Michel LAMBOTTE

  • La pompe biotique, versus couvert Biomax
  • Semis direct de haricots sur retour de soya, suivi d'un semis de seigle.
  • Semis direct dans un couvert de sorgho - Sud Ouest de la France
5
septembre
2022

ACS versus photovoltaïque

Le projet photovoltaïque

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Parcelle sur laquelle un projet d’implantation de panneaux photovoltaïques est en cours.

Près de chez moi, dans une ancienne zone militaire, un projet d’installation de cinq hectares de panneaux photovoltaïques est en train de se concrétiser sur une prairie aujourd’hui occupée par un agriculteur laitier.
Voici le projet :
https://www.notre-planete.info/actualites/2438-site_militaire_centrale_solaire
Cette tribune tente de développer un argumentaire qui démontre l’absurdité d’un tel projet face à la nécessité de développer l’agriculture de conservation des sols et voire même plus loin, l’agroforesterie.
Arrêtons d’araser la planète, aidons la à transpirer en reconstituant sa peau.

Quelques rappels

Au sein de notre biosphère, l’élément qui régit la plus importante quantité d’énergie est sans conteste l’évapotranspiration : plus de 80 % de l’énergie solaire est transformée en évapotranspiration.
L’énergie solaire se transforme en énergie latente à travers laquelle du végétal et de l’évapotranspiration est produit. Sans le végétal, l’énergie solaire se transformera en énergie sensible qui réchauffera l’atmosphère.
Comprendre l'importance de l'évapotranspirationL’énergie fossile consommée par l’homme est une toute petite fraction de l’énergie solaire transformée en chaleur latente par évapotranspiration qui est représentée par le cube bleu dans l’illustration ci-jointe.
L’évapotranspiration est souvent considérée comme de l’eau perdue pour l’agriculture. En réalité il n’en est rien, c’est elle qui ramène l’eau de l’océan et qui rafraîchi le climat. C’est ce qu’on appelle la pompe biotique.
J’ai écris sur le sujet dans mes précédents articles.

https://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.1060.7758&rep=rep1&type=pdf

Rendement de l’énergie photovoltaïque

La limite théorique du rendement d’un panneau photovoltaïque est de 31 %. Avec des panneaux solaires au silicium amorphe, le rendement est généralement compris entre 6 et 9 %, ce qui est assez faible. Les panneaux polycristallins ont un rendement situé entre 13 % et 18 %. C’est le type de panneau le plus couramment utilisé. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est engie my power.
https://mypower.engie.fr/energie-solaire/conseils/rendement-panneau-solaire.html#:~:text=La%20limite%20thC3%A9orique%20du%20rendement,panneau%20le%20plus%20couramment%20utilis%C3%A9.
On peut augmenter le rendement par brouillard
https://www.bol.com/be/nl/p/augmentation-du-rendement-d-une-centrale-solaire-a-l-aide-d-un-systeme-de-refroidissement-par-brouillard/9300000057313049/ ?
Referrer=ADVNLPPcef19f00cdbf92970065bba51d000051917&utm_source=51917&utm_medium=Affiliates&utm_campaign=CPS&utm_content=txl
On peut résumer en étant généreux que 20 % de l’énergie solaire est transformée en électricité, le reste est transformé en quoi ? En énergie radiative qui réchauffe l’atmosphère.
Le remplacement des énergies fossiles par de l’énergie solaire photovoltaïque ou éolienne pour éviter les émissions de gaz à effet de serre est la posture qui intéresse ceux qui pensent que ce sont nos émissions de GES qui sont les responsables des extrêmes climatiques.
Par cette posture, ils négligent totalement le fait que la végétation est le régulateur du climat et que la principale dissipation d’énergie solaire se réalise par l’évapotranspiration.

Efficacité : photovoltaïque versus ACS

Le décors étant planté, en quoi l’ACS (Agriculture de Conservation des Sols) peut-elle être plus performante sur le plan environnemental que des panneaux photovoltaïques sur des prairies, mais surtout sur des parcelles agricoles en agriculture conventionnelle avec labour ?

Semis direct de haricots sur retour de soya, suivi d'un semis de seigle.
Semis direct de haricots sur retour de soya, suivi d’un semis de seigle.
PV sur terre agricole, les 20 % d'énergie solaire captés peuvent-ils dépasser tous les avantages de l'ACS ?
PV sur terre agricole, les 20 % d’énergie solaire captés peuvent-ils dépasser tous les avantages de l’ACS ?

