La respiration est la réaction dont se servent la plupart des être vivants pour tirer leur énergie de la matière organique (en l’oxydant grâce au dioxygène atmosphérique). L’énergie est entièrement utilisée lorsque la matière organique est minéralisée, c’est-à-dire qu’elle est redevenue eau, dioxyde de carbone et sels minéraux. La réaction inverse est la photosynthèse que sont seules capables de réaliser les plantes vertes grâce à l’énergie solaire qui excite leurs pigments chlorophylliens.
On a longtemps admis que les réactions de respiration n’avaient lieu que dans le milieu confiné et protégé de la cellule vivante, dans les « centrales d’énergie » que sont les mitochondries. Or, une équipe de l’INRA de Clermont-Ferrand a découvert par hasard qu’un sol totalement stérilisé par irradiation respirait toujours, en l’absence de tout organisme vivant. Le phénomène se produirait par l’intermédiaire des protéines et enzymes libérées dans le sol après la mort des microorganismes. 5 à 10% de ces molécules seraient protégés de la dégradation par les particules du sol et l’humus et poursuivrait « post-mortem » les processus de respiration et de dégradation de la matière organique. Ce complexe respiratoire a été baptisé Exomet (pour métabolisme extérieur) et il ne serait pas négligeable puisque pour les différents échantillons de sol testés on obtient de 16% à 48% des émissions totales de CO2. Bien entendu, plus les conditions de sols sont favorables (texture, pH, etc.) plus l’exomet est efficace et pérenne. Mieux, il fonctionne encore au-delà des températures de pasteurisation (150°C) et résiste aux hautes pressions. On savait que l’on ne connaissait pas encore bien le fonctionnement du sol mais cette information remet en cause beaucoup de certitudes, notamment sur le cycle du carbone, le rôle du complexe argilo-humique, ou encore sur l’origine de la vie ... ou l’existence du Golem.