Ce que dit ce spécialiste en management des entreprises me fait penser au fonctionnement de l’agriculture de conservation des sols et de l’agroécologie.
Le modèle des nouvelles organisations décrit par Frédéric Laloux me fait penser à l’organisation du réseau BASE.
Il me fait penser à l’organisation des personnes qui gravitent autour du site A2C.
En fait nous faisons partie d’un écosystème, celui de l’agriculture de conservation des sols.
Chacun y joue son rôle, sa fonction, avec ses talents qui lui sont propres. Ce système est agile, réagit de lui-même sans que tous doivent se concerter, sans qu’il y ait un chef qui décide. Tous ses éléments sont animés par un sens commun : celui d’évoluer, celui de faire progresser et de faire connaître l’agriculture de conservation des sols. A l’échelle d’une société, on pourrait aussi se définir comme un consortium agile composé de personnes animées par une vision commune : celle de promouvoir les agricultures créatives, innovantes et écologiquement cohérentes.
Un livre en « libre » accès
Frédéric Laloux présente son livre dans cette vidéo (7 minutes).
Le livre complet fait 480 pages. Il en existe une version résumée et illustrée qui fait 170 pages.
La version électronique (en pdf) de son livre est en « libre » accès sur son site.
En libre accès ne signifie pas gratuit. Son numéro de compte est sur son site, et il vous invite à acheter son livre. Pour éviter les coûts liés à l’installation d’un programme de vente en ligne, il n’y en a pas. Il reste cohérent dans sa démarche et vous fait confiance. Vous connaissez tous le prix d’un livre. Mais quel serait le prix d’un « bon » livre ? A vous de décider.
Pourquoi une nouvelle manière de s’organiser
Frédéric Laloux nous explique dans son livre comment on peut réinventer les organisations afin qu’elles répondent davantage à qui nous sommes, que nous ayons davantage de liberté et qu’elles nous permettent d’évoluer. Il part du constat de base que nous (l’humanité) avançons par bond. Chaque stade de développement de nos sociétés avait sa raison d’être. On n’aurait pas pu s’organiser il y a 200 ans comme nous allons nous organiser demain. Tout cela relève d’un processus d’évolution. A chaque stade, nous sommes capables de gérer des systèmes dont la complexité augmente.
Nous sommes aujourd’hui à une époque de transition. On a encore les pieds dans le modèle capitaliste actuel, mais nous avons déjà le cœur dans le modèle suivant. Notre tête, nos réflexions et nos apprentissages nous aident tous les jours à le construire. C’est ce que nous faisons au sein des réseaux de l’agriculture de conservation des sols.
Quel intérêt pour les réseaux de l’agriculture de conservation
L’intérêt de la recherche de Frédéric Laloux pour nous, c’est qu’il a mis des mots sur ce que nous avons découvert et pratiquons de manière intuitive : notre manière de nous organiser et de travailler. Comprendre ce qu’il a à nous dire va nous donner confiance, nous allons nous rendre compte que nous sommes dans le bon. Comprendre, analyser comment nous fonctionnons va nous aider à continuer et à gérer des système multi-facteurs de plus en plus complexes.
Comment Frédéric Laloux s’y est-il pris
Chaque fois que je vous dis « Frédéric Laloux propose », ce n’est pas lui qui a imaginé cela. Après une grosse recherche et une observation d’entreprises pas comme les autres mais qui fonctionnent bien, il en a sorti des « recettes » communes et nous les a décrites. Et c’est là tout son génie, c’est d’avoir observé, trouvé, analysé et sorti les points clé de fonctionnement menant à la réalisation de nos besoins. Un « bon » consultant quoi ;-)
Quel est le message
Une vidéo de 55 minutes d’une conférence de Frédéric Laloux à Bruxelles présente ses recherches et ses constats.
Les trois grands principes que propose Frédéric Laloux pour réinventer les organisations sont (en anglais ça sonne mieux) :
– self management,
– wholeness,
– evolutionary purpose.
Le self-management signifie qu’il n’y a pas de hiérarchie, pas de pyramide. Comme dans la nature, il n’y a pas de chef et pourtant c’est drôlement bien organisé. Tout s’auto-régule. Cela ne veut pas dire que c’est l’anarchie. Il faut des structures. Mais pas nécessairement des boss. Si le système a une faible complexité, alors c’est ok d’avoir une hiérarchie. Mais si le système se complexifie, c’est impossible qu’une seule personne en haut de la hiérarchie décide de tout.
Mais comment décide-t-on alors ? Frédéric Laloux suggère ceci pour prendre des décisions dans ce nouveau modèle d’organisation. La personne prend les avis des personnes concernées par cette décision puis elle décide, sans obligation de tenir compte de tous les avis. D’autres outils sont décrits dans son livre.
Wholeness ou être pleinement soi-même quand on va au travail. Dans la nature, aucun être vivant ne porte de masque. Cela n’est bien sûr possible que si nous sommes entourés de personnes bienveillantes, qui écoutent activement et communiquent entre eux dès que quelque-chose ne va pas ET quand tout va bien aussi. Parler de ses projets, remercier, valoriser, partager, … Dans le carcan du site de l’agriculture de conservation et du réseau BASE, ces éléments ont été posés de manière naturelle par les personnes présentes.
« Evolutionary purpose » ou « Raison d’être, évolutionnaire ». La nature évolue, et pourtant, personne ne le lui a demandé, personne n’a fait un plan pour les êtres vivants et leur avenir. L’idée est de toujours mettre l’organisation dans des conditions où elle pourra évoluer. Et donc pour cela, il faut « juste » écouter où l’organisation veut aller plutôt que de décider où elle doit aller. Plus besoin de business plan et de projection à trois ans.
Quand le réseau BASE a été créé en 2000, bien malin celui qui aurait pu écrire comment il devrait être 20 ans après.
A l’occasion de l’assemblée générale de l’association B.A.S.E. en 2019, j’ai présenté le nouveau modèle de gestion des organisations décrit par Frédéric Laloux.
Voici le diaporama de la présentation.