José Martin

Cirad_ien, quasiment en pré-retraite à Montpellier, José Martin a bossé sur coton, arachide et canne à sucre en Afrique, Amérique du Sud et à La Réunion, sans abandonner le contrôle des adventices à l’intendance des projets de R-D et sans occulter le problème de l’érosion des sols, trop souvent relégué en angle mort de nos approches.

Pêcheries, pâtures et cultures : que d’abus à déplorer mais la régénération avance !

« La pêche n’est pas le problème, c’est la surpêche » : peu de doute que le marin Yannick BESTAVEN, à l’honneur dans la dernière tribune d’A2C, approuverait sans réserves cette affirmation du biologiste marin expert des océans pour l’UICN, François SIMARD dans "Êtres en transition" un documentaire de François STUCK (une production de l’association IDÉtorial). Célébré en tant que marin et terrien, Yannick le charentais de La Rochelle ne devrait pas renier les déclinaisons terriennes suivantes dans le sillage/sillon de son témoignage à La France Agricole :
• Le pâturage n’est pas le problème, c’est le surpâturage (ou parfois l’abandon du pâturage)
• La culture par exemple du maïs ou du soja n’est pas le problème, c’est la monoculture
• Le labourage n’est pas le problème, c’est le surlabourage
• La fertilisation n’est pas le problème, c’est la sur- (ou la sous-) fertilisation qui est le problème.
Idem pour les herbicidages, fussent-il à l’atrazine (chez nous avant, ou ailleurs présentement) ou au glyphosate. Surtout si le surherbicidage est couplé à la monoculture labourée, comme dans le champ de maïs rélictuel qui résista encore une vingtaine d’années face à notre lotissement fraîchement gagné sur la campagne, dans le Béarn de mon enfance (Légugnon, Oloron).
Professeur de malherbologie MontégutRemontons à La Souterraine (Creuse), port d’attache d’une figure charismatique de la biologie et l’écologie des champignons et des végétaux, qui à l’Ecole Nationale d’Horticulture de Versailles, fut le premier professeur français de malherbologie, Jacques Montégut, décédé en 2007 à 82 ans. https://www.uipp.org/ressources/bibliographies-de-reference/
Car ce pionnier grand précurseur formateur et divulgateur dénonçait déjà ces abus dans une perle/pépite/pépin de 50 carats (lignes) qu’on trouve pages 74-75 de son formidable Pérennes et Vivaces nuisibles en agriculture publié en 1983, aux quatre paragraphes débutant par « Le soc de la charrue provoque une déchirure… ») ; tout en entrevoyant dès le paragraphe suivant, dernière facette mais non la moins brillante de la pépite, la capacité des sols vivants à réguler les perturbations d’une agriculture non abusive soucieuse de préserver ou régénérer la vie des sols comme actuellement l’A2C, encore à peine en germe à cette époque.

JPEG - 115.5 koQuelle clairvoyante perspicacité, et quelle pertinence par rapport à nos préoccupations actuelles !
C’est dans https://www.uipp.org/app/uploads/2021/06/Perennes.pdf
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Et une fois de plus, en desserte, les amis Alain DUPHIL et GAB nous en donnent une belle illustration résolument orientée bonus régénératif sols vivants dans La France Agricole https://www.lafranceagricole.fr/courrier/verdir-la-terre-ce-nest-pas-tout-de-le-dire-ilfautle-faire-1,1,412948892.html