Voici les chiffres de l’efficacité que l’agriculteur québécois Jocelyn Michon en agriculture de conservation depuis 25 ans sur 240 ha m’a communiqué.
Calculs de l’efficacité à partir de l’augmentation du taux de matières organiques et des économies en carburant par rapport à l’agriculture conventionnelle.
1 / Séquestration de1250 kg de CO2/ha/an par l’élévation du taux de matières organiques.
2/ Réduction de 250 kg de CO2 par ha/an par économie de carburant.
3/ Pour donner une idée, l’économie en carburant réalisée par l’entreprise était l’équivalent de la consommation de 14 petites voitures diesel qui font 20000 km/an chacune.
4/ La production de maïs de 394 kg de maïs produit par litre de carburant consommé alors que la moyenne est de 129kg.
5/ 70% plus de maïs par unité d’azote appliqué, tout en maintenant des rendements de 12% plus élevés que la moyenne du secteur.
6/ Absence de fongicide et d’insecticide sur le maïs et soya en croissance.
7/ Parc de machinerie étant plus petit, économie de $600000.
8/ Un passage d’herbicide sur ces deux cultures en période de croissance.
Au travers de ces chiffres, on voit que l’ACS participe à la diminution des GES.
Il est très difficile de présenter les chiffres de l’efficacité du photovoltaïque ne les ayant pas en ma possession. Au-delà du rendement de 20 %, il faut aussi tenir compte de l’empreinte carbone des matériaux utilisés, de la fabrication, du montage et de l’entretien.
Il serait aussi intéressant de réaliser des mesures de température au dessus des panneaux solaires photovoltaïques et comparer par rapport au champ couvert de plantes en croissance, notamment de maïs tant décrié.
L’installation de panneaux photovoltaïques participe également à la perte de biodiversité (notamment par la perte d’habitat) alors que des progrès dans l’ACS, que des agriculteurs ne manqueront pas de réaliser (surtout si on les aide), apportera plus de biodiversité à l’agriculture et par la même, à la société.

Conclusions

Ce qui est absurde est le fait que ces panneaux installés sur des terres agricoles participent à l’élévation de température de l’atmosphère par radiations sensibles alors qu’on sait que les plantes en croissance rafraîchissent l’atmosphère.
Les 20 % de production d’énergie électrique devraient réduire le réchauffement climatique, et par rapport au développement de l’ACS, c’est l’inverse qui se produit.
Il n’est pas question de négliger la diminution nécessaire des émissions de gaz à effet de serre, mais il faut bien admettre que le développement de l’ACS est beaucoup plus avantageux sur des terres agricoles que l’installation de PV.
Par ailleurs, il devient de plus en plus clair que l’activité de végétalisation entraînera la création de qualités humaines susceptibles de générer la diminution des GES, l’inverse n’étant pas vrai. Les résultats de l’agriculteur Jocelyn Michon le prouvent.
La place des PV étant bien entendu sur des zones déjà urbanisées, mais dans ces zones, il est de plus en plus question d’y planter des arbres.
Pour ma part, j’ai l’intuition que, vu la sécheresse récurrente en Europe, dans cinq ans, on parlera moins des GES mais plus de la manière dont on va pouvoir revégétaliser le mieux possible, aussi bien les zones urbaines que les zones agricoles.


21
décembre
2020

La régulation biotique

La civilisation moderne est le résultat de trois cents ans de modernisation de la communauté mondiale basée sur les progrès de la science et de la technologie. L’idéologie du modernisme a formé le concept de la biosphère comme seule source de ressources pour l’amélioration de la vie humaine, ce qui a conduit à une destruction sans précédent des écosystèmes naturels et à une diminution rapide de la biodiversité.(Texte extrait de Biotique Regulation)

Dans l’hydrosphère de notre planète (la planète d’eau sur laquelle nous vivons), il y a deux états stables de l’eau : l’état solide la glace à – 80°C, et la vapeur lorsque la planète sera à 400°C si nous continuons à vivre de la sorte. Il semble évident que ces deux états stables sont incompatibles avec le vie. La planète Vénus est à + 400°C et la planète Mars à -70°C et il n’y a aucune présence de vie. Ce qui laisse supposer que la vie ne pourra se perpétrer sur Terre qui si l’homme change radicalement sa manière de vivre.
La vie a besoin de la forme liquide de l’eau à 15°C. Cela nécessite d’abord un apport constant d’énergie venant du soleil ; ensuite, cet état étant instable (sans intervention, la température va fluctuer), il doit être régulé. Donc apport constant d’énergie et régulation de la température sont indispensables. Il en va de même avec votre chaudière si le thermostat est défectueux : soit vous aurez froid parce qu’elle ne démarrera pas, soit elle va produire de la vapeur et peut-être détruire des éléments ; cependant il y a des aquastats de sécurité qui empêcheront cette destruction. La biosphère n’en possède pas, quoique....! Notre planète reçoit par m² environ 1300 wattheure par heure d’énergie venant du soleil. Cette énergie doit être dissipée quelque part ou par quelque chose. En fait, c’est le système vivant qui, en se structurant, dissipe cette énergie qui est venue du soleil dans le spectre ultraviolet et qui retournera dans l’univers sous forme de chaleur dans l’infrarouge.La question est de savoir comment cette énergie se dissipe ?

