Les matières organiques servent de nourriture aux bactéries pour l’activité biologique des sols, mais uniquement la partie la plus accessible aux microbes : le carbone labile. Ce dosage du carbone ré-actif dans les sols avec un test de terrain au permanganate de potassium est une méthode en cours de vulgarisation aux États-Unis auprès des conseillers du NRCS-USDA. Le sujet est à creuser car cette méthode est aussi utilisée en Australie, et par le Rodale Institute aux USA, pour apprécier rapidement le carbone minéralisable chez les agriculteurs.
Cynthia Stiles y a fortement contribué les dernières années à Lincoln, Nebraska, et à Madison, Wisconsin, avant de s’établir à Hawaii. Voici des extraits traduits de sa présentation :
" Le kit d’analyse est basé sur la réduction d’une solution de permanganate de potassium (KMnO4) violacés à 0,02 Mole par la matière organique labile AC. Le changement de couleur associée est mesurée avec un colorimètre portable. [...] Des variations saisonnières ont été observées dans les données, avec une variabilité particulièrement élevée
constatée dans les échantillonnages du début au milieu de l’été (juin-juillet), qui peut-être attribuée à la réponse du Carbone Actif à des températures
élevées, à l’humidité du sol et à la croissance des plantes.
[L’analyse ayant été faite sur des sols conduits en bion ] Les pratiques biologiques montrent des stockages plus élevé de Carbone dans les sols, mais l’emploi du travail du sol pour supprimer les mauvaises herbes a des effets similaires à ceux du labour conventionnel. "
15
juin
2012
Un bilan humique obligatoire en Allemagne
En Allemagne, les bilans humiques sont obligatoires et les sous-semis de couverts dans les cultures contribuent à produire des dérobées (pour la méthanisation) et à générer de l’humus pour les obligations BCAE bilan humique.
– L’agriculteur qui cultive au moins 3 cultures sur 3 années consécutives, chacune représentant au moins 15% de la SAU, est obligé de réaliser un bilan annuel de l’humus au 31 décembre ;
– Le remplacement de sa " propre " surface est possible par des échanges de surface justifiés ;
– La moyenne sur 3 ans du solde de bilan humique ne doit pas être inférieure à 75 kg de carbone par hectare et par an ;
– Il ne doit pas dépasser +125 kg de carbone par hectare et par an ;
– De façon alternative, des analyses de sol des parcelles peuvent être réalisées tous les 6 ans sur la teneur en humus du sol : obligation d’avoir 1% de MO minimum si les argiles représentent moins de 13% de la texture et 1,7% de MO au-dessus ;
– Les bilans d’humus ou les résultats d’analyses de l’humus du sol sont à conserver pendant au moins 7 ans.
Voici deux sites où l’on peut calculer son bilan (en Allemand seulement malheureusement) :
Paru à l’origine dans l’Est Agricole et Viticole du 1er juin 2012
Le test à la bêche permet d’étudier le sol rapidement. (Spatenprobe Görbing)
Les pratiques de travail
du sol sont en mutation,
certains travaillent le sol
de façon réduite. Rien ne
peut remplacer la main et
l’œil humain pour évaluer
la fertilité physique d’un
sol. Le test à la bêche
(Spatenprobe) permet
de voir des changements
dans la structure du sol
au fi l du temps et
de prendre les mesures
correctives à temps.
Aborder la fertilité du sol, c’est voir comment
le sol respire et fait circuler l’eau
et l’air. Pour le savoir, il faut étudier les
processus se déroulant en surface et endessous.
Le test à la bêche, prélevé sur
40 cm et une épaisseur intacte de 15 cm,
permet d’observer la compaction, comment
les mottes se défont, l’état des
racines et l’évolution des matières organiques.
Un sol compact défavorable La densité apparente du sol (poids par
volume de sol sec en place) donne des
indications sur la part d’air stocké dans
la terre. Un sol de bonne structure
contient de nombreux pores et trous.
Selon des études québécoise, la densité
optimale pour le développement du
maïs serait de 1 g/cm3, 1,2 g/cm3 pour
les céréales et 1,6 g/cm3 pour la luzerne.
L’augmentation de cette densité n’est
pas forcément signe d’un compactage
préjudiciable. Les risques de tassement
sont de deux ordres : le passage de
machines lourdes sur un sol non ressuyé
marque le sol de façon durable.
Elles créent des lissages (mottes dures,
semelles) conduisant à un manque de
racines, pouvant être négatif pour l’élaboration
du rendement. La texture des
sols joue aussi un rôle : notamment les
limons sont sensibles à la micro-compaction
(sol feuilleté). La granulation uniforme
des loess rend difficile l’idéal des
agrégats grumeleux.
Les racines contournent les difficultés de structure : un excellent indicateur visuel
(source : Guide des sols CA 81, Antoine Delaunois)
L’observation des racines, un
bon indicateur de tassement Un pied de colza ou de betteraves, leur
densité de racines et leurs parcours
montrent la qualité des structures et
éclairent sur la résistance à la croissance
des racines dans le sol. Ce sont de bons
informateurs.
Comment se décomposent
les matières organiques ? La décomposition des matières organiques
reflète le degré d’aération et
le niveau d’activité biologique du sol.
Si cette dégradation ne se fait pas, la
microflore et microfaune sont faibles
et peu actives. Les résidus de récolte arrivent
à être décomposés dans l’année
suivante. Sur un hectare de sol, plusieurs
tonnes de résidus doivent être minéralisés
ou humifiés, une performance réalisée
par des sols biologiquement actifs.
Les engrais verts et les prés retournés
sont plus rapidement dégradés que
le fumier, la paille seule ou les résidus
de récolte riche en lignine (cannes de
maïs). Le déroulement de la décomposition
dans le profil dépend de la
répartition de la matière organique, de
l’abondance d’air et d’eau suite à une
bonne structure du sol, du climat durant
la période de végétation. Dans les sols
tassés, il se produit une stagnation de
l’humidité et un manque d’oxygène,
provoquant une dégradation anaérobie
des matières organiques (odeur de
pourrissement). Les toxines présentes
empêchent la croissance des racines.
L’observation du sol est à suivre à long
terme. Une année ne ressemble pas à
une autre, les conditions climatiques
varient. La porosité d’origine biologique
(agrégation des particules) ne
se construit pas à courte échéance. Le
travail du sol modéré, les déjections
animales et les engrais verts peuvent
contribuer à une structure stable du sol.
Il est utile de sortir la bêche, encore et
encore pour observer le sol et les racines
des plantes.
18
août
2010
Semis de couverts sous le maïs
l’implantation d’un couvert avant maïs reste délicate en raison de la date de récolte tardive et de la fragilité des sols à cette période. Une des solutions pour garantir la couverture des sols en hiver est de semer un couvert d’accompagnement une fois la culture en place pour éviter les phénomènes de concurrence.
Christophe Barbot, conseiller à la chambre d’Agriculture du Bas-Rhin a compilé beaucoup d’information sur le sujet : http://solvivant.web.officelive.com
Les photos et commentaires des essais menés par la chambre sont disponibles :