Guillaume BODOVILLÉ

  • Cédric Francinet, à Mailly-Champagne
  • Le couvert le 8 mai 2020
  • Semis tournesol dans féverole d'hiver
  • Niger détruit par les premières gelées - P. Meuret
18
avril
2010

Mieux gérer l’interculture pour un bénéfice agronomique et environnemental

L’implantation de cultures intermédiaires pendant la période d’interculture présente des intérêts environnementaux (protection des eaux contre les fuites de nitrates et des sols contre l’érosion) et agronomiques (restitution d’azote et d’autres éléments minéraux à la culture suivante, apport de matière organique, stimulation de l’activité biologique des sols, diversification de la rotation, rupture des cycles de maladies et de ravageurs, etc.) indéniables.

Les cultures intermédiaires "classiques" (moutarde, avoine, phacélie) ont d’ores et déjà démontré ces intérêts. Cependant, elles représentent un investissement non négligeable (coût des semences et frais de mécanisation) alors que les bénéfices agronomiques sont souvent minimes (restitutions maximales en azote à la culture suivante de 15‐20 kg/ha) et se produisent surtout à long terme.

Une solution envisagée pour améliorer les performances agronomiques et économiques des cultures intermédiaires est d’inclure des légumineuses dans les mélanges "pièges à nitrate". Ceci permet de réintroduire cette famille dans des rotations où elle a souvent disparue et de bénéficier d’une source d’azote supplémentaire plus économique que les engrais de synthèse.

Ces mélanges assurent ainsi un double rôle : piéger l’azote minéral du sol pendant l’interculture et capitaliser de l’azote atmosphérique (légumineuses) pour la culture suivante par fixation symbiotique.

Dans un contexte où le prix des engrais azotés est élevé, cette source d’azote supplémentaire permet de réaliser des économies de fertilisation et de compenser les coûts d’implantation du couvert.

Les documents téléchargeables ci-dessous rassemblent les conclusions des travaux menés par la chambre régionale d’agriculture de Poitou-Charentes sur la gestion de l’interculture avec des légumineuses et les données bibliographiques disponibles sur le sujet au niveau national.

Caractéristiques et données générales sur les cultures intermédiaires

Fiche technique : Les cultures intermédiaires

Dossier technique : Légumineuses, comment les utiliser comme cultures intermédiaires ?

Méthode d’estimation des éléments restitués par les cultures intermédiaires

Un grand merci à Sébastien Minette, de la chambre régionale d’agriculture de Poitou-Charentes.
Crédit photo : www.pixelio.de


17
avril
2010

Tour de plaine chez Urbain Cornette (Belgique)

Urbain Cornette est agriculteur à Floreffe, en Belgique, non loin de Namur.
Après 20 ans en TCS, il est passé en semis direct à l’automne 2009.
Voici quelques photos qui illustrent la mise en œuvre de cette nouvelle technique sur l’exploitation.

Un couvert de nyger a été semé derrière un précédent pois de conserverie. Le nyger a été détruit par les premières gelées. Le blé a été semé en direct dans le nyger le 20 Octobre 2009.

Après la récolte d’un blé tendre d’hiver, un couvert a été semé le 15 Août 2009 en direct dans les chaumes. Le couvert comprend de la moutarde (1 kg/ha), du nyger (2 kg/ha), de la phacélie (4 kg/ha), du radis (2 kg/ha) et de la vesce (10 kg/ha).

Sur l’exploitation, le colza est désormais semé à la volée sous la table de coupe de la moissonneuse batteuse lors de la récolte du blé.
Après la récolte du colza, les repousses sont conduites en couvert. Elles sont ensuite détruites au glyphosate avant le semis direct du blé.

Urbain en est convaincu : le semis direct, qui permet de retrouver un sol vivant, est une solution pour l’avenir !

D’autres photos

Merci Urbain et Jérôme.


26
décembre
2009

Tour de plaine chez Philippe Oberli (Haut Rhin)

Une autre rotation intéressante est celle de Philippe Oberli, agriculteur du Haut Rhin en non labour depuis une douzaine d’années.
Sa rotation s’articule sur 6 ans, avec un seul couvert.

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La rotation commence par 2 ans de maïs grain (ou un maïs grain puis un sorgho dans les sols ayant la plus faible réserve hydrique), avec les résidus de maïs laissés au sol pour le protéger pendant les intercultures d’hiver.

Le maïs est implanté en strip-till, avec un décalage d’un demi-rang entre les 2 maïs.

