Notre CUMA a été créée en 1995 ; elle réunit 6 agriculteurs-éleveurs sur 500 ha qui ont décidé de mettre tout leur parc matériel de semis en commun. Ces 10 années de recul nous ont beaucoup appris, les expériences de chacun, les échecs rencontrés, nous ont permis d’évoluer plus facilement qu’un exploitant individuel. Partis au début avec seulement un ensemble décompacteur-semavator, nous avons pris en 2000 un second virage avec l’arrivé d’un Unidrill pour les semis d’automne et d’engrais verts. Nous passons donc des « TCS intensifs » au semis direct pour les cultures d’automne. Nous avions cependant des soucis d’incorporation d’effluents d’élevage, de limaces et de salissement de parcelles. Nous avons accepté le retour à du « gratouillage » avec une herse étrille mais qui ne convenait pas dans les fumiers pailleux. La proximité de M. Jallu a fait que nous avons testé un Compil pendant 1 an avant de l’acheter en 2001. Ce déchaumeur nous permet de réaliser de vrai faux-semis qui consistent à mettre les graines en condition optimum de germination (travail du sol sur 2-3 cm), tout en étant plus polyvalent que la herse. Son gabarit nous faisait peur pour notre petit parcellaire, mais cette crainte s’est vite dissipée pour laisser place à un très bon mulchage de surface avec un système de rouleau arrière qui rappuie le sol, favorisant la germination de toutes les graines mais aussi un bon contact résidus-sol facilitant la décomposition de ceux-ci.
Les 4 rangées de bêches suffisamment éloignées, permettent de « secouer » les racines des adventices, rendant leurs repousses quasi impossibles : ceci nous permet de bien détruire les couverts (seigle – avoine – moutarde – navette , …) et de diminuer fortement les doses de glyphosate. En effet, ce déchaumeur lacère les plantes sans les défolier , ce qui permet d’utiliser de faibles doses (0,8 – 1 L/ha) sur des plantes très affaiblies mais qui absorbent bien le désherbant ; cas des repousses de colza difficiles à détruire.
Convaincu que ce déchaumeur était en faite un très bon « germinateur », capable de passer dans tous types de résidus, c’est naturellement que nous est venue l’idée de semer autres choses que des engrais verts avec le compil. Les essais ont débuté en 2004 avec un semis de blé au centrifuge derrière maïs grain, suivi d’un passage de compil sur une surface de 4 ha avec un résultat équivalent à notre semoir à disque (75 q/ha). Possédant un semavator qui tournait peu, nous avons adapté cette trémie pneumatique à l’avant du tracteur en bricolant une petite rampe de semis, et voilà comment on a transformé notre compil en « semoir ». Il faut cependant rester prudent sur cette technique qui peut avoir le défaut de faire trop de terre fine, c’est pourquoi aujourd’hui nous essayons de soigner la qualité d’implantation de nos couverts, ce qui nous garantie par la suite la facilité d’implantation de la culture suivante.
Lundi 1er octobre 2007