"Si l’on veut en apprendre sur la pomme de terre, c’est « The place to be » ! De la semence à la frite, tous les acteurs de la potato chain sont présents et ont quelque chose à vous apprendre" s’enthousiasme Blaise Duthoit, responsable agronomique chez les engrais Rosiers. Et de continuer : "Les visiteurs furent nombreux, et également de tous les coins du monde, car cela commence à se savoir un peu partout, c’est une culture à potentiel intéressant !"
Blaise Duthoit y était présent pour donner une conférence sur les oligo-éléments.
De plus en plus, lorsqu’on réfléchit « santé végétale » on réfléchit aussi « oligos ».
Car effectivement, chaque être vivant a besoin d’éléments minéraux, et certains, en aussi faible quantité soient-ils, peuvent devenir cruciaux lorsqu’ils s’avèrent déficitaires.
A l’inverse, l’excès nuit en tout, que ce soit au niveau des plantes ou des animaux, (prenons simplement l’espèce humaine et ses nouvelles maladies qui proviennent d’une mauvaise nutrition par exemple).
Le Comifer avait très bien exposé ces enjeux lors d’un Webinaire le 12 avril 2022 (Journée thématique sur les oligos-éléments).
Concernant la culture de la Pommes de terre, nous pouvons voir que ces oligo-éléments peuvent également avoir leur rôle à jouer.
1. INTERET DES OLIGO-ELEMENTS DANS LA CULTURE DE LA POMME DE TERRE
A. LA QUALITE
Premièrement, cette culture nécessite l’attention à certains critères de qualité, qui permettent dans certains cas une meilleure valorisation du produit final pour le cultivateur. Ci-dessous voici un petit récapitulatif que l’on peut retrouver dans la littérature entre certains éléments et leur influence potentielle sur certains critères de qualité.
B. LA SANTE DE LA CULTURE
D’autre part, lorsque l’on s’intéresse aux travaux de Huber, Datnoff et Elmer, dans l’ouvrage « Mineral Nutrition and Plant Disease », on peut retrouver l’influence de certains éléments sur certaines maladies de la pomme de terre :
Loin de remplacer un traitement fongicide, on remarque là que la nutrition minérale, au même titre que le choix de la variété, les conditions de culture et la rotation, fait partie des paramètres agronomiques à prendre en compte dans la santé de la culture.
2. QUELLE CONSOMMATION ?
En plus de cela, lorsque l’on compare la mobilisation à l’exportation des pommes de terre en oligo-éléments, nous remarquons que les différences peuvent être importantes car c’est principalement dans la biomasse foliaire qu’ils sont mobilisés (et donc dans la partie non récoltée de la plante). Le bilan après culture n’en est effectivement pas énormément modifié selon les réserves du sol. Cependant, si l’offre du sol s’avère limitante en cours de culture, à un moment de haute consommation, une correction peut s’avérer pertinente.
Malheureusement, peu de données existent quant à la mobilisation des oligo-éléments par les grandes cultures. Un essai datant de 1992 à Aspach (France, Grand Est) avait cependant pu chiffrer certaines mobilisations, voici l’exemple avec le Manganèse. Dans ce cas-ci, la mobilisation monte à plus d’1,4 kg/ha, alors que les exportations (selon les sources) tournent autour de 50 g/ha.
3. COMMENT RAISONNER SES APPORTS D’OLIGOS ?
Un constat plutôt alarmiste de ce type de résultat pourrait inviter à une utilisation systématique et préventive (le but est toujours d’anticiper la carence car lorsqu’elle est présente, la perte de rendement est déjà amorcée) d’oligo-éléments. Le budget risque d’en souffrir et le rendement ne répondra pas nécessairement à tous les coups.
Quelques indicateurs peuvent toujours aider au raisonnement :
– L’analyse de sol reste toujours la première information à prendre en compte
– Ensuite selon le terroir, on peut raisonner au niveau d’antagonismes potentiels : le P sur le Zn, ou en sol calcaire, sur la disponibilité en Mn et Fe par exemple (voir encart ci-contre).
– L’historique en termes de carences sur la parcelle.
Raisonner au niveau d’antagonismes potentiels
Le Zn et le P : beaucoup ou trop de P limite l’absorption du Zn).
Le terroir calcaire sur le Mn ou Fe : les conditions basiques influencent l’état d’oxydation de l’élément. L’élément est présent dans le sol, mais pas sous sa forme assimilable (carence induite)
Désormais, d’autres outils plus précis permettent d’affiner et de compléter ces raisonnements : analyses de pétioles, jus de tige, fluorimétrie… Ils sont nombreux mais pas encore systématisés partout.
Afin de perfectionner le développement de ces techniques, ROSIER vous propose d’explorer cette aventure en réalisant des analyses de sève. Ces analyses, qui tiennent compte des teneurs en oligo-éléments dans les jeunes et vieilles feuilles, permettent d’identifier ou de prévenir d’éventuelles carences. Les résultats obtenus seront accompagnés de recommandations agronomiques adaptées.