Les résidus de maïs sont mulchés au printemps avec un Horsch Terrano FX, pour faciliter le semis du soja avec un Horsch CO.
Après le soja, déchaumage au Terrano puis semis du blé tendre pour la quatrième année de la rotation.
Après la récolte du blé, déchaumage avant l’implantation du colza en cinquième année.

Un déchaumage superficiel est réalisé sitôt la récolte du colza. Ensuite, les repousses de colza couvrent le sol jusqu’au semis d’un deuxième blé pour la dernière année de la rotation. Le semis est précédé par un passage plus profond de Terrano. Après la récolte du blé, un déchaumage précède le semis du couvert qui couvrira le sol jusqu’au maïs. Le couvert est détruit par roulage fin Décembre par le gel, et grâce au strip till ses résidus couvrent encore le sol dans les inter-rangs du maïs.

Cette année, le colza a également été implanté en strip till (sans déchaumage après la récolte du blé), et au printemps prochain il en sera de même pour le soja.

La logique agronomique de cette rotation est la suivante :
- Déjà, les soles en maïs et en soja (transformé localement pour l’alimentation humaine) sont pertinentes économiquement.
- Là encore, surprendre la nature avec des délais de retour des cultures et des durées d’interculture toujours différents dans la rotation. Ainsi, le maïs est cultivé 2 ans de suite, puis ne revient qu’après 4 ans. De même pour le blé qui revient après 2 ans, puis après 4 ans. L’alternance de 3 cultures d’été puis de 3 cultures d’hiver, avec des dates d’implantation variées, est un bon moyen de gérer les adventices sur la rotation.
- En cas de blé après maïs, le risque de fusariose est accru et la qualité de semis est dégradée par l’abondance des résidus de maïs. Philippe élimine ces 2 problèmes en intercalant un soja entre le deuxième maïs et le premier blé.
- Le colza, intercalé entre les 2 blés, évite d’avoir un blé sur blé, qui serait sujet à des problèmes sanitaires et dont le rendement plafonnerait en conséquence. Les 2 blés sont assolés et bénéficient de bons précédents.
- Le délai de retour du soja et du colza, tous les 5 ans, limite les problèmes sanitaires et d’adventices (géranium). Le colza a toute sa place dans la rotation, avec de bons rendements.
- Cette rotation est longue mais ne nécessite qu’un seul couvert en interculture.
- A noter que Philippe n’a pas utilisé d’anti-limace depuis 10 ans.

Pour le couvert, Philippe cherche des plantes qui se développent bien dans ses conditions pédo-climatiques. Il recherche la complémentarité entre les espèces, y compris dans leur couverture du sol et leur exploration de la structure (hauteurs différentes et explorations racinaires différentes). Le couvert doit comprendre une légumineuse. Le couvert doit être gélif ou être facile à détruire par roulage sur le gel.

Cette année, c’est une orge d’hiver qui avait été implantée à titre exceptionnel à la place du deuxième blé. L’orge a été récoltée le 27 Juin 2009 et la paille a été exportée.
Entre la récolte de l’orge d’hiver et le semis du couvert, Philippe a procédé à un déchaumage à 3 cm avec des pattes d’oie.
Le couvert, composé de moha (3 kg/ha), phacélie (2 kg/ha), radis chinois (1,6 kg/ha), et vesce commune (12 kg/ha), a été semé le 10 Juillet 2009 au Horsch CO. Philippe souhaitait ajouter du nyger dans ce couvert, il en est finalement absent à cause d’un problème de disponibilité de semences.

Le couvert a été détruit par roulage par le gel mi-Décembre avec un rouleau Cambridge.

Au printemps, les lignes de semis du maïs seront travaillées au strip-till puis le maïs sera semé entre les résidus du couvert couché et conservé en surface.

D’autres photos

Merci Philippe.


8
novembre
2009

Une rotation à la Dwayne Beck pour surprendre la nature

Je relisais dernièrement un article datant de 2006 paru dans le petit magazine "Nebraska Farmer", qui donnait l’exemple d’une rotation à la Dwayne Beck mise en oeuvre sur l’exploitation de Randy Rink qui couvre 800 ha en semis direct.
C’est d’ailleurs Dwayne Beck qui inspira au cours d’une conférence une telle logique à Randy Rink pour sa rotation.