L’entropie

D’abord définissons ce qu’on entend par dissiper l’énergie. Il s’agit de la transformer dans une forme moins « noble » que celle que la structure a reçu, c’est-à- dire qu’on ne pourra pas revenir en arrière. Les photons de la lumière solaire peuvent créer avec l’aide de l’écosystème, de la photosynthèse et produire les tissus des plantes, mais la décomposition des plantes qui va nourrir les micro-organismes du sol est totalement incapable de refaire des photons. On ne peut passer que d’une énergie noble à une énergie moins noble, ou autre qui a d’autres capacités. On appelle cela aussi l’entropie. On pourrait comparer la biosphère au vol d’un avion. Ce dernier est muni d’ailes qui le portent, de gouvernail de profondeur et de direction qui le dirigent, de moteurs qui le font avancer et de pilotes qui gèrent tout cela. Il y a aussi tout un attirail de circuits électroniques, électriques ou hydrauliques qui aident tout ce beau monde. Tous ces appareillages sont en relation les uns avec les autres, avec les sondes de toutes sortes qui indiquent les paramètres, avec les ailes et les moteurs, le tout constituant un ensemble cohérent qui tient l’air pour emmener les passagers à bon port.La biosphère peut être considérée comme un système semblable où des éléments interagissent les uns par rapport aux autres. Le but étant de dissiper l’énergie solaire tout en régulant la température à15°C ; on comprend facilement que cet état est totalement instable. La régulation est dès lors nécessaire pour amener les habitants de notre planète à bon port c’est à dire continuer à vivre tant que l’énergie solaire est disponible. Ce n’est pas gagné avec le mode de vie actuelle de l’humanité.
En reprenant la métaphore du vol d’un avion, si une perturbation survient, les instruments de bord vont la détecter et corriger le vol. Et bien il en va de même avec la biosphère, une perturbation de celle-ci engendrera une réaction de l’écosystème pour annuler la perturbation. Pour réguler le vol de l’avion, sans nous en rendre compte, nous avons copié la nature. Ce fait a été estompé par cette croyance que les espèces s’adaptent aux fluctuations changeantes de l’environnement et que c’est le mieux adapté qui l’emporte. Si c’était le cas, rien n’existerait pour réguler l’environnement et l’adaptation de l’espèce pourrait même accentuer la perturbation ; c’est ce que l’humanité est réellement en train de faire sans s’en rendre compte. Dans la réalité biologique, il en va tout autrement. Les espèces les mieux adaptées au sein de l’écosystème sont celles qui offrent la meilleur régulation de la biosphère ; les meilleurs dispositifs dans un avion étant ceux qui répondent le mieux aux perturbations. Sans ironie, les virus doivent bien jouer quelque part un rôle dans ce nouveau concept de régulation de la biosphère ! L’ONU se penche sur le problème. https://news.un.org/fr/story/2020/10/1081052?fbclid=IwAR3zXKwxfGA6b8mrPb7AX_DK4f_Z4E5wjvo9iDXxTFsBfITXyT2QshddBeI

Un premier exemple des bisons stimulant la prairie

Impact du pâturage sur la végétationVoici un exemple au Pléistoscène Park en Sibérie (https://pleistocenepark.org/). On observe que le pâturage du troupeau de bisons et d’autres animaux stimule la croissance des plantes. Il suffit de regarder en bas à gauche de l’autre côté de la clôture où il n’y a pas d’animaux, la différence est frappante. Ce qui veut dire que c’est le biotope en relation avec ces animaux qui gère l’environnement. En d’autres mots, comme ils le disent ici : http://www.biotic-regulation.pl.ru/index.html?fbclid=IwAR1vXxgUw44DF3VQz1Aj3lbCOvwsRPYj5JqSJJ4XdURrWcL_z59ahrlgv4o
La régulation biotique naturelle de l’environnement est basée sur des informations génétiques codées dans les génomes d’espèces biologiques naturelles combinées en communautés écologiques.

On peut même considérer que les plantes et les animaux vivent en symbiose dans une collaboration bien plus grande que la compétition pour la survie. Les animaux créent la prairie qui elle-même entre en relation avec le cycle du carbone et de l’eau. En quelque sorte, on retrouve là, le pâturage dynamique d’André Voisin ou l’holistique management d’Allan Savory.

Un deuxième exemple des forêts faiseuses de pluie

Il y a aussi l’exemple des forêts faiseuses de pluie abondamment relaté dans mon précédent article : https://agriculture-de-conservation.com/Les-vaches-n-ont-plus-un-brin-d-herbe-La-pompe-biotique-peut-les-aider.html
Je voudrais y ajouter un élément supplémentaire. Voici trois paysages.

