L’AC et le semis direct sont en plein développement en Belgique. Mettre en place ce système sur son exploitation nécessite de revoir complètement son mode de production, sous peine d’essuyer des échecs… Faisons preuve de bon sens et profitons des conseils des agriculteurs expérimentés pour passer cette transition sans encombre !
En AC, « produire avec la nature » en favorisant les régulations naturelles et les services écosystémiques est un objectif clairement affiché.
Il est démontré aujourd’hui que les pratiques agroécologiques dont s’inspire l’AC sont favorables au maintien de la biodiversité…Et dès lors que l’on « produit avec la nature » le maître mot est la gestion préventive !
Petits exemples :
1. La gestion et l’élevage de vers de terre, architectes d’un sol performant
2. La gestion des campagnols, ravageur principal dans les systèmes sans travail du sol.
Campagne de prélèvements de vers de terre 2019
Les vers de terre sont les organismes facilement observables parmi les plus connus de la pédofaune. Vu leur place centrale dans la fertilité biologique des sols et leur forte réactivité aux pratiques agricoles, ils sont aussi considérés comme des espèces parapluies, porte-paroles de la bonne santé des sols.
Ce sont des auxiliaires essentiels pour l’agriculture mais ils demandent tout de même un peu d’attention pour se plaire dans les sols agricoles :
• Limiter le travail du sol (limiter la profondeur de travail, le nombre de passages et les outils animés) ;
• Les nourrir en suffisance et régulièrement (restitution de matière organique, racines, engrais verts, apport régulier de MO) ;
• Conserver un sol en bon état structural, sans compaction (Attention aux charrois dans les parcelles et aux semelles de travail de sol) ;
• Limiter la fumure minérale et contrôler le pH, utiliser un maximum de fumures organiques.
En échange de cela, les vers de terre s’occuperont d’ :
• Aérer et structurer le sol ;
• Augmenter l’infiltration de l’eau ;
• Stabiliser le sol et limiter les risques d’érosion ;
• Décomposer les débris végétaux et fertiliser le sol ;
• Améliorer la croissance racinaire et la vigueur des plantes ;
• Gérer les ravageurs de culture ;
• …
Durant le printemps 2019, Greenotec a réalisé près de 50 comptages de vers de terre à travers la Wallonie. Les champs échantillonnés étaient tous implantés en céréale (froment en majorité), pour conserver une base commune. Dans chaque champ, les vers ont été dénombrés à l’aide d’un test mixte moutarde-bêche (https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/protocole-moutarde-tri-manuel). Ils ont ensuite été identifiés et pesés.
Les résultats obtenus sont présentés dans le graphique ci-dessous. (Un point = une parcelle) :
Il est évident que même si tous les comptages ont été réalisés dans la même culture, à savoir une céréale d’hiver, l’historique de la parcelle et la place de la céréale dans l’assolement (e.g. après légume ou après colza) jouent énormément. Les comptages permettent de connaître la situation actuelle au sein de la parcelle, reflet de son état de santé biologique.
La quantité de vers de terre varie très fort d’un champ à l’autre, allant de 40kg à 1770kg/ha ! Les meilleurs résultats sont obtenus respectivement dans deux blés de colza associé (AC) et dans un mélange épeautre/lentille suivant une pomme de terre, qui suivait elle-même 3 ans de luzerne (BIO). Les moins bons résultats sont obtenus dans les rotations légumières intensives, en Bio ou non, où le sol est fortement travaillé.
Ces résultats interpellant nous montrent que les cultures les plus rentables sont en général les plus néfastes pour les vers de terre... A nous de trouver des compromis pour allier rentabilité et préservation de l’environnement.
Gestion des mulots en AC
Lorsque le sol n’est plus travaillé pendant plusieurs mois (colza, céréales), les campagnols s’installent rapidement dans la parcelle et peuvent occasionner des dégâts importants dans les cultures.
Or des moyens de luttes naturelles et préventives existent ! Les campagnols ont de nombreux prédateurs que l’on peut favoriser ou défavoriser en fonction de nos pratiques.
Un de ses prédateurs est par exemple, le faucon crécerelle, petit rapace commun dans les campagnes. Vous avez sûrement dû en observer en vol stationnaire à la recherche d’une proie ! Les Faucons crécerelles ne construisent pas leur nid eux-mêmes. Ils nichent dans les vieux nids de pies ou de corneilles, dans les anfractuosités des murs, des arbres ou des rochers. Pour l’inviter à venir chasser chez vous, offrez-lui le gîte avec des perchoirs (arbres, perchoir artificiel) ainsi que des nichoirs pour qu’il s’y installe durablement…
Dans le cadre de son AG Greenotec a organisé un jeu concours : "Produire avec la nature"
Les agriculteurs membres de l’association ont envoyé leurs plus belles photos en lien avec ce thème. Les agriculteurs ayant envoyé les 3 plus belles photos se sont vus remettre un nichoir à faucon crécerelle à placer dans leur ferme.
Lauréats du jeu concours "Produire avec la nature" :
Plans du nichoir (en mm) :

Bois Mélèze 25mm (naturellement résistant à l’eau)
Toit 1 planche de 300*550 à couper dans une planche de 300
Cotés 2 planches de 225*440 à couper dans une planche de 225
Plancher 1 planche de 200*440 à couper dans une planche de 300
Avant 1 planche de 100*250 récupérer la chute du plancher
Arrière 1 planche de 200*200 à couper dans une planche de 225
Total du bois à acheter (perte des trais de coupe à ajouter)
Planche de 300*990
Planche de 225*1080
Manche à balais 500
Option tôle de zinc
Installation des nichoirs.
Orientation : Sud ; Sud Est
Hauteur 4m minimun (Batiment, Arbre, Piquet)