Depuis quelques années, les informations sur l’agriculture « non-conventionnelle » se multiplient. D’Internet à la presse papier en passant par la radio et la télévision, on parle « d’agroécologie ». Mais qu’est ce que l’agroécologie ? Qui la pratique ? Comment ? Pourquoi ? Quels sont ses liens avec l’agriculture conventionnelle et l’agriculture de conservation ? C’est dans ce contexte de questionnements face aux changements en cours dans le domaine de l’agriculture, que la société coopérative et participative AGROOF, spécialisée en agroforesterie, met en ligne un nouveau portail de ressources consacrées à l’information sur ces pratiques : www.agroboutique.com.
Qu’est ce que l’AGROboutique ?
L’AGROboutique est un site internet mettant à disposition des internautes un ensemble de ressources gratuites et payantes sur l’agroécologie. Ce site est né d’une réflexion menée depuis plusieurs années par les membres du réseau BASE (acteurs du développement de l’agriculture de conservation en France) et par ceux du réseau AGROFORESTERIE : l’idée selon laquelle le changement à l’œuvre dans nos pratiques agricoles s’invente dans une combinaisons intelligente d’initiatives, d’observations et de pratiques, des uns et des autres, et non dans l’adoption d’une nouvelle « technique », d’un nouveau « vocabulaire » ou d’un nouveau « savoir » soutenu par une ou plusieurs structures. Mais comment accompagner ce mouvement ? Notre réponse a été de chercher à accueillir ces initiatives en relayant de l’information, des connaissances et des savoir-faire pour en faire des outils à la fois de réflexion et de mise en œuvre.
Comment faire de ces connaissances, des outils pour la profession agricole ?
En permettant aux acteurs du monde agricole d’avoir un accès facile à un ensemble de ressource tout en leur donnant les moyens de prendre du recul par rapport à celles-ci : en communiquant les sources de l’information, en communiquant le contexte de la production de cette information et en privilégiant le contenu au contenant .
Et concrètement, on fait comment ?
Et bien concrètement, plusieurs possibilités s’offrent à nous. Tout d’abord, multiplier les formats de diffusion de manière à pouvoir utiliser le bon format pour le bon public (agriculteurs, enseignants, étudiants, collectivités, etc.). Valoriser les échanges à travers un système de « crédits » permettant d’échanger des vidéos contre des réductions sur certains articles, et utiliser autant que possible les licences creatives commons*. Enfin, renseigner l’internaute sur ce qu’il voit et ce qu’il lit : qui est l’auteur ? Quelle est la structure ? L’information est produite dans quel contexte ? avec quels financements ? Etc.
* : Creative Commons (CC) est une organisation à but non lucratif dont le but est de proposer une solution alternative légale aux personnes souhaitant libérer leurs œuvres des droits de propriété intellectuelle standards de leurs pays, jugés trop restrictifs.
En quoi ces informations sont-elles importantes ?
Car ce sont bien les sources de l’information et le contexte de sa production qui permettent le recul, l’objectivité, l’appropriation et l’utilisation qui s’en suivent. Sans quoi, qu’en est-il de ses possibilités de mise en œuvre ?
L’interface du site est quelque peu inhabituelle pour un site de vente en ligne...
Effectivement. Elle est le reflet du parti pris de s’intéresser plus au contenu qu’au contenant. C’est pourquoi, en arrivant sur le site, on trouve d’abord les thématiques sans que la nature du produit soit visiblement mise en avant . Les sources d’informations sont présentées sur le même pied d’égalité et le format et les visuels du produit n’apparaissent qu’en cliquant dessus. C’est une manière de ne pas happer l’internaute dans un format ou un visuel, et de lui donner la possibilité de découvrir d’autres informations tout en restant focalisé sur l’objet de sa recherche.
Cela reste un peu dérangeant tout de même …
Peut-être. Mais dans l’AGROboutique, un auteur qui n’aurait pas les moyens d’un bon support de promotion a tout autant de chance d’être lu que celui qui y mettra les moyens. Pourquoi ? Car c’est le contenu qui intéresse avant tout nos internautes.
Ensuite, le site est bâti sur un moteur de recherche qui permet, soit par mots-clés, soit par une sélection parmi des filtres pré-définis, de trouver ce que l’on cherche.
Concernant le contenu justement que peut-on y trouver ?
Pour le moment, nous diffusons 23 articles gratuits et payants de différents formats. Ils sont issus d’auteurs indépendants, de structures publiques et/ou privées ou de projets de recherche & développement, sur des thématiques allant de l’agriculture biologique à l’agroforesterie, en passant par l’agriculture de conservation. A terme, nous souhaitons élargir les ressources à de nouveaux auteurs.