L’herbicide est-il un instrument indispensable ? Une agriculture biologique de conservation est-elle possible ?
Avec la proposition de la Commission européenne d’une réautorisation du glyphosate pour 10 années supplémentaires, le journaliste Pierre Girard fait le point sur les faits scientifiques et vous emmène à la rencontre de quatre agriculteurs qui ont des points de vue différents sur ces questions.
Chacun a opté pour une forme d’agroécologie différente :
– Sébastien Méry, agriculteur dans le Gâtinais : 200 hectares de blé, orge et maïs en techniques culturales simplifiées (TCS). Il utilise du glyphosate pour la destruction des couverts végétaux avant semis de céréales.
– Jérémy Ditner, agriculteur en Alsace, à la ferme du Krebsbach : 85 hectares de miscanthus, soja, maïs, blé et pomme de terre en agriculture biologique de conservation des sols. Il n’utilise pas de pesticide chimique de synthèse.
– Alain Krebs, agriculteur en Bourgogne, membre fondateur du GIEE Magellan et co-concepteur de la plateforme de recherche CA-SYS d’INRAE : 325 hectares de grandes cultures et élevage bovin. Il a converti sa ferme de l’agriculture de conservation des sols à la bio, par souci d’arrêter le glyphosate.
– Félix Noblia, agriculteur au Pays basque, à la ferme Larrous : 150 hectares de grandes cultures et élevage bovin à l’herbe, en agriculture biologique "opportuniste", selon ses termes. Il cultive une partie en semis direct, et l’autre avec un travail du sol très superficiel.
Dans cette vidéo, il fait le point sur les propriétés et les usages du glyphosate, ainsi que sur les alternatives à l’herbicide, avec Xavier Reboud, scientifique à INRAE et auteur du rapport de 2017 sur la sortie du glyphosate, et Stéphane Cordeau, coordinateur de la plateforme CA-SYS d’INRAE.