Zone ultra urbanisée
Zone ultra urbanisée
Open field
Open field

Les 2 premières photos montrent une zone urbanisée et une culture dénudée avec un ciel sans pratiquement pas de nuages. Il y a production de chaleur en infrarouge par réflexion du sol et des bâtiments. Dans ces deux cas, la vapeur d’eau, par sa grande capacité d’effet de serre, additionnée des gaz à effets de serre comme le CO2 et le méthane contenus dans l’air, réchauffe l’atmosphère, ce qui augmente la pression de l’air et repousse les nuages au large : il n’y a pas de régulation de température ni d’humidité.
Humidité au dessus de la forêtLa troisième photo montre une forêt équatoriale où la pompe biotique fonctionne. La forêt produit des nuages qui augment la nébulosité et la réflexion de la lumière solaire dans l’espace. La condensation de l’évapotranspiration rafraîchit aussi l’atmosphère. En quelque sorte, c’est en jouant sur le sombre de la forêt et le clair des nuages que la forêt régule la température de l’atmosphère.
Quelques chiffres :
Le pouvoir climatiseur d’un arbre de 12 m de diamètre est l’équivalent d’un total de 10 climatiseurs domestiques .Une hêtraie évapore par an une hauteur de 200 mm d’eau sur toute sa surface, l’Amazonie c’est 1000 mm. Toute cette évaporation crée une dépression quand elle se condense et ramène l’eau des océans sur les continents pour compenser l’eau des rivières.
Un vaste effort international est nécessaire pour étudier l’impact climatique stabilisateur des écosystèmes naturels les moins perturbés qui restent encore. La stabilité climatique à long terme et la durabilité à l’échelle planétaire dépendent de l’existence de vastes zones où les écosystèmes naturels sont autorisés à fonctionner en maintenant les conditions environnementales dans un état propice à la vie. L’approche complexe doit inclure la restauration et la protection des systèmes naturels comme une mesure majeure, car leur dégradation peut entraîner un effondrement climatique, que la combustion de combustibles fossiles se poursuive ou non. Toute solution stratégique considérable exigera d’énormes ressources de l’humanité. De telles solutions doivent donc être cohérentes entre elles, sinon la situation climatique ne fera que s’aggraver (par exemple, l’augmentation de la production de biocarburant peut conduire à une intensification de la déforestation).

Un troisième exemple de la succession par les plantes colonisatrices vers la forêt

Le développement successif des plantes et du sol
Sur ce schéma, on voit bien la succession des plantes réparatrices pour aller vers l’arbre et la forêt naturelle. Ces derniers sont les mieux habilités à dissiper le maximum d’énergie solaire qui est l’impérieuse nécessité de la biosphère. Une fois la forêt installée, il faut maintenir sommairement en vie toute les plantes réparatrices au cas où un accident ferait disparaître la forêt ; c’est le rôle des animaux forestiers qui piétinent le couvert d’herbacées et qui dégradent des arbres. Et dès lors réactivent la réparation. Il y a régulation de l’atmosphère et du climat par le retour à la forêt naturelle.
L’AC a un rôle très important à jouer là dedans dans le sens où elle suggère de couvrir le sol comme le fait la nature. C’est une révolution culturelle dont on ne soupçonne pas encore les conséquences. Lorsque les gens auront compris qu’il ne faut plus laisser le sol nu mais qu’il faut le couvrir toute l’année de plantes vertes, l’humanité aura fait un grand pas en avant. D’autant que nous allons peut-être subir des sécheresses de plus en plus graves.

La pompe biotique, versus couvert Biomax
La pompe biotique, versus couvert Biomax

10
août
2020

Les vaches n’ont plus un brin d’herbe.... La pompe biotique peut les aider

Pour certains agriculteurs, cet été 2020 devient vraiment très problématique ; ceci vous l’aurez compris, à cause de la sécheresse. Voici un article qui en parle.https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/il-y-a-plus-un-brin-d-herbe-pour-les-vaches-les-agriculteurs-a-nouveau-frappes-par-la-secheresse-en-saone-et-loire_4060327.html

La pompe biotique

Souvent, on me dit qu’on n’y peut rien, que c’est comme ça ou que c’est la fatalité ou le réchauffement climatique dû au CO2, même s’il y participe. Et bien non, c’est le manque de forêts sur les continents. En 2007, Victor Gorshkov et Anastasia Makariéva, deux chercheurs russes, ont publié une étude qui démontre que ce sont les forêts qui ramènent l’eau de l’océan sous forme de pluie sur les continents. https://fr.mongabay.com/2013/08/une-nouvelle-theorie-meteorologique-avance-que-les-forets-sont-generatrices-de-pluie/
Voici ce qu’ils disent : « La pompe biotique est un mécanisme à travers lequel les forêts naturelles créent et contrôlent les vents allant de l’océan vers les terres, apportant de l’humidité à toutes les formes de vie terrestre. Les vents ont tendance à souffler des zones de haute pression vers les zones de basse pression. Mais comment un système de basse pression se forme-t-il au-dessus des terres ? La pression de l’air dépend du nombre de molécules de gaz. Lorsque la vapeur d’eau se condense, elle disparaît de la phase gazeuse ; le nombre de molécules de gaz diminue et la pression de l’air chute. Ainsi, si l’on parvient à maintenir un processus de condensation au-dessus des terres, celles-ci deviennent une zone de basse pression permanente. La vapeur d’eau présente dans l’atmosphère de la Terre possède une propriété physique remarquable : elle est instable vis-à-vis de la condensation.
Si un volume d’air contenant une grande quantité de vapeur se retrouve poussé vers le haut, l’air se refroidira à tel point que la vapeur se condensera. À cause de cette instabilité, s’il existe une quantité suffisante de vapeur d’eau dans la partie inférieure et chaude de l’atmosphère, une condensation aura lieu. Le feuillage et les branches d’un arbre possèdent une surface totale beaucoup plus grande que la projection de ce même arbre sur le sol. Ainsi, l’évaporation issue d’une forêt apporte plus de vapeur d’eau à l’atmosphère que l’évaporation provenant d’une surface d’eau ouverte de même taille. Par conséquent, la condensation se produit plus facilement au-dessus des forêts qu’au-dessus des océans. Les forêts, plutôt que les océans, deviennent les zones de basse pression où les vents humides convergent. Pour compléter le cycle, l’humidité retombe sur les terres sous forme de précipitations puis retourne vers l’océan sous forme d’écoulement dans les rivières. »

