Tous ces couverts végétaux aux bénéfices multiples posent question. C’est dans un
contexte réglementaire fort qu’ils ont toute leur place, mais pas seulement…
Le couvert végétal (repousses ou espèces implantées) présent pendant
l’interculture (période qui sépare la récolte d’une culture du semis de la culture
suivante) peut avoir plusieurs appellations selon les objectifs qu’on lui donne. Il
s’appelle CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrates) s’il a la fonction d’éviter la
lixiviation des nitrates. On parle d’engrais vert quand le couvert permet de fournir
des éléments nutritifs à la culture suivante ou s’il joue le rôle d’amendement. Enfin,
il s’appelle culture en dérobée si le but est une production de fourrage ou de
graines.
Si les couverts végétaux sont bien gérés, les avantages agronomiques et
environnementaux sont multiples. Ils permettent notamment de :
– limiter les fuites de nitrates,
– améliorer l’autonomie en azote du système,
– limiter l’érosion,
– limiter le développement des adventices,
– favoriser l’activité biologique,
– stocker de la matière organique et du carbone dans le sol,
– assurer parfois une seconde récolte.
Les couverts végétaux ont leur place en agriculture biologique (AB) en tant qu’outil
agronomique pour gérer la fertilité des sols mais également pour lutter contre les
adventices ou encore les bioagresseurs (maladies, ravageurs). Au-delà d’un simple
respect de la réglementation, les couverts sont de réelles cultures à gérer pour un
maximum de bénéfices agronomiques.
Mais la réussite d’un couvert n’est pas si simple et des effets dépressifs sur la
culture suivante peuvent être observés si la destruction n’intervient pas au bon
moment. La réussite du couvert passe par plusieurs étapes, de l’implantation à la
destruction, mais elle débute avant tout par des choix judicieux d’espèces, adaptés
à la parcelle, aux objectifs de l’agriculteur et au système d’exploitation.
Ce cahier donne les clés pour réussir les couverts végétaux en interculture en AB.
Toutes les parties du cahier interfèrent entre elles, elles sont présentées sous
forme chronologique, du choix de l’espèce jusqu’à la destruction pour une lecture
plus facile. Chaque partie, chaque étape, chaque choix a cependant son
importance pour la réussite des couverts.
Ce cahier est issu des réflexions des membres d’un groupe de travail national,
rassemblant conseillers agricoles, animateurs et professionnels de l’AB. Ils
proposent ensemble une méthode de choix pour l’espèce à semer mais aussi des
préconisations sur les conditions d’implantation et de destruction des couverts. Le
cahier cible les questions à se poser, pour une prise de décision optimale.
CHOISIR ET REUSSIR SON COUVERT VEGETAL PENDANT L’INTERCULTURE EN AB
Joséphine Ghesquière (ITAB/ ISA Lille), Adeline Cadillon (ITAB/ISARA-Lyon), Laetitia Fourrié et Laurence Fontaine (ITAB)
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