Guillaume BODOVILLÉ

  • Cédric Francinet, à Mailly-Champagne
  • Le couvert le 8 mai 2020
  • Semis tournesol dans féverole d'hiver
  • Niger détruit par les premières gelées - P. Meuret
24
juin
2012

Suivis de systèmes de culture en Pays de la Loire

Les chambres d’agriculture des Pays de la Loire viennent de publier un guide très intéressant de suivis de systèmes de culture en techniques culturales sans labour.
L’essai de Benoît Saget, en Mayenne, y est notamment décrit.


23
juin
2012

Faisabilité du semis direct et des techniques très simplifiées d’implantation des grandes cultures dans le Sud-Ouest : 15 fiches témoignages

La chambre d’agriculture de Midi-Pyrénées vient de diffuser 15 remarquables témoignages d’agriculteurs du Sud-Ouest très engagés dans une démarche de réduction du travail du sol. Les fiches-témoignages synthétisent leur démarche, leurs expériences, leurs pratiques et leurs résultats.
Certains agriculteurs sont déjà bien connus des lecteurs de TCS :

- Témoignage 1, Christian Abadie : Semis direct avec couverts végétaux, bovins-lait et grandes cultures irriguées à dominante de maïs sur boubènes.

- Témoignage 2, Denis Albenge : Semis direct, strip-till et non-labour superficiel avec couverts végétaux, bovins-lait et grandes cultures irriguées, en rotation diversifiée sur boulbènes.

- Témoignage 3 : Non-labour superficiel avec couverts végétaux, grandes cultures en sec et en rotation à dominante de blé sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 4, Denis et Roger Béziat : Semis direct avec couverts végétaux, grandes cultures en sec et en rotation de 6 ans sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 5, Bernard Charrier : Semis direct et strip-till avec couverts végétaux, grandes cultures irriguées et en sec, en rotation à dominante de blé dur sur coteaux argilo-calcaires et alluvions limono-sableuses.

- Témoignage 6 : Semis direct de grandes cultures en irrigué avec succession soja/blé tendre sur coteaux argilo-calcaires peu accidentés.

- Témoignage 7 : Non-labour superficiel, grandes cultures en sec à dominante de tournesol/blé sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 8, Jean-Marc Gasc : Non-labour et semis direct avec couverts végétaux, grandes cultures en sec et en rotation à dominante de blé sur coteaux argilo-calcaires peu accidentés.

- Témoignage 9, Jean-Louis Izard : Semis direct de grandes cultures en sec et en rotation de 4 ans sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 10 : Semis direct et non-labour superficiel, grandes cultures en sec et en rotation à dominante de blé dur sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 11, Jean-Claude Lajous : Semis direct avec couverts végétaux, grandes cultures en sec ou peu irriguées avec rotation longue sur coteaux argilo-limoneux non calcaires.

- Témoignage 12, Frédéric et Marie-José Marchioni : Semis direct avec couverts végétaux, grandes cultures en sec et en rotation de 8 ans sur coteaux argilo-calcaires accidentés.

- Témoignage 13 : Non labour avec couverts végétaux, grandes cultures irriguées en rotation de 4 ans sur boulbènes.

- Témoignage 14, Jean-Paul Robert : Semis direct et strip-till à disques avec couverts végétaux, grandes cultures à dominantes de maïs irrigué/blé sur coteaux argilo-calcaires.

- Témoignage 15, David Vincent : Semis direct et non-labour avec couverts végétaux, grandes cultures en sec et en irrigué avec rotation longue sur terrasses d’alluvions anciennes.

Pour accéder à ces témoignages, cliquez ici.

Le colloque de restitution du projet CASDAR sur la faisabilité technico-économique et l’impact environnemental du semis direct et des techniques très simplifiées d’implantation des grandes cultures dans le Sud-Ouest, se tiendra le 27 septembre 2012 au lycée agricole d’Ondes (Haute-Garonne).