J’en ai réalisé un petit schéma.
Pompe biotique

Prenons une capture d’écran du satellite Sat 24 en date du 29 juillet 2020, journée très chaude.
Image satellite Juillet 2020

Révégétaliser la planète

On incrimine souvent les émissions de CO2 comme responsables du changement climatique et par conséquent des sécheresses, mais comment expliquer que le CO2 empêcherait les nuages d’arriver sur les continents alors qu’il est réparti quasi uniformément sur la planète ?
Je ne veux pas dire par là qu’on peut émettre du CO2 autant qu’on voudra. Pour ma part, soit l’énergie solaire se dissipe en cycle de l’eau et du carbone grâce à la végétation, soit elle se dissipera dans l’atmosphère sous forme de réchauffement climatique par la réflexion de l’énergie solaire sur les sols déforestés dans le spectre des infra-rouges. J’émets l’hypothèse qu’à partir d’un certain seuil de déforestation des continents, ceux-ci deviennent des « taques chauffantes »* atmosphériques. La haute pression engendrée par ce phénomène empêche les nuages d’arriver.
D’où une impérative nécessité de revégétaliser la planète. On ne doit pas seulement considérer l’Europe de l’ouest qui voit sa superficie de forêts augmenter, mais l’ensemble des continents, y compris l’Afrique et l’Asie.

L’humanité est à un tournant de son histoire. Je ne suis pas climatologue ou météorologiste ; mon raisonnement est peut-être entaché d’erreurs, mais si cette théorie de la pompe biotique s’avère exacte, il est plus que temps d’agir. De toute manière, il n’y a aucun mal à développer un programme de reforestation et de régénération des sols par l’agriculture de conservation. Au contraire, il faut prioriser ce développement par rapport à la diminution des émissions des GES. Cette dernière deviendra une conséquence de la revégétalisation par le simple fait que les qualités pour la diminution des émissions de GES émergeront de la revégétalisation.

Alors que faire ?
Il y a des économistes qui cherchent à changer les choses en allant vers une création monétaire pour une reconstruction écologique au niveau planétaire. Comme ici : https://www.institut-rousseau.fr/sortir-vite-et-durablement-de-la-crise-economique-en-utilisant-la-creation-monetaire-et-lannulation-de-dettes/?fbclid=IwAR30orE0gf_j3657oG-co979SXbHxJ3iITtMK7NOnx2qNsYZoqC7vU4diGs
L’agriculture de conservation des sols et l’agroécologie cherchent des moyens pour avancer. Ces deux outils, création monétaire et agriculture de conservation, pourraient se rencontrer et avancer de concert. Sur ce site A2C où la diversité est mise en avant, il me semble que cette idée n’est pas aussi saugrenue qu’il n’y paraît. C’est juste une proposition...

(*) taque : plaque en fonte


1er
novembre
2019

Sécuriser les apports de biomasse pour le maraîchage à travers des projets villes campagnes . Concept étudié lors d’une ballade autour de chez moi.

En visionnant la vidéo de Konrad Schreiber, je suis tombé sur cette expression qui va me servir de fil conducteur au long de cet article. C’est de 3h 38.00 à 3h 39.40. https://www.youtube.com/watch?v=VLXs5xTU8Cw

Pourquoi faut-il assurer les apports de biomasse pour le maraîchage ? Si on veut tout simplement obtenir un maraîchage durable, il faut 20 tonnes de matières sèches par hectare et par an. Seul, le maraîcher ne peut arriver à obtenir in situ cette quantité de matières organiques ; une partie conséquente doit venir de l’extérieur.
Le potentiel des villes et surtout de ses alentours directs est très important pour
peu que ceux-ci soient vallonnés et impropres à l’agriculture industrielle, c’est
le cas de mon environnement immédiat.
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Depuis plus d’un siècle, l’urbanisation s’est développée mais aussi les zones boisées qui étaient dévolues aux prairies et aux prés vergers. JPEG - 174.7 ko
Cette autre photo prise à 1 km de là nous montre l’interaction entre la ville et la campagne. A l’avant plan, une prairie utilisée par un éleveur de chevaux, au milieu la Meuse et son pont barrage ainsi que l’autoroute sur la rive droite . C’est l’endroit où serait né Charlemagne, à cette époque là, il paraît qu’à cet endroit, on pouvait
traverser la Meuse à gué en été.
Au loin des terrils rappelant le travail pénible de nos grands parents et l’essor économique qu’ils ont donné à la région. Ces terrils sont chargés d’un biotope qu’on pourrait utiliser et développer dans le cadre de ce projet ville campagne.

JPEG - 313.1 koUn peu plus loin, j’ai découvert un trésor pour des maraîchers. Je ne connais pas la personne qui l’a stocké, ni la raison pour laquelle elle l’a stocké, mais ces matières organiques seraient mieux mises en valeur dans un réseau de distribution pour le
maraîchage et les jardins familiaux qui se développent aux alentours de la ville.