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L’agriculteur du Nord-Est du Nebraska transforme sa rotation maïs / soja, typique de la région, en une rotation plus longue et plus complexe, d’une durée de 5 ans, avec 6 cultures récoltées et un seul couvert, en semis direct.
La rotation commence par 2 ans de maïs grain, avec les résidus de maïs laissés au sol pour le protéger pendant les intercultures d’hiver.
Après le deuxième maïs, c’est un pois protéagineux de printemps, aliment apprécié par les sangliers de l’élevage, qui est implanté, suivi d’un couvert de lentille et de colza en interculture. Le colza, avec sa croissance rapide, couvre vite le sol et concurrence ainsi les adventices ; sa croissance est facilitée par les reliquats azotés du pois et il joue aussi le rôle de piège à nitrate. La lentille, avec ses nodosités, produit de l’azote qui bénéficiera au blé qui suivra. Au lieu d’un pois, un soja peut être implanté, il n’est alors pas suivi d’un couvert. En intercalant un pois ou un soja entre le maïs et le blé, l’agriculteur réduit les risques de fusariose sur le blé qui sont favorisés en semis direct par les résidus de maïs laissés au sol sous le blé.
La quatrième année de la rotation, sitôt le blé tendre d’hiver récolté, un millet blanc est implanté en culture dérobé. Après la récolte du millet, le sol reste couvert par les pailles pendant l’hiver.
Au printemps suivant, pour la cinquième et dernière année de la rotation, un soja est implanté en semis direct. Après la récolte du soja, le sol reste couvert par les résidus de soja mais aussi par les pailles de blé et de millet qui ne sont pas encore toutes décomposées, jusqu’au semis du maïs au printemps suivant. On aurait très bien pu imaginer couvrir cette interculture, par exemple avec du seigle.

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La logique agronomique de cette rotation est la suivante :
- Surprendre la nature avec des délais de retour des cultures "incohérents" (par rapport à la rotation classique), avec des durées d’interculture toujours différentes dans la rotation. Ainsi, le maïs est cultivé 2 ans de suite, puis ne revient qu’après une pause de 3 ans. De même pour le soja qui revient après 2 ans, puis après 3 ou 5 ans.
- Ce décalage des dates de semis, des types de culture et de la durée de leur cycle permet une rupture des cycles des insectes, des maladies et des adventices.
- L’ajout d’une culture d’hiver, le blé, permet de gérer les adventices estivales qui sont un problème dans une rotation très chargée en cultures d’été. L’exploration racinaire du blé est également appréciée, et cette culture laisse des résidus au sol qui vont tenir jusqu’au premier maïs 2 ans après (le blé laisse en effet bien plus de résidus que le soja). L’agriculteur en profite également pour épandre du lisier sur les chaumes de blé.
- La diversification de la rotation permet comme toujours d’écrêter les pointes de travail et d’optimiser le parc matériel. La seule dépense effectuée avec cette nouvelle rotation est l’achat d’un stripper pour la récolte du blé. Le débit de chantier est significativement accru grâce au stripper, et la paille debout ne gêne pas le semoir pour le semis direct du millet blanc aussitôt la récolte du blé.
- Tous les résidus de cultures sont laissés sur le champ, permettant une amélioration du taux de matières organiques et une meilleure protection du sol.
- Cette nouvelle rotation offre davantage d’opportunités et souplesse de désherbage et facilite ainsi la gestion des adventices. Par exemple, il peut appliquer une forte dose d’atrazine sur le premier maïs, ce qui lui permet de bien gérer les adventices, car il a ensuite un deuxième maïs et non un soja : il n’a donc pas à craindre une rémanence de cet herbicide. Il ne pourrait pas faire cela sur une rotation maïs/soja, avec en conséquence une moins bonne gestion des adventices.
- Le semis direct, en conservant les résidus de culture sur le sol, lui permet de lutter contre l’érosion.
- La marge du blé n’est pas forcément aussi bonne que celles du maïs et du soja, mais cela lui permet d’implanter une culture dérobée et donc d’améliorer le résultat au final. Enfin, et c’est toujours vrai, il lui semble important d’évaluer le bénéfice économique sur la rotation, au niveau du système de culture complet, et non au niveau de chaque culture prise individuellement.


1er
novembre
2009

Tour de plaine chez Éric Perronne (Sarthe)

Éric Perronne est agriculteur à Rouesse Fontaine, dans la Sarthe.

Éric a employé un Horsch SE de 1994 à 2000, puis un Patosem de 2000 à 2008.
Le Patosem est un semoir analogue à un Dutzi : pattes d’oie, cultivateur rotatif, semis à la volée dans le flux de terre, rouleau de rappui farmflex.

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Depuis 2008, Éric travaille avec un Compil. Les semis se font à la volée (sur la photo, mulchage des résidus de maïs et semis simultané de blé).

