Au Royaume-Uni, de nombreux agriculteurs sont “en guerre” contre le vulpin. Les herbicides ne sont pas assez efficaces. Le contrôle du vulpin nécessite une approche agronomique (photo 1).
L’agriculture de conservation est en train de prendre de l’ampleur avec des rotations plus diversifiées, un minimum de perturbation du sol et un sol couvert en permanence. Des éléments qui aident au contrôle du vulpin.
Une structure de sol pauvre et de faibles niveaux de matières organiques encouragent le développement de cette adventice.
Beaucoup d’agriculteurs sèment plus de cultures de printemps (orge, avoine, seigle et féveroles) mais une seule culture de printemps n’est pas suffisante ; nous devons faire plus. Il existe différentes variétés de vulpins qui germent à des périodes différentes de l’année. Alors que nous pouvons contrôler les levées d’automne, nous sélectionnons des variétés printanières qui seront plus difficilement maîtrisables en avril/mai.
Sur notre exploitation, nous testons la rotation suivante : deux cultures de printemps suivies d’un blé d’hiver. Après le blé, nous implantons un couvert de radis suivi de d’une culture de féveroles. Récoltées tard, nous n’avons que peu de temps pour semer un couvert. Nous laissons alors les repousses de féveroles se développer durant la période hivernale avant d’implanter, au printemps suivant, un lin de printemps qui sera suivi par le blé d’hiver (photo 2).
Une autre solution est d’arrêter la production sur la parcelle durant un an. Nous appliquons jusqu’à 3 reprises du glyphosate, à l’automne, tôt au printemps puis plus tard ce même printemps avant de semer un couvert. Cela ne doit pas nous coûter cher. C’est pourquoi, nous utilisons des semences de ferme de radis, avoine et féveroles (photo 3).
Le blé de printemps est trop sensible à la concurrence avec le vulpin. Nous lui préférons l’avoine de printemps qui démarre plus vite et concurrence mieux l’adventice. Il y a en plus un marché porteur pour l’avoine, vue comme un aliment santé par de nombreux consommateurs (photo 4).
Il a parfois été nécessaire, tôt au printemps, de supprimer une culture de blé d’hiver trop envahie par le vulpin. Celle-ci était alors remplacée par un blé de printemps mais semé en direct, avec l’avantage de ne pas remuer la terre et donc sans faire germer les adventices (photo 5).
Nous modifions aussi la période de travail du sol à la fois pour les cultures d’automne comme de printemps. Pour le blé d’hiver, nous privilégions fin octobre afin de mieux contrôler les adventices avec les herbicides de pré-levée. De même plus tard au printemps (avril), ce qui donne aussi de meilleures conditions de développement à la culture (sol réchauffé).
Face aux difficultés économiques, nous essayons de produire nos propres couverts pour la saison à venir. La plupart se récoltent tard et ne seront donc utilisables que l’année d’après. Le radis et l’avoine noire récoltés en 2016 ne seront donc employés qu’en 2017 (photo 6).
Dans tous les cas, le semis direct et les principes de l’AC apparaissent très importants dans la lutte contre le vulpin.