JPEG - 237.5 koVoici un potager familial qui vient de se créer sur une ancienne caserne désaffectée.
Si même ce n’est pas encore une généralité, il y a un certain engouement pour la recherche d’une alimentation auto-produite dans le respect de l’environnement.
Ce respect se limitant bien sûr à la somme de connaissances acquises par ce public concerné ; des progrès doivent encore être réalisés en matière de couvertures de sol morte ou vivante et surtout, de non travail du sol.
Voyant cela, l’idée qui me vient à l’esprit serait de pouvoir partager les attentes du citoyen avec les impératifs de l’agriculture et des agriculteurs.

JPEG - 254.3 koUn maraîcher en auto-cueillette s’est installé de l’autre côté de la vallée. Lui aussi devra être fourni de matière organique.

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Voici les potagers familiaux auxquels je participe, composés de parcelle de 50 à 100 m2. Nous disposons d’eau à volonté venant de la colline ainsi qu’un bosquet (à gauche) que nous pouvons tailler pour nous fournir en couverture de BRF. A cet égard, j’essaye de faire passer l’idée de couverture permanente et de non travail du sol, ce que je réalise sur ma parcelle.
Comme chez les agriculteurs, il y a beaucoup de réticence chez les jardiniers à s’orienter vers cette voie.
Malgré tout, une constance s’installe dans le sens où ce sont les plus jeunes qui sont les plus réceptifs et c’est encourageant.
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A travers ce petit périple, on voit que le potentiel de biomasse est important. Aujourd’hui, les déchets verts sont collectés par l’entreprise Intradel. Elle s’est dernièrement dotée d’un espace Jardin Ressources pour inciter les gens à jardiner.
https://www.intradel.be/produire-moins-de-dechets/jardin-ressources-be/l-actu-de-nos-chantiers-participatifs.htm?lng=fr
C’est comme partout, les idées de développement sont un peu disparates sans pratiquement aucun rapport les unes avec les autres. Ce serait bien de pouvoir fédérer une mise en réseau où chacun garderait son autonomie tout en participant à la mise en commun de ce potentiel.
Encore une fois, l’AC nous montre l’exemple.


5
avril
2019

Dérèglement climatique et A2C

Le premier juin de l’année dernière la vallée où j’habite a été inondée de façon dramatique, heureusement sans victime humaine mais avec des dégâts conséquents. Plusieurs habitants ont énormément perdu. C’est par ailleurs toute la région liégeoise qui a été touchée.
Malgré que notre bassin versant ne soit pas en agriculture intensive, nous n’avons jamais subi un tel débit d’eau ; jamais l’eau ne coule à cet endroit. L’eau qui coule du talus ne provient pas de terrain en agriculture intensive. Après avoir traversé un km de zone marécageuse, cette eau est de couleur brune ; seule l’urbanisation sur les hauteurs en est la cause. Bien entendu si les versants étaient labourés chaque année, les dégâts auraient été bien pires. Il n’est pas besoin d’avoir de l’agriculture pour que l’eau soit brune ; il suffit d’être en présence de déforestation et d’urbanisation.

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On peut dire que le printemps 2018 aura été chahuté de toute part par un dérèglement climatique de grande ampleur.

Cependant comme certains veulent le faire apparaître, on peut se demander si c’est bien l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère qui est à l’origine de ce problème, et je ne suis pas le seul à me le demander.
https://www.lajuntatribunedemocrat.com/news/20190218/soil-ecologist-challenges-mainstream-thinking-on-climate-change?fbclid=IwAR3z1yE_f0YqIlzfUbRW8gzLhezcAQl329IEaoF-YQYs37HbG7YqPDfPUG0
Elle dit ceci : « C’est un fait scientifique que la vapeur d’eau représente 95% de l’effet de serre, alors qu’au plus 3% du dioxyde de carbone est le résultat de la combustion de combustibles fossiles, et que le dioxyde de carbone ne représente que 0,04% de l’atmosphère », a-t-elle dit . "Alors, en continuant « Comment une trace de gaz peut-elle changer le climat mondial ?{{}} »"

Il y a aussi cette étude par des scientifiques slovaques
http://www.waterparadigm.org/download/Water_for_the_Recovery_of_the_Climate_A_New_Water_Paradigm.pdf
C’est en anglais, mais pour un esprit un tant soit peu scientifique, la traduction par un moteur de traduction est suffisante pour comprendre où ils veulent en venir.

A mes yeux, c’est ce schéma qui représente le mieux la cause de ce dérèglement climatique
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C’est l’évapotranspiration par le végétal et la végétalisation ainsi que l’évaporation directe sur un sol nu de l’eau qui régulent la température de notre environnement. (C’est l’hypothèse que je défends ici)

L’évapotranspiration du végétal la régule de manière douce et l’évaporation sur un sol nu de manière chaotique.
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Le courant d’humidité (comme tous les courants qui vont du plus vers le moins) va du plus humide au moins humide ou au plus sec, voici une photo qui l’atteste.
Le débit des pluies et orages augmentera en fonction de l’augmentation des différences d’humidité.
Dès lors il me semble que la végétalisation en augmentant le taux d’humidité de l’atmosphère par évapotranspiration qui constitue le cycle court de l’eau, tamponne ou réduit le cycle long venant des océans.
En artificialisant les sols par l’urbanisation ou les cultures qui mettent le sol à nu, on ne fait qu’amplifier les pluies et les orages chaotiques.

