Jeudi 18 janvier 2018
Michel Lambotte

Électromécanicien à la retraite, Michel LAMBOTTE se voue à comprendre les rouages de la thermodynamique. Il écrit régulièrement sur le climat et son évolution. Fils d’agriculteur, il reste lié à l’agriculture et participe notamment à un jardin collectif où il tente de faire adopter les principes de l’AC.

Avancement agroécologique aux Coins de terre de Jupille

Cet article avec beaucoup de photos pour décrire l’état d’avancement de l’agroécologie et de la prise de conscience de la nécessité de la couverture des sols.

Potager de Jupille - Hiver 2017-2018 - 1Voici ma parcelle parée pour l’hiver. Il y a encore des légumes à récolter et une fois récoltés, à l’emplacement de ces derniers du brf sera épandu, le tas se situe à droite de la photo.
Définition de l’agroécologie : Faire le plus grand usage possible de l’énergie solaire et du carbone de l’air : que pas un rayon de soleil ne tombe par terre - Marc Dufumier.
On peut penser que cette parcelle est dans cette configuration même si elle a l’apparence d’un « chaos organisé ». Il faut savoir qu’avec le couvert, en sous
traitant le travail à la vie du sol, on permet une diminution du temps de travail physique et dès lors on libère du temps pour l’observation, pour les expériences ainsi que l’obtention des connaissances par le Net, le dialogue ou autres conférences.

Potager de Jupille - Hiver 2017-2018 - 2Voici la parcelle de mon voisin, un jeune en dernière année d’étude d’ingénieur agronome en forêt tropicale. C’est sa première année de potager collectif. Très ouvert d’esprit, il s’est inspiré de mes réalisations tout en
appliquant bien-sûr ses intuitions ou autres connaissances agronomiques. Il a fait progresser l’état de la parcelle. Il y a une condition pour que d’autres jeunes aillent dans ce sens : ne pas avoir peur de se mettre à quatre pattes et se salir les mains, mais rassurez vous, l’agroécologie n’a rien de rébarbatif, c’est même très passionnant.

Potager de Jupille - Hiver 2017-2018 - 3Cette parcelle (d’une personne dans les 70 ans avec qui je dialogue beaucoup) est couverte de feuilles. C’est très difficile de faire passer l’idée
d’une couverture en permanence chez les plus âgés. On peut comprendre que l’idée
d’une terre propre est bien ancrée dans leur esprit. Ceci dit, ce n’est pas par décret que l’agroécologie va être perçue pas ces personnes mais bien par l’exemple.
Les jeunes sont beaucoup plus réceptifs ce qui est normal et cela me fait penser au
centième singe de Ruppert Sheldrake http://sechangersoi.be/4Articles/Sheldrake01.htm Ce n’est qu’une hypothèse qu’il faut encore vérifier.
« Ainsi, quand un certain nombre critique d’individus accompli une prise de conscience, cette nouvelle prise de conscience peut être communiquée d’un esprit à un autre. »

Potager de Jupille - Hiver 2017-2018 - 4
Voici une parcelle couverte d’un engrais vert de phacélie. A la première gelée un peu conséquente, la terre se retrouvera nue et deviendra la proie des « mauvaises herbes ».

Potager de Jupille - Hiver 2017-2018 - 5
Voici le résultat d’un bêchage, l’eau stagne sur la parcelle et malgré ce bêchage, les adventices ont la vie belle. A gauche on distingue une ligne de mâche. Le slake test réalisé auparavant montrait bien le dégât du labour et du bêchage.

Il reste encore du travail de conscientisation !!

Il nous faut considérer ce potager familial et collectif comme une recherche, voir un « centre de recherche citoyen » dans lequel il faut dépasser le débat binaire pour ou contre. Il faut dépasser les mythes, les idées reçues et les croyances pour s’installer dans la rigueur de la recherche scientifique en mettant tout à plat sans apriori. Des disciplines comme la biologie et la thermodynamique doivent nous guider dans les décisions que nous devons prendre.
Aujourd’hui comme le reste de la société, l’agriculture est à la croisée des chemins, nous devons passer de l’agriculture de l’azote à l’agriculture du carbone. D’après les recherches récentes, c’est le carbone qui est au centre du monde végétal, au niveau biologique tout vient se fixer sur le carbone.
L’arbre l’a très bien compris, son tronc est fait de carbone et le reste vient se fixer dessus.
Loin de moi l’idée de critiquer les ACistes qui font un merveilleux travail même s’il utilisent encore, mais beaucoup moins, du phytosanitaire de synthèse. Il semble qu’en tant que « modeste citoyen urbain », notre devoir est d’apporter les résultats de nos recherches dans le respect des autres. Si elles fonctionnent et sont crédibles, elles seront de toutes façons acceptées et appréciées à leur juste valeur.