Après vous avoir fait "Phosphorer" avec le "Souffre", si on surveillait l’azote...
– L’azote n’a jamais été aussi cher, et ceci me pousse à revenir à de bonnes vieilles méthodes de contrôle de fertilisation afin de m’assurer de bien gérer ma fertilisation, mais je dois vous avouer que sous le couvert de la réglementation, je veux surtout vérifier l’impact de mes pratiques Intensivement Ecologique...
Avec une quinzaine d’agriculteurs, nous avons formé un groupe "culture" afin d’échanger sur nos pratiques et financer les services d’un conseiller privé qui nous apportera un jugement sur nos pratiques mais aussi des conseils, là ou cela pêche. Merci donc a Benoît pour les remarques qu’il nous fait. Afin de savoir si oui ou non j’ai mis suffisamment d’azote sur mes cultures, rien de tel qu’une mesure Jubil. Nous allons en réaliser sur blé, colza et maïs ( pour ma part, je croyais que cela fonctionnait seulement sur le blé), et la photo de ce post vous fait découvrir le matériel mis au point par Benoît, tout a fait à l’image du personnage : simple-fiable-économique.
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Dans mes parcelles de colzas associés ( de légumineuses ), j’ai fais un témoin sous fertilisé que l’on aperçoit très bien sur la photo, le colza a fleurit 2 à 3 jours plus tôt car il accélère son cycle, on voit la même chose sur les témoins non-associé, ce qui me laisse penser que les légumineuses associées relarguent de l’azote au printemps. Le Jubil m’a permis de vérifier cela, voici les valeurs :
Témoin sous fertilisé ( 40 u d’azote au total ) ==> 150 ppm
Témoin non associé ( 150 u d’azote ) ==> 800 ppm
Témoin associé pois-féverolle-vesce ( 150 u N) ==> 960 ppm
Témoin associé trêfle incarnat ( 150 u N) ==> 1100 ppm
A priori, le seuil de 1000 ppm est l’optimum, et les 200 ppm fournit par les légumineuses associées correspondent à environ 20 ou 30 u d’azote. reste maintenant à savoir si ce surplus d’azote fournit au colza va se transformer en quintaux et si oui combien ( il faut 7u d’N pour 1 quintal de colza théoriquement), nous ferons prochainement avec le Cetiom des pesées de biomasse en pleine floraison, vivement la suite....
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Je vous propose ici un voyage dans le temps, projetons nous dans un an pour savoir si les légumineuses associées à mon colza auront un effet sur le blé qui va suivre ???
Comme l’année dernière j’avais du colza associé de légumineuse et que cette parcelle est en blé aujourd’hui, il me suffit de faire une mesure pour vous apporter la réponse avec un peu d’avance sur nos chercheurs ( sans rancune)...
Cela est une surprise pour aucun cultivateur, nous savons bien qu’un blé derrière légumineuse se comporte beaucoup mieux qu’un blé de graminée voir de gros colza ( qui pompe beaucoup d’azote du sol pour décomposer leurs pailles), j’ai donc encore 200 ppm en plus à la mesure Jubil pour la partie légumineuse, soit encore 20 u d’N gagné. Sur 2 ans, à la lecture des mesures, j’économise 40 u d’N au bas mot ce qui me permet de financer le coût de mes plantes associées au colza, il me suffit maintenant de gagner au moins 1 quintal de colza ou de blé sur les 2 ans pour que mes pratiques soit économiquement rentable, pour une fois, je suis assez confiant de mes pratiques, la récolte fera le juge de paix...