Quand au CO2, on peut aussi se demander si son taux n’est pas plus élevé sous la canopée des arbres que dans l’atmosphère puisque c’est la respiration du sol qui l’émet et ce sont les arbres et les plantes qui l’utilisent directement. C’est pourquoi une végétalisation permanente est nécessaire.

Il me semble qu’il est plus que temps d’arrêter de croire qu’une technologie aussi sophistiquée soit-elle va permettre de résoudre ce problème de dérèglement climatique ; nous avons besoin d’un changement radical de paradigme.
Les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ne solutionnent qu’une toute petite partie du problème en occasionnant par ailleurs des problèmes de gestion de réseaux, ce qui est très bien expliqué par Jean-Marc Jancovici

Tous nos efforts devraient être mis sur la végétalisation de la planète entière, les conséquences ne peuvent être que positives.
L’A2C s’y emploie, et elle démontre qu’on peut faire mieux avec moins ce qui renforce le nouveau paradigme. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière mais de véritables perspectives de développement humain et socio-économique.
Par ailleurs, la diminution du CO2 de l’atmosphère est contenue dans la végétalisation et la régénération des sols qui stockent le carbone. L’inverse n’étant pas vrai : ce n’est pas parce qu’on va remplacer les énergies carbonées par l’énergie solaire qu’on va re-végétaliser la planète.
Le « faire mieux avec moins » qui découle naturellement de l’A2C engendrera une modification du comportement sociétal qui peut aboutir à une vision non contraignante de la sobriété.

Que voulons nous ?
Continuer une agriculture d’extraction ou opter pour une agriculture de végétalisation qui aboutira je l’espère à la végétalisation des villes autant que faire se peut ? Il faut savoir que 95 % de la matière sèche d’une plante provient de l’atmosphère et qu’elle a besoin de cette matière sèche pour obtenir le reste qui vient de la roche mère.

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Chers lecteurs, si vous voulez savoir, allez visiter ces agriculteurs qui ont opté pour la régénération et la végétalisation ; il y en a certainement près de chez vous.
Vous n’aurez pas besoin de bottes : leurs champs sont couverts.


22
novembre
2018

L’agriculture de conservation et les intérêts : un autre paradigme

Dans un article consacré à la question de savoir si une transition écologique peut se faire avec le capitalisme, j’ai relevé ceci : "Le modèle actuel est arrivé au bout de ce que nous pouvons imposer à la planète mais mes clients n’investissent qu’avec des promesses de profit, et cela ne va pas changer." M.Pavan Sukhdev économiste et banquier à la Deutsche Bank. https://www.calliege.be/salut-fraternite/103/une-transition-ecologique-peut-elle-se-faire-avec-le-capitalisme%e2%80%89/
Ce qui signifie que des économistes et des banquiers sont bien conscients de ce problème.
Sans jeter l’opprobre sur quiconque, nous sommes là face à un problème de système et non de personne.
Jusqu’à présent, c’est l’intérêt, le dividende et la rente qui ont été les moteurs de notre système avec les impératifs du marché comme contrainte ; c’est ce qu’on appelle le système capitaliste.
En lisant attentivement l’éditorial de Frédéric Thomas dans sa revue TCS
http://agriculture-de-conservation.com/Avec-la-meteo-erratique-de-2018-l-AC-prouve-sa-robustesse-climatique.html , on peut se demander si l’AC n’est pas en train d’inventer une nouvelle notion de l’intérêt.

Semis direct dans un couvert de sorgho - Sud Ouest de la France
Semis direct dans un couvert de sorgho - Sud Ouest de la France
L’agriculture de conservation serait-elle en train d’inventer une nouvelle notion de l’intérêt ?

L’intérêt financier n’existe pas au départ, il doit être créé par la production de nouvelles richesses à partir de la consommation des ressources planétaires aux conséquences désastreuses pour l’écologie. Par contre l’AC en produisant avec moins d’intrants, économise des richesses qui pourront être utilisées à autre chose et c’est intéressant. Et bien la voilà cette nouvelle notion de l’intérêt : faire mieux avec moins et ce qui est économisé constitue l’intérêt.
Dans l’agriculture de conservation, ne venant pas de nulle part, n’étant pas créé de rien, cette nouvelle notion de l’intérêt vient de la photosynthèse que l’agriculteur ACiste a su développer grâce à son expertise et son matériel pour remplacer petit à petit l’acier par du biologique. Comme la photosynthèse se créé avec l’énergie solaire, on peut penser que cette nouvelle notion de l’intérêt revêt un caractère énergétique. Dès lors on pourrait parler d’intérêt énergétique ou de rente
énergétique.