7
octobre
2010

Colza associé : les premiers résultats du CETIOM

Associer le colza à plantes de couverture est l’une des techniques agronomiques actuelles les plus prometteuses.
Le principal objectif attendu est de couvrir le plus rapidement possible le sol pour limiter les levées d’adventices et les concurrencer tout en laissant le colza se développer, afin de réduire l’usage d’herbicides (notamment les anti-dicotylédones).
Différentes plantes de couverture ont été testées, comme le sarrasin, le nyger, la caméline et différentes légumineuses. Des plantes de couverture gélives sont habituellement préférées afin de ne pas concurrencer le colza de la reprise de végétation jusqu’à la récolte.
Si le sarrasin et le nyger se révèlent en effet efficaces pour concurrencer les adventices (essais de la chambre d’agriculture de la Mayenne), les meilleurs résultats sont obtenus avec des légumineuses gélives : elles concurrencent les adventices à l’automne, gèlent au cours de l’hiver (évitant un recours à un herbicide) et ainsi ne gênent pas le colza à la reprise de végétation et, qui plus est, la minéralisation de leurs résidus fournit de l’azote au colza !

Depuis la campagne 2008/2009, des semis de colza associé sont mis en place par le CETIOM, voici les premiers résultats partiels de deux années d’essais réalisés en semis direct en Champagne Berrichonne.

Pour en savoir plus :
- Colza sous mélange de couverts : une innovation à tester (TCS n°43, Juin/Juillet/Août 2007). Avec le recul, on ne peut que féliciter les agriculteurs pionniers qui avaient lancé l’idée !
- Propreté du colza, des stratégies émergentes,
- Colza : le CETIOM confirme l’orientation SD et l’association avec légumineuses (TCS n°53, Juin/Juillet/Août 2009).

Merci à Gilles Sauzet du CETIOM et à Lucie Rocton de la chambre d’agriculture de la Mayenne.
Crédit photo : Gilles Sauzet.


26
juin
2010

Faut-il fertiliser les couverts ?

Les agriculteurs pratiquant une agriculture de conservation des sols se posent de plus en plus fréquemment la question de savoir s’il serait opportun de fertiliser les couverts.

Cette question peut surprendre au premier abord. Les couverts, devant jouer entre autres un rôle de piège à nitrate, représentent en effet déjà un investissement non négligeable alors que les bénéfices agronomiques ne sont pas toujours perceptibles et se produisent surtout à long terme.

La chambre d’agriculture de la Mayenne a réalisé un essai de fertilisation de couverts (moutarde seule, ray grass d’Italie seul, et mélange avoine diploïde - phacélie) lors de l’interculture 2008/2009.
L’évolution des reliquats a été suivi de la récolte du blé à l’implantation du maïs avec trois objectifs :
- Évaluer la mobilisation d’azote par les couverts,
- Évaluer l’incidence « environnementale » d’un apport d’azote,
- Évaluer la libération d’azote par les couverts pour le maïs.

Cet essai montre que le fait d’apporter de l’azote à l’implantation des couverts ne se traduit pas forcément par une augmentation du risque de lessivage, mais également que l’azote peut être un facteur limitant au développement du couvert.

Après la destruction des couverts par le gel, le relargage d’azote bénéfie au maïs. Dans cet essai, la totalité de l’azote (reliquat post-récolte du blé et fertilisation du couvert) sont disponibles au semis du maïs.

La couverture du sol et la biomasse sont favorisées par la fertilisation, ce qui doit renforcer le pouvoir concurrentiel du couvert face aux adventices et permettre en conséquence une économie de désherbage, mais il n’y a semble-t-il pas eu de comptages d’adventices dans cet essai.


Les posters présentés le 8 Juin dernier et les commentaires associés peuvent être téléchargés à partir du site internet la chambre d’agriculture de la Mayenne (ou en cliquant sur les images ci-dessus).

Ces résultats restent à conforter par d’autres mesures dans d’autres situations. Merci à la chambre d’agriculture de la Mayenne.


24
juin
2010

Benoît Saget (Mayenne) : Une exploitation tournée vers l’agriculture de conservation

Le 8 Juin dernier, la chambre d’agriculture de la Mayenne et l’association BASE organisaient une rencontre autour des techniques sans labour sur l’exploitation de Benoît Saget à Cossé le Vivien.

Benoît a en effet implanté en 2004 une parcelle d’essai de rotation conduite en semis direct sous couvert, un essai des plus intéressants !

Les posters présentés lors de cette journée et les commentaires associés peuvent être téléchargés à partir du site internet la chambre d’agriculture de la Mayenne (ou en cliquant sur les images ci-contre).

