Jeudi 29 mai 2025
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Faune utile des bords de champs, 3ème édition

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Faune utile des bords de champs, 3ème éditionJe ne boude pas ma satisfaction, je l’avoue. Mon ouvrage "Faune utile des bords de champs", paru pour la première fois en 2016, en est à sa troisième édition (sortie ce printemps). Cela signifie que le livre est acheté et qu’il vit ! Face aux dénis en tous genres, le déni du bouleversement climatique, celui de l’effondrement de la biodiversité, développés par une frange importante de la population mondiale, il y en a une autre qui reconnaît l’importance vitale des autres formes de vie, vitales pour l’équilibre des écosystèmes et donc notre propre équilibre.

Un problème

A l’époque, j’ai voulu écrire ce livre car je voyais bien qu’en milieu agricole, il y avait un problème. Déjà parce que l’agriculture est en partie responsable de cet effondrement du vivant. Certes, elle n’est pas la seule mais cela ne veut pas dire qu’elle doit se décharger de ses responsabilités. Je voyais bien aussi que le manque de connaissances entraîne des idées reçues, des incompréhensions, parfois de la peur et donc de la destruction. Il fallait donc proposer (ou re proposer) cette connaissance sur cette faune dite "ordinaire" de nos campagnes mais ô combien fournisseuse de services pour la production agricole (les fameux services écosystémiques). Mais il fallait aussi parler des moyens pour réinviter ces espèces dans et autour des parcelles, par des infrastructures appropriées ou une adaptation des certaines pratiques agricoles. Dans ce livre, je dis aussi qu’il faut apprendre à ne rien faire ! C’est-à-dire, par-ci par-là, laisser de la place au développement de la végétation spontanée, base de la vie.

Pas si compliqué

La semaine passée, j’ai assisté à une après-midi sur la thématique "agriculture et biodiversité". Et je ne peux pas m’empêcher, vous qui êtes en agriculture de conservation des sols, de citer ces deux chiffres avancés par une chercheuse de l’Inrae, tirés d’une étude collective menée par l’Institut : 21 % de biodiversité supplémentaire lorsqu’il y a des couverts végétaux dans le système de production ou encore + 37 % lorsque la rotation est davantage diversifiée.
Des chiffres parlants, n’est-ce pas ? Au final et contrairement à ce qu’on pourrait penser, réinviter la biodiversité n’est pas si compliqué. Un petit geste plus un petit geste et c’est incroyable comme le vivant y répond !
Cela ne dépend que de nous tous !