (C), l’azote (N), l’oxygène (O) et l’hydrogène (H), le soufre (S) fait également partie des éléments essentiels aussi bien du sol que de la plante. C’est un constituant incontournable de deux acides aminés, la méthionine et la cystéine, de nombreuses protéines, de différentes enzymes et notamment du complexe argilo-humique qui est aussi bien le ”garde manger” que la ”charpente” du sol. Le soufre a ainsi une influence directe sur la vigueur et la santé des plantes, les rendements, le taux et la qualité des protéines, la formation d’humus et, par voie de conséquence, sur la vitesse de développement et la fertilité d’un sol. Or, contrairement à ses quatre frères, présents en grandes quantités dans l’atmosphère, le soufre est beaucoup moins disponible, notamment dans les fermes sans élevage, et demande donc une attention tout à fait particulière de la part de l’agriculteur.
Comme la formation d’humus et la progression vers l’auto-fertilité du sol sont impossibles sans soufre, on ne peut que s’étonner que cet élément ne soit presque jamais inclus dans les analyses. D’habitude on n’évoque que le C, le N et le rapport C sur N, mais on ne parle que rarement du S et du rapport C sur S, cet autre paramètre essentiel du complexe argilo-humique dont le rapport se situe aux alentours de 50 à 70 sur 1. Pour pouvoir augmenter le taux d’humus d’un sol, il faut donc un rapport C/N/S de 100/10-13/1-1,5, c’est à dire la présence en quantités suffisantes de chacun de ces trois éléments clé . Dès qu’il y en a un qui fait défaut, le développement de la plante et la formation d’humus sont affectés, l’élément manquant étant souvent lié au mode de production : l’azote en bio, le carbone en conventionnel, le soufre étant le parent pauvre un peu partout.
Symptômes carence en soufre sur bléTout le monde souffre donc dès l’instant où le soufre manque  : la plante pour son développement et sa santé, le sol par son incapacité de former de l’humus et une bonne structure, l’agriculteur par des pertes de rendements et un déclassement éventuel de sa récolte, le consommateur par une moindre qualité de son alimentation avec son effet délétère sur la santé ! A ces problèmes, s’ajoutent les effets négatifs sur l’environnement et le climat.
Des cultures diversifiées, des sous-semis et des inter-cultures composés de graminées (C), de légumineuses (N) et de crucifères (S), augmentés si nécessaire par des apports d’engrais soufrés sont un bon moyen pour gérer l’équilibre C/N/S et augmenter progressivement le taux d’humus et le volant d’auto-fertilité du sol. Cette stratégie peut se combiner avec la fertilisation foliaire et, pour les fermes en bio, par l’emploi de certaines substances issues de la biodynamie dont notamment la bouse de corne (500P), la silice de corne (501) et la préparation 502 à base d’achillée millefeuille qui agit plus particulièrement sur le métabolisme et la mobilisation du soufre.
Liens :
Ulrich Schreier : Est-ce que notre agriculture fait la vie belle aux adventices et aux ravageurs
Ulrich Schreier : Nourrir la plante par l’humus
Adresse URL de ce document : http://vernoux.org/agronomie/un_manque_de_soufre_fait_souffrir_tout_le_monde.pdf


21
septembre
2015

L’agriculture biodynamique et l’Année internationale des sols

JPEG - 282.9 koNée en 1924 suite à huit conférences données par Rudolf Steiner, la biodynamie est le premier mouvement d’agriculture biologique, et, avec la marque Demeter, pionnière en matière de certification de ses produits. Après avoir fait ses preuves pendant 90 ans sur les cinq continents de la planète, elle ne cesse d’être une source d’inspiration pour beaucoup d’agrobiologistes. C’est surtout les extraits de plantes, certaines techniques pour gérer les adventices et ravageurs ainsi que le calendrier solaire, lunaire et planétaire qui, employés par les biodynamistes depuis longtemps, trouvent de plus en plus d’adhérents parmi les bios, et mêmes parmi quelques agriculteurs en conventionnel.

Jouissant d’une excellente réputation notamment en Australie ainsi que dans les pays germanophones où ses produits se trouvent parmi les plus prisés, elle est nettement moins connue en France, sauf évidemment en viticulture. De plus en plus de vignobles, dont plusieurs de très grande renommée, la pratiquent avec des résultats souvent spectaculaires : régénération des sols, meilleur comportement et équilibre sanitaire des vignes ou encore de très bon vins. Comme le montrent si clairement les expériences en viticulture, où elle facilite la conduite d’un vignoble en bio, mais aussi dans bien d’autres domaines, la biodynamie, précurseur et en quelque sorte le grand frère de l’agriculture biologique, a beaucoup à offrir au développement d’une agriculture durable et autonome. Il semble donc urgent qu’elle soit mieux connue aussi bien par les agriculteurs, les conseillers et les chercheurs, que par la hiérarchie politique, administrative et le grand public. C’est dans ce but que le document La biodynamie, un chemin prometteur vers l’agriculture durable de demain a été rédigé. Riche en photos, illustrations, références et liens internet, il parle des origines de la biodynamie, de la vision sur laquelle elle s’appuie, de quelques aspects importants et surtout de résultats concrets par rapport à la vie, la structure et la fertilité des sols, la vigueur et la santé des plantes, la qualité nutritive et organoleptique des produits.

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25
mars
2015

La Biodynamie et l’Année internationale des sols

Née en 1924, suite à huit conférences données par Rudolf Steiner, la biodynamie est le premier mouvement d’agriculture biologique, et, avec la marque Demeter, pionnier en matière de certification de ses produits. Après avoir fait ses preuves pendant 90 ans et sur les cinq continents de la planète, elle continue à être une source d’inspiration importante pour beaucoup d’agrobiologistes. C’est surtout les extraits de plantes ainsi que le calendrier lunaire et planétaire qui, employés par les biodynamistes depuis longtemps, trouvent de plus en plus d’adhérents parmi les bios, et mêmes parmi quelques agriculteurs en conventionnel (voir revue TCS n° 80, page 17). Jouissant d’une excellente réputation notamment en Australie ainsi que dans les pays germanophones et scandinaves où ses produits se trouvent parmi les plus prisés, elle est nettement moins connue en France, sauf évidemment en viticulture. De plus en plus de vignobles, dont certains de très grande renommée, la pratiquent avec des résultats souvent spectaculaires : régénération des sols, meilleur comportement et équilibre sanitaire des vignes ou encore de très bon vins. JPEG - 117.6 koComme le montrent si clairement les expériences en viticulture, où elle facilite considérablement la conduite du vignoble en bio, mais aussi dans bien d’autres domaines, la biodynamie, précurseur et en quelque sorte le grand frère de l’agriculture biologique, a beaucoup à offrir au développement d’une agriculture durable et autonome. Il semble donc urgent qu’elle soit mieux connue aussi bien par les agriculteurs, les conseillers et les chercheurs, que par la hiérarchie politique, administrative et le grand public. C’est dans ce but que le document "La biodynamie, un chemin prometteur vers l’agriculture durable de demain" a été rédigé. Facile à lire et riche en photos et illustrations, il parle des origines de la biodynamie, de la vision sur laquelle elle s’appuie, de quelques aspects importants et surtout de résultats concrets par rapport à la vie, la structure et la fertilité des sols, la vigueur et la santé des plantes, la qualité nutritive et organoleptique des produits. http://www.vernoux.org/AgricultureBiodynamique.pdf http://www.vernoux.org/biodynamie/Biodynamic_Agriculture.pdf