Faire payer des intérêts financiers sur des investissements consacrés à l’AC me paraît illogique et contre-productif

C’est ce que dit l’auteur de l’article précité : « Une transition écologique digne de ce nom nécessite des investissements massifs sans rentabilité financière immédiate. Les entreprises privées capitalistes, ne s’intéressant qu’au profit donc à la demande solvable, sont incapables de réaliser ces investissements. »
Pour ma part, comme je l’ai dit plus haut, il ne s’agit plus d’une rente financière, immédiate ou non mais d’un autre type de rente.
Dès lors il faut permettre à l’agriculteur ACiste d’exercer son métier qui n’est pas seulement de producteur mais également de chercheur, d’expérimentateur, de pouvoir s’exprimer à travers ses résultats qui sont de faire mieux avec moins en générant une économie d’intrants et la production de connaissances qui constituent la nouvelle source d’intérêt. Si la marche de cet agriculteur est entravée par des remboursement d’intérêts financiers, il devra consacré beaucoup plus de temps, d’énergie à la culture de rente en postposant l’augmentation de la fertilité de son sol. Certes, la culture de rente est nécessaire à la société, je ne l’oublie pas ; mais il
faut aussi savoir que la société gaspille entre 30 et 50 % de la nourriture. Ce gaspillage serait beaucoup mieux utilisé pour augmenter la fertilité des sols ; c’est un choix de société, cela doit devenir notre choix.

Une autre idée du capitalisme, de la capitalisation

Depuis la nuit des temps, les humains ont essayé de « mettre de côté » pour des jours moins faciles et l’ère agricole qui a commencé voici 10 000 ans a facilité cette approche.
Dès lors l’humanité s’est regroupée autour de la croyance qu’une accumulation de biens était possible et pouvait améliorer les conditions de vie en développant les possibilités du progrès matériel.
Depuis 10 000 ans, nous baignons dans cette croyance qu’une croissance continue de l’accumulation est possible ; nous arrivons à la fin de ce paradigme. Nous avons atteint les limites du fonctionnement de la biosphère, nous ne pouvons continuer à accumuler de cette manière sans altérer dangereusement ce dernier.
Faut-il pour autant abandonner l’idée de capitalisation ? Je ne le pense pas mais il sera nécessaire d’en changer le sens pour le faire adhérer aux exigences de la biosphère.
Encore une fois l’AC nous montre la route par la capitalisation du volant d’autofertilité qui une fois arrivé à sa valeur optimale, sera entretenu par des cycles de la matière organique qu’il nous faut comprendre et organiser à tous les niveaux.
Il y a d’autres volants d’inertie comme la biomasse, le CO2 , l’humidité de l’air par
l’évapotranspiration des plantes sans oublier les volants d’inertie thermique et biologique de l’océan. Tous interagissent les uns avec les autres pour constituer un système qu’on appelle la biosphère.
La question qui reste en suspens est de savoir comment organiser une approche socio-économique autour de cette nouvelle forme de capitalisation, de ce nouveau paradigme.

Sortir de la soumission au système monétaire

Cet article n’est qu’un essai, une perception différente de la chose économique. Il n’a pas la prétention d’apporter une vérité irréfutable qui d’un coup de baguette magique pourrait résoudre tous les problèmes.
C’est une hypothèse qui doit être vérifiée, confirmée, infirmée ou amandée en acceptant le verdict en même temps qu’une possibilité d’évolution.
Dans des discussions au sein de blog ou de groupe FB sur des sujets sensibles comme ceux-là, on constate souvent cette fatalité que nos activités sont soumises au système monétaire.
Il est clair que cette soumission au système monétaire constitue le problème principal à résoudre si nous voulons un tant soit peu améliorer les conditions de vie sans dégradation planétaire. On ne pourra le résoudre que par une prise de conscience qu’un nouveau système auquel chacun devra participer, est possible, l’AC y participe.

Alors que faire ?

Il faut saisir toutes les opportunités qui peuvent se présenter.
Il apparaît que depuis quelques temps, des ACistes sont approchés par des sociétés privées qui leur proposent de subvenir financièrement à leur démarche d’AC.
Dès lors, il semble qu’il serait bon que tous les acteurs se mettent autour d’une table et encore mieux, chaussés de bottes si c’est nécessaire, autour d’un profil.
http://www.greenotec.be/pages/vulgarisation/pages-activites-passees/activites-passees/conference-f-thomas-itineraire-vers-le-semis-direct-et-plus-loin.html . C’est la visite du champ qui est la plus démonstrative, je le constate souvent au jardin.
Je termine par une citation de Frédéric Thomas s’adressant aux responsables :
"Alors, au lieu de penser pour nous agriculteurs, de participer à de coûteux meetings internationaux ou de déballer des expertises sur les plateaux télé, venez nous rencontrer, venez voir nos champs, venez constater comment en développant une approche cohérente, nous avons déjà commencé à inverser réellement les tendances. Ce changement de paradigme et ses impacts facilement visibles
et mesurables vous surprendront et vous donneront certainement des idées pour aborder différemment d’autres enjeux majeurs auxquels notre société doit faire face.
"
Puisse ce modeste article aider Frédéric à rencontrer ses souhaits.