La plateforme Landfiles voit émerger de multiples projets pour accélérer les échanges d’expériences et essais des agriculteurs qui font l’agroécologie. Quid de ceux qui sont sur les bancs - ou les champs - de l’école, et qui souhaitent prendre part au mouvement ?
Bordeaux Sciences Agro : 4 jeunes femmes et les Agron’Hommes
Après avoir assisté à une conférence sur le projet Les Agron’Hommes, Auriane, Marine, Maryon et Mélanie souhaitent s’impliquer. Je leur propose de créer une base de données des 50 fermes du réseau Les Agron’Hommes, « Vivre et créer l’agroécologie à l’étranger », dans 12 pays. L’objectif est de permettre aux étudiants qui vont dans ces fermes d’avoir accès à un premier lot d’informations pour comprendre la ferme dans son contexte, de présenter Landfiles aux agriculteurs, et d’y ajouter des données. Nicolas Minary créateur de Landfiles, me propose de créer un groupe « Les Agron’Hommes » sur Landfiles, qui sera géré par les étudiantes en 1ère année Bordeaux Sciences Agro et leur enseignante Daciana Papura, qui pose un cadre flexible. Une petite équipe est formée, les échanges se font par Whatsapp et par téléphone.
« Techniquement, on crée des fermes sur Landfiles dans différents pays, afin que ces agriculteurs puissent ensuite partager leurs connaissances et expériences avec d’autres agriculteurs » explique Maryon. Pour le moment, les jeunes femmes travaillent sur le Québec - en attendant d’apprendre à utiliser la version anglaise de Landfiles - avec la création de la ferme de Sébastien Angers, qui expérimente l’ABC, Agriculture Biologique de Conservation. Quels éléments du contexte Québecois sont essentiels à comprendre quand il s’agit de faire de l’ABC ?
Pour créer la ferme, il leur faut quelques informations de base et aussi une série de photos accompagnées de données qui illustrent les pratiques de Sébastien. « Ce projet est très enrichissant car il nous donne accès à un réseau, des contextes et des systèmes de culture que l’on ne connaît pas du tout, c’est une vraie découverte et un bel entraînement, ajoute Maryon. « Notre rôle au sein de ce projet est aussi d’apporter des nouvelles idées, auxquelles Opaline et et Nicolas n’ont pas pensé ». Ainsi, après plusieurs semaines d’utilisation de l’application les jeunes femmes sont force de proposition pour la faire évoluer. Elles imaginent une utilisation depuis ordinateur, pour pouvoir notamment y ajouter des schémas et des photos.
Un écosystème d’apprentissage se crée autour d’un agriculteur
Pour le moment, Marine, Maryon, Mélanie et Auriane restent en France et vont voyager virtuellement à travers des fermes qui font l’agroécologie dans 12 pays. Elles seront bientôt connectées à Clément, Sophie et Quentin, étudiants de BTS à Arras et qui vont cet été en Roumanie et au Danemark, sur des fermes qu’elles auront ajoutées à l’application. D’autres jeunes de BTS, en Normandie cette fois, vont rencontrer Sébastien et travailler sur le schéma de son système de culture… Schéma qui sera récupéré par les étudiantes de Bordeaux, si besoin adapté, et intégré à Landfiles.
« C’est à nous, futurs ingénieurs agron’Hommes d’encourager l’émergence de ces nouveaux modes de cultures et de les faire connaître au plus grand nombre d’agriculteurs »
Sébastien Angers ne le sait pas encore, mais un écosystème est en train d’émerger autour de sa ferme - qui interroge parce qu’elle innove. Un réseau de jeunes énergies et talents, ceux des Agron’Hommes de demain, Nous sommes là pour les aider à développer créativité, flexibilité, humanité.
Alors les filles, qui veut aller en stage chez Sébastien… pour vivre l’agroécologie en vrai ?