Cette parcelle est en non labour depuis 1994, et en monoculture de blé depuis 2003.
Éric met désormais en place une rotation sur 4 ans : blé (puis couvert en interculture) / maïs / pois protéagineux de printemps / colza.
Le sol est un limon argileux (20% d’argile).
Le blé a été récolté le 22 Juillet 2009.
Le couvert de radis, avoine, féverole, etc., a été semé à 130 kg/ha le jour même de la moisson, à la volée au Compil. Il dépasse aujourd’hui les 45 cm.
Le couvert sera mulché au Compil, avant le semis de maïs au printemps prochain.

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Pour Éric, l’arrêt du labour était déjà un grand pas pour retrouver un sol vivant, mais ce n’est pas encore suffisant. Éric estime que dans ses conditions pédo-climatiques les couverts qu’il implante depuis 2 ans sont la clé de la réussite en non labour : ils tiennent la structure et dynamisent l’activité biologique.

Le mulch de paille, le couvert et ses racines.

La structure.
Aucun travail profond n’a été réalisé depuis 1994.
On remarque la profondeur de l’ancien labour, mais on ne voit pas de semelle de labour. Cela ne semble pas être une limite pour les racines.

Les radicelles descendent à plus de 80 cm de profondeur. Elles profitent des galeries des anéciques.
Les déjections des anéciques tapissent la paroi des galeries.

D’autres photos

Merci Éric.


25
octobre
2009

Tour de plaine chez Nicolas Galpin (Essonne)

Nicolas Galpin exploite 217 ha de limons battants à Auvernaux, dans l’Essonne.

L’assolement moyen de Nicolas comprend 40% de blé, 30% de betteraves sucrières, 12% de colza, 8% d’orge d’hiver (en multiplication), 7% de pois protéagineux d’hiver et 3% de jachère.

Nicolas a arrêté de labourer en 2003 afin de préserver ses sols de la battance. Le seul travail profond est un décompactage, réalisé l’été précédant l’implantation des betteraves et aussi avant le semis du colza. Nicolas implantait déjà de la moutarde ou de l’avoine pour couvrir le sol en interculture avant les betteraves. Mais jusque là, Nicolas ne voyait que l’aspect réglementaire (obligation d’une couverture hivernal minimale) et le coût engendré par le semis et les semences.
Ce n’est qu’en 2008 que Nicolas a pris conscience de l’importance d’avoir un sol vivant avec une couverture quasi permanente, grâce à une journée sur les couverts avec Frédéric Thomas.
Depuis, Nicolas va plus loin en gardant les repousses de colza comme couvert et en implantant des couverts multi-espèces pour la plupart de ses intercultures.

Le passage aux techniques culturales sans labour s’était fait avec le matériel déjà présent sur l’exploitation, mais le combiné de semis herse rotative / semoir à soc trouvait ses limites.
Cette année, Nicolas a eu la chance de trouver d’autres agriculteurs avec lesquels investir dans un semoir Sulky Easydrill, un investissement qui aurait été vraiment dur à assumer seul en cette période morose.
Non seulement ce semoir est plus approprié que le semoir à soc pour travailler sur un sol uniquement travaillé superficiellement, mais en outre il permet à Nicolas de semer en direct et même sous un couvert.
Nicolas constate déjà les économies substantielles sur la consommation de carburant permises par le semis direct.
À l’été 2008, dans les 10 jours qui suivaient l’intervention de Frédéric, Nicolas implantait un couvert tournesol / phacélie sur 15 ha entre pois et blé :
- Récolte du pois protéagineux d’hiver le 30 Juin 2008,
- Semis du couvert de tournesol à 25 kg/ha et de phacélie à 4 kg/ha avec un ensemble vibroflex (travaillant à 8 cm de profondeur) / herse rotative / semoir à soc les 1er et 2 Juillet 2008.
Des bandes de tournesol seul et de phacélie seule ont également été semées comme témoins.
Le 11 Septembre 2008, Nicolas a procédé à une pesée du couvert et à un comptage des adventices présentes sous le couvert :
- Couvert tournesol (12 pl/m²) / phacélie (23 pl/m²) : 3,97 t MS/ha, 6 adventices/m²,
- Phacélie seule (210 pl/m²) : 3,59 t MS/ha, 16 adventices/m²,
- Tournesol seul (28 pl/m²) : 4,19 t MS/ha, 56 adventices/m².
Ce sont principalement des chénopodes qui étaient présents sous le couvert. Nicolas a constaté une forte présence de vers de terre sous chaque pied de tournesol.

Le couvert a été détruit le 19 Septembre 2008 par une application de glyphosate.

