On a tous fredonné cette comptine à l’école, je n’aurais pas cru qu’un jour elle reviendrait dans mon esprit. Ce qui m’importe n’est pas de planter des choux, mais d’être à la mode... Et si par la suite, ma plantation ressemble à des choux, ce ne sera qu’un simple hasard....
Je vais donc encore vous parler de mes colza associé, certes les conditions météo sont très favorables à la culture, mais un regard dans le rétroviseur me permet de constater que mes pratiques se peaufinent d’année en année et que les améliorations sont probantes, à telle point que beaucoup de mes voisins font de l’espionnage par dessus la haie, je ne peux que m’en réjouir.
Flash back des articles traitants du sujet :
– 24/10/2008 =>Essai de colza accompagné
– 25/10/2009 =>J’ai semé mes colza à la Sylvain Rétif
– 25/06/2010 =>Colza beau ou Bio
– 28/09/2010 => Colza sous couvert, de couverts
– 17/07/2011 => L’écolo Intensif en tête
Mon dieu que je dois être vieux quand je vois la progression phénoménale de connaissances que nous accumulons sur cette culture, mais comme me le rappelle la chanson du titre, il ne faut pas oublier que la mode ne dure jamais longtemps, on va donc calmer nos ardeurs et retenir seulement ce qui peut nous apporter un plus dans la réussite de la culture.
Sur les photos que vous avez pu voir au dessus, il y en avait très peu concernant le matériel simplement car nous n’avions pas assez de recul pour valider nos pratiques, malheureusement, j’ai souvent pour habitude de dire que le chauffeur fait la réussite d’un semis, certes, mais du matériel adapté est primordial si on veut avoir des rendements records sur de grandes surfaces tout en étant en harmonie avec le concept d’agriculture de conservation. Je vais essayer ici de détailler les pièces que nous avons fait modifier sur notre équipement, cela peut ressembler à du tuning, mais chaque pièce compte dans les conditions ou nous travaillons, et qui peut le plus peut le moins.
– Chasses débris combiné : il s’agit de l’association de chasses débris et d’un disque trancheur. Le disque a pour rôle de couper la végétation posé au sol mais aussi de trancher les premiers cm du sol, afin que l’étançon qui suit ne bouleverse pas la surface du sol. Ce disque est en pression constante, et les chasses débris flottants roulent sur le sol afin de balayer les résidus, ils ne doivent pas gratter le sol au risque de faire germer. Le rôle de cet équipement est d’éviter que des résidus s’accrochent sur la dent, car ceux-ci vont ensuite pousser la terre et cela provoquera un creux derrière la dent.
– La forme de la dent doit faire en sorte de bouleverser le moins possible le sol. On voit ici que nous utilisons une dent très fine, elle travaille entre 20 et 25 cm de profondeur puis une ailette placée derrière l’étançon soulève la terre qui est déjà fracturée. Le sol qui se soulève légèrement sous l’effet de l’ailette vient recombler le passage de l’étançon et estompe les effets de lissage, une partie de cette terre soulevée va aussi aider à reboucher le petit trou formée par la pointe ( il est quasiment impossible de reboucher ce petit trou ( 2 cm de diamètre ) sans tout destructurer au dessus ). Cette dent très droite est faite pour travailler doucement ( 5 à 7 km/h.) afin de fracturer le sol sans chercher à fabriquer de terre fine en profondeur, on ne cherche surtout pas à remplacer un labour sur toute la largeur par un bouleversement localisé, au risque de voir tous les soucis de battance et d’érosion concentré sur les lignes de semis. Nous verrons plus tard que l’observation de la forme des racines nous en dit beaucoup sur les bénéfices ou inconvénients que nous a procuré le passage de strip-till.
– Un tuyau peut comme ici judicieusement localisé des grosses graines de légumineuses à une profondeur de 3 à 5 cm. Vous verrez sur l’album qui suivra que l’entrée d’oxygène provoqué par la fissuration va booster le démarrage des légumineuses, on retrouvera des nodositées à 10 voir 15 cm de profondeur. Nous avons également fait monter des roues squelettes pour affiner un peu plus la ligne de semis. Elles retiennent la terre projetée par l’étançon sans ramener de résidus sur le ligne, et comme elles sont situées à l’aplomb de l’ailette, la terre qui se soulève rentre dans les doigts et cela nous permet d’émietter un peu plus la future ligne de semis.
– Nouveauté 2012, nous avons monté par erreur des rouleaux !!! Je dis par erreur parce qu’à l’origine, j’ai demandé à Duro de me faire des rouleaux pour passer dans mes couverts de seigle au printemps. A la différence des roues squelettes, les rouleaux vont lacérer le couverts comme un rouleau faca, et vont aplanir une zone de 10 à 15 cm de chaque coté de la ligne de semis afin de faire descendre le maximum de lumière sur mes plantules. Comme je suis du genre impatient, nous avons voulu tester leur solidité pour nos semis de colza, et là je suis resté sur le " ..." . Le travail me plait vraiment bien, les résidus écartés par les chasses débris sont plaqué au sol ainsi que les chaumes, et la ligne travaillé par le strip till est rappuyée tout en restant très plane, ce qui est très utile pour les semis futur.
– Sur le semoir, nous remplaçons les chasses débris ( qui n’auraient aucune fonction en combiné) par une petite roue de bineuse qui pour moi est indispensable pour des semis de petites graines. Elle permet de rappuyer légèrement le sol devant le passage de l’élément semeur, afin d’avoir un bon contact sol-graine.
PS : regarder bien l’angle des plats des rouleaux, ils sont logiquement monté à l’envers, mais qu’est ce que ça va bien comme ça...
– Et pour finir, nous remplaçons suivant les conditions d’humidité 1 ou les 2 roues de fermeture en plastique de 1 pouce par des roues squelettes (montées à l’envers pour les petites graines) qui ont l’énorme avantage de ne pas lisser en condition un peu fraîche (surtout si il y a un risque de pluie dans les heures qui suivent le semis) .
– Pour conclure, voici 2 vidéos qui vous montrent tout cela en live. Vous excuserez ma fille qui conduisait le tracteur sur le 1er film, elle avait un petit soucis avec le traceur...
Semis de colza sur chaume de blé, paille ramassée, non déchaumé.
Semis de colza sur précédent pois, déchaumé 1 fois.