Pour en savoir plus :
- La page du site BASE consacrée à cette parcelle. Vous y trouverez notamment une présentation complète de l’essai et de l’exploitation de Benoît que j’avais réalisée l’an dernier.
- La phototèque de Benoît qui offre depuis 2004 un suivi régulier en photos.

Merci à Jean-Claude Lebreton et Agathe Lemoine de la chambre d’agriculture de la Mayenne, et un grand merci à Benoît.


24
mai
2010

L’agriculture de conservation se développe également en Pologne

Originaire de la Beauce, Thibault Perrier est responsable de l’exploitation agricole "Barycz" à Ryczen qui couvre 1035 ha dans l’Ouest de la Pologne (Basse Silésie).

Le sol est composé de 40 cm à 1 m de sable (avec de nombreuses pierres) posé sur de l’argile. Hydromorphes, toutes les parcelles sont drainées, et 800 ha sont irrigués. La pluviométrie est de l’ordre de 500 mm par an.

Les potentiels de rendement sont limités : 70 à 80 q/ha en blé irrigué, 60 à 70q/ha en orge de printemps irriguée, 40 à 50 q/ha en seigle en sec. Dans ces conditions, Thibault cherche à limiter les coûts d’implantation et les charges en intrants.

L’exploitation a été conduite en labour jusqu’à l’arrivée de Thibault en 2002. Les champs, très dénivelés, étaient envahis de chiendent, avec un taux de matière organique de l’ordre de 0,6 à 0,8% et un pH de 4,5 à 5. Il était urgent de redresser la situation. Le travail du sol restait cependant profond avec un déchaumage à dents et un décompactage.

Depuis 2005, l’acquisition d’un Compil permet de réduire la profondeur de travail du sol. Les couverts végétaux sont désormais implantés en interculture.

Depuis 2008, l’exploitation est conduite en agriculture de conservation (déchaumage superficiel au Compil, strip till, implantation systématique de couverts en interculture) pour continuer à améliorer la vie du sol et sa structure.

L’assolement comprend environ 140 ha de blé tendre d’hiver, 100 à 240 ha de seigle, 130 à 160 ha de betteraves sucrières, 85 à 100 ha de maïs grain, 70 à 100 ha d’avoine blanche de printemps, 45 à 100 ha de colza, 40 à 80 ha de tournesol, 60 à 70 ha de petits pois (pour la conserverie), 50 à 60 ha d’oignons et d’échalotes, 5 à 20 ha de sarrasin, completés selon les années par de l’orge de printemps, des porte-graines, des brocolis et du céleri branche.

L’exploitation emploie un chef de culture français et 15 ouvriers polonais. Le parc matériel est très optimisé avec seulement 1,2 cv/ha : 11 tracteurs de 80 à 220 cv (principalement des John Deere et des Same, dont 4 ont moins de 10 ans, et quelques vieux tracteurs polonais Ursus), un pulvérisateur automoteur Spra Coupe 4450 (28 m, 1500 L, utilisé en bas volume 20/30 L/ha), un Compil Duro de 7,1 m, 2 strip-till Duro (6 et 12 rangs), un épandeur DP12, un épandeur à engrais porté Amazone, un semoir Väderstad Rapid 4 m, un semoir monograine NG Plus 2 de 12 rangs, une planteuse Ferrari, une benne Joskin de 16 t et 2 bennes polonaises de 14 t, 2 vieilles arracheuses à betteraves Matrot MT05, un épandeur à chaux, un téléscopique.

Le compil est employé pour déchaumer, reniveler les parcelles après les récoltes tardives (betteraves) et pour implanter à la volée les couverts et les céréales.

Le colza, les betteraves, le tournesol, le maïs, les brocolis et le céleri branche sont quant à eux implantés en strip till. Thibault envisage de s’équiper pour localiser une fertilisation au passage du strip till.

Pour l’irrigation, l’exploitation utilise 7 enrouleurs de 600 m, complétés par une couverture intégrale et des gouttes à goutte.

La récolte est assurée par une entreprise depuis 2005. Toute la récolte est stockée à la ferme, qui possède son propre séchoir à maïs. Dans les champs, les bennes roulent au maximum dans les passées de traitement.

