Permettez moi cette publication pour parler un peu des projets et des intentions de l’association dont je fais partie.
Les circonstances de l’évolution de l’association LA LIGUE HORTICOLE ET COIN DE TERRE DE JUPILLE, m’ont amené à en devenir président.
Ce terme « président » ne me convient pas ; je lui préfère « porteur de projet » ou animateur d’une « intention ».
Voici une brève histoire de l’association...
Subvenir à ses besoins en nourriture
La Société royale d’horticulture de Liège est fondée le 4 avril 1830 par le botaniste et professeur Richard Courtois et l’horticulteur Jacob dit Makoy. Le premier président est le professeur Henri Gaëde. L’objectif de la nouvelle association est d’encourager et de perfectionner toutes les branches de l’horticulture. Une première exposition est organisée dans le grand salon de l’Hôtel de Ville le 20 juin 1830.
Après une certaine évolution, qui prévalait à cette époque, orientée par la révolution industrielle, 1880 a vu la création et la Fédération
des Cercles Horticoles orientés sur l’horticulture et le jardinage amateur.
Les deux guerres et l’entre deux guerres ont provoqué un vif intérêt, voire une obligation pour le jardinage, en vue de subvenir à ses besoins en nourriture.
Dès lors, les cercles horticoles ont organisé des conférences et la distribution de graines ainsi que des plants de pommes de terre et autres.
Bon an mal an, le nombre de membres étaient de 250 par société.
Depuis les années 1960, avec la modernisation de l’agriculture et l’offre dépassant la demande dans pratiquement tous les domaines, le nombre de membres n’a cessé de diminuer ainsi que l’intérêt de cultiver ses propres légumes.
Cependant, dans les années 1990, la Ligue Provinciale des Coins de Terre est venue s’ajouter à notre association qui s’est dotée d’une parcelle de terre appartenant à la ville de Liège ; j’en ai donné les premiers coups de binette. C’est ce qui a permis de jardiner pour ceux qui ne possèdent pas de parcelle chez eux.
En tant que porteur actuel de projets de cette association, mon plus cher désir est d’orienter les jardiniers vers la création d’un sol vivant et végétalisé. Autrement dit : « LE PLAISIR DE JARDINER SUR UN SOL VIVANT ».
Des défis colossaux
L’agriculture a des défis colossaux à relever notamment en terme d’érosion,
d’émissions de GES, répondre aux conséquences de la dérégulation climatique, sans parler des problèmes économiques.
Malgré le déni persistant de certain à propos des problèmes climatiques et de perte de biodiversité, beaucoup de personnes s’inquiètent à juste titre des conséquences de ces problèmes et ne voient pas les opportunités qui se présentent à l’heure actuelle.
Il semble donc nécessaire de diffuser ces informations sur ces défis tant à travers les médias que part des exemples concrets proches des citoyens.
Quoi de plus concret que de prendre en main des outils de jardinage et de permettre à des légumes de pousser ?

- Jardin Forêt
- Voici l’intention actuelle de notre association : créer un jardin forêt autour d’une marre à partir d’un marécage. En espérant aider à se convaincre de la relation entre le climat et la végétation.
Nous constatons l’envie citoyenne de plus en plus importante de se reconnecter à la nature et de partager cette envie avec d’autres.
Avec les quelques uns qui ont compris la nécessité de changer de pratiques, nous essayons de motiver les autres membres de notre association de se diriger vers ces nouvelles pratiques.
Cependant, on constate qu’il y a encore beaucoup d’habitude à avoir un sol propre et nu et dès lors, privé de nombreux avantages bien connus dans l’ACS.
Ceci dit, il n’y a pas que le jardinage qui ne rencontre pas ces problèmes.
Dernièrement, j’ai envoyé à tous les membres un texte venant d’un site de permaculture et qui résume bien vers quoi il faut se diriger.
Laisser les racines en place
Quand on arrache une plante, on pense “nettoyer” le jardin. En réalité, on prive le sol d’une ressource précieuse :les racines.
Dans une approche de maraîchage sur sol vivant, ces racines jouent un rôle essentiel même après la récolte :
– Elles laissent derrière elles des galeries naturelles qui aèrent et structurent le sol.
– Elles deviennent une source de nourriture pour la faune souterraine (vers de terre, collemboles, bactéries,champignons).
– Elles stimulent les champignons mycorhiziens, qui continuent d’échanger nutriments et carbone.
– Leur décomposition progressive libère des nutriments pour les cultures suivantes.
En pratique :
Coupez vos tomates, courgettes, haricots, tournesols, etc. à ras du sol, et laissez les racines dans la terre. Les seules exceptions concernent les plantes malades (mildiou avancé, fusariose…) : dans ce cas, retirez les racines et évitez de les composter.
Même les “mauvaises herbes” peuvent être gérées ainsi : fauchées et laissées en place, elles enrichissent le sol au lieu d’épuiser le jardinier.
Arracher systématiquement, c’est comme démolir la maison des vers de terre à chaque fin de culture. En laissant les racines, vous leur offrez gîte et couvert.
Résultat : un sol plus meuble, plus vivant, plus fertile… sans effort mécanique. En jardinage sur sol vivant végétalisé, ce sont les micro-organismes et la faune qui travaillent à notre place.
En septembre, changez de regard : vos anciennes cultures continuent à servir, même une fois coupées.
Après la révolution industrielle, l’humanité est en train de connaître la révolution régénérative qu’il nous faut créer pour certains ou
améliorer pour d’autres , c’est ça ou Vénus. J’en parlerai dans de prochaines publications.
Prochain article : Au delà de l’extraction.