Le blé a été semé en direct dans le couvert le 25 Septembre 2008 avec un Semeato d’un agriculteur voisin.
Récolté le 22 Juillet (chaumes hautes), son rendement a été de 92,7 q/ha.

Cet été, à l’exception d’une bande de 36 m, le champ a été décompacté à 25/30 cm le 1er Août puis déchaumé avec un outil à disques indépendants le 4 Août. Le passage de déchaumeur était nécessaire pour reniveler le terrain après le décompactage. Le même jour, un nouveau couvert a été semé avec le semoir Great Plains d’un agriculteur voisin puis roulé.
Sur la bande de 36 m, le couvert a été implanté en direct dans les chaumes du blé le 26 Juillet avec le semoir Great Plains.
Les densités de semis du couvert sont : féverole de printemps 100 kg/ha, tournesol 8 kg/ha, phacélie 2 kg/ha, moutarde 1 kg/ha.
Au printemps, des betteraves seront semées.

Fort de l’expérience réussie de l’an dernier, Nicolas a reconduit cet été le couvert tournesol/phacélie derrière ses 10 ha de pois protéagineux d’hiver.
- Les pois ont été récoltés le 8 Juillet.
- Du fait des conditions climatiques de Novembre 2008 au moment des semis de pois, le désherbage des pois n’a pas été réussi, et une application de glyphosate a été nécessaire entre la récolte des pois et le semis du couvert, pour détruire les matricaires et chénopodes.
- Le couvert de tournesol 20 kg/ha et de phacélie 3 kg/ha a été semé en direct le 20 Juillet avec le Great Plains.

Le couvert a été détruit par une application de glyphosate. Le tournesol aurait gelé, mais le désherbage avait pour objet de détruire la phacélie, les repousses de pois et les quelques matricaires et chénopodes présents sous le couvert.

Ensuite, le blé a été semé en direct dans le couvert avec l’Easydrill, reçu entre-temps.

Derrière les pois, une petite surface a quant à elle été implantée avec du sarrasin, dans le but de tester la possibilité d’une culture dérobée.
Le sarrasin (variété la Harpe) a été semé en direct à 40 kg/ha au Great Plains le 10 Juillet, après une application de glyphosate.
Récolté le 20 Octobre, le sarrasin n’a pas été pesé, mais l’essai est prometteur.
Ainsi, en 2010, une culture dérobée de sarrasin sera implantée sitôt la récolte des 23 ha de pois protéagineux d’hiver prévus. Et grâce au semoir de semis direct, le blé pourra être immédiatement implanté sitôt la récolte du sarrasin.

Nicolas a également mis en place 2 essais cette année sur son exploitation, suivis par son CETA et par la chambre d’agriculture :
- Tout d’abord un damier de couverts couvrant 2 ha,
- Et ensuite un essai de colza avec des plantes associées sur 1,2 ha.

Le damier a été implanté après un blé. Le champ a été déchaumé avec un outil à disques indépendants sitôt la moisson, puis décompacté début Août. Le damier a été semé au combiné le 5 Août et roulé le 7 Août. Les différentes plantes du damier sont :
- Colza 4,48 kg/ha,
- Chou fourrager 5 kg/ha,
- Moutarde 11 kg/ha,
- Radis 12 kg/ha,
- Phacelie 10 kg/ha,
- Trèfle incarnat 12 kg/ha,
- Sarrasin 50 kg/ha,
- Avoine diploïde 38 kg/ha,
- Avoine de printemps 60 kg/ha,
- Tournesol 50 kg/ha,
- Féverole 200 kg/ha,
- Mélange avoine diploïde 13 kg/ha, phacélie 2 kg/ha et vesce 10 kg/ha,
- Chlorofiltre 23 de Jouffray-Drillaud 25 kg/ha (avoine diploïde et moutarde anti-nématode).
Au printemps, le damier laissera sa place à des betteraves.

L’essai colza est implanté après un blé. Le champ a été déchaumé 2 fois, décompacté, et a reçu des fientes de poules. Le colza et les plantes associées ont été semés avec le combiné. L’essai comprend les modalités suivantes :
- Colza seul (3 kg/ha),
- Colza 3 kg/ha avec de la féverole de printemps 30 kg/ha,
- Colza 3 kg/ha avec fenugrec 10 kg/ha, gesse 15 kg/ha et lentille 10 kg/ha,
- Colza 3 kg/ha avec nyger 3,7 kg/ha, sarrasin 18,8 kg/ha et tournesol 11 kg/ha,
- Colza 3 kg/ha avec trèfle incarnat 23 kg/ha.

D’autres photos.

Merci Nicolas.