Lundi 11 mars 2013

2012, année humide en Angleterre

Mon carnet sur www.agriculture-de-conservation.com est resté très calme cette année parce que je n’avais rien de constructif à rapporter. Le climat a été un réel problème avec 1 050 mm de pluie (moyenne annuelle : 650 mm) et 20% de luminosité en moins. cela nous a conduit aux pires rendements de notre carrière avec 55 q/ha de blé et 20 q/ha de colza.

Le mois le plus humide de 2012 a été le mois de juillet, période de maturation des céréales sans capacité d’extraction de l’eau du sol et des températures très basses liées à l’humidité du sol. La récolte a donc causé des dégâts massifs sur les sols (encore plus chez les laboureurs bien entendu). la pluie tombant en continu à l’automne et en hiver ont fait que très peu de culture d’hiver sont aujourd’hui en place et que celles qui le sont sont en mauvaise posture avec des semis en conditions hydromorphes.

En plus, l’humidité continuelle a fait proliférer les limaces, qui sont devenues dans beaucoup de situations totalement incontrôlables et qui on détruit beaucoup de semis de blé et de colza. Pour parachever le tout, avec les récoltes tardives, aucun couvert d’interculture n’a été mis en place.

Ayant voyagé dans le Nord-Ouest de la France cet hiver, je sais bien que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu des problèmes de météo.

Alors, qu’avons nous fait ? La seule bonne décision que j’ai pu prendre a été de ne rien faire et de laisser la terre tranquille. L’assolement a été adapté en implantant des variétés de blé et de colza de printemps. Nous avons profité de 15 jours de sec entre fin février et début mars et nous avons tout semé en direct.

25 ha de blé d’hiver (variété Invicta) et 4 ha de pois d’hiver ont été semés. Le jour du semis, la température était de de 12°C mais une pluie de 24 mm a fait chuter la température du sol à 3°C : probablement une mauvaise décision.
Une de mes plus grande préoccupations est l’absence de salissement et de repousses : depuis la récolte le sol est resté nu. J’espère que cela n’aura pas trop d’effet sur la chimie et la biologie du sol.
Nos lombrics sont encore en train de travailler pour nous et quelques carabes sont visibles. La structure du sol est resté parfaite là où nous n’avons touché à rien. La meilleure solution aurait été de semer un couvert et de semer dedans la culture d’automne but we cannot afford this option as we have bills to pay !

Il semble que les évènements climatiques deviennent encore plus extrêmes dans le futur, avec un an sur trois de pluies diluviennes ; je pense qu’il est par conséquent nécessaire de repenser nos modes de productions de demain. Une des meilleures choses qui soit arrivées l’année dernière est la création de BASE-UK, ce qui je l’espère nous permettra de développer des systèmes de productions plus robustes capables de résister aux problématiques de demain. Nous avons été très heureux d’avoir Frédéric Thomas comme orateur à notre première réunion au mois de novembre, qui a attiré une audience massive et permis à l’association de démarrer. A notre assemblée générale de février, nous avons eu plus de 70 membres présents qui ont suivi des conférences sur l’agriculture de conservation en Amérique du Sud, le mob-grazing (pâturage tournant intensif), ainsi que les retours d’expérience de deux SDistes anglais sur le semis direct sous couvert vivant et les plantes compagnes du colza. Nous avons également été heureux de recevoir Nicolas Duboust (BASE Orne) qui nous a parlé de son expérience sur sa ferme près d’Alençon. Ses idées ont suscité beaucoup d’intérêt et de discussion. A l’avenir, nous allons multiplier les échanges pour partager les idées et les expériences.