La consommation de carburant ne dépasse pas 45 l/ha, récolte à la moissonneuse batteuse comprise.

Les champs non irrigués étaient conduits jusque l’an dernier en rotation courte de type seigle (puis couvert) / avoine de printemps. Cette rotation vient d’être allongée en seigle (puis couvert) / avoine de printemps / seigle (puis couvert) / tournesol afin de mieux contrôler le brome. Le seigle est semé à la volée avec le Compil. Après la récolte du seigle, un passage de Compil favorise la levée de repousses et permet d’implanter un couvert multi-espèces à la volée. Avant tournesol, un passage de strip till est également réalisé dans la foulée avec le semis simultané au monograine d’une légumineuse (comme du pois fourrager) sur le futur rang de tournesol. Après la récolte de l’avoine, un premier passage de Compil assure le déchaumage avant le semis du le seigle.

Sur les parcelles irriguées, il n’y a pas rotation figée. Les itinéraires d’implantation typiques sont :
- Entre colza et blé : Un premier passage de Compil pour favorise les repousses de colza. Le semis du blé à la volée avec le Compil est précédé d’une destruction chimique du couvert.
- Entre blé et colza : Un passage de Compil assure le déchaumage. Le colza est ensuite implanté en combiné strip till / monograine.
- Entre betteraves sucrières (premiers arrachages) et blé : Un premier passage de Compil pour reniveler, puis un deuxième passage pour semer le blé à la volée.
- Entre maïs ou betteraves sucrières (derniers arrachages) et une culture de printemps : Un passage de Compil permet de reniveler la parcelle après la récolte tardive. Après betteraves sucrières, ce passage de Compil permet également de semer du seigle qui couvrira le sol en interculture. Au printemps, le couvert est détruit chimiquement. Les betteraves sont semées en combiné strip till / monograine, l’orge de printemps à la volée avec le Compil et les petits pois avec le Rapid après un passage de Compil.



- Avant des betteraves sucrières : Après une céréale, le déchaumage est assuré par un premier passage de Compil sitôt la moisson et, deux semaines plus tard, un deuxième passage de Compil permet de semer le couvert à la volée. Après des petits pois, un couvert est implanté à la volée avec un passage de Compil sitôt la récolte des pois et dans la foulée Thibault passe le strip till combiné avec le monograine pour implanter de la gesse sur le futur rang de la betterave. Au printemps, le couvert est détruit chimiquement avant le semis des betteraves en combiné strip-till / semoir monograine.
- Pour l’implantation des oignons et échalotes, il est nécessaire de passer une fraise à 15/20 cm de profondeur. Ce sont ces cultures qui nécessitent encore le travail du sol le plus intensif. Le céleri branche et les brocolis étaient jusque là implantés après un passage de herse rotative, mais depuis cette année ils sont implantés en combiné strip till / planteuse. Pour les pois de conserve, un passage de Compil précède le semis au Rapid.

Les couverts sont multi-espèces : avoine, lentille, moutarde, nyger, phacélie, pois fourrager, radis chinois, sarrasin, tournesol, trèfle incarnat… sont parmi les espèces les plus utilisées. La composition des couverts est définie en fonction de la culture qui sera implantée ensuite.

L’objectif est que ces couverts concurrencent les adventices et si possible produisent de l’azote pour la culture suivante.

A noter qu’aucun antilimace n’est utilisé sur l’exploitation.

Cette année, du colza a été implanté après des petits pois récoltés le 15 Juin. En interculture, un couvert d’avoine, sarrasin et nyger a été semé à la volée avec le Compil. Le couvert a été détruit chimiquement, quelques jours avant le semis du colza en combiné strip-till / semoir monograine le 18 Août.

A l’automne (ces photos ont été prises à la mi-Novembre 2009), le développement du colza était très satisfaisant. Mais Thibault envisage de modifier l’itinéraire d’implantation pour cet été : semis du couvert au Compil sitôt la récolte des pois et passage du strip till dans la foulée avec le semis simultané au monograine de féveroles sur le futur rang du colza. Le couvert sera détruit le plus tard possible, avant le semis du colza au monograine. La densité du couvert devrait également être augmentée afin de concurrencer davantage les adventices.

Merci Thibault.