Lundi 27 octobre 2014
Vincent Pereyre

"C’est en lisant les livres de Dominique Soltner pendant mes études que j’ai pris conscience que l’agriculture me passionnait. J’ai travaillé sur des fermes, passé 15 ans dans le pub puis 5 ans en cuisine, avant de revenir à l’agriculture et découvrir les travaux d’Allan Savory."

Le holistic management a été créé, développé pour que les choses aillent mieux, et manifestement elles vont mieux

Vincent Pereyre

Nous allons continuer notre voyage dans le holistic management en commençant par quelques photos.

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Sur la première photo on voit que le sol est nu, que l’érosion est importante (les racines d’un des arbres sont apparentes), donc rien ne pousse, et donc nous n’avons rien à manger pour du bétail éventuel, et donc pour nous humains. Le processus de désertification est engagé.


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Sur la seconde photo, prise quelques années après, nous voyons que le sol qui était totalement nu a disparu, couvert maintenant par différentes herbes (assez sèches je l’admets, on est dans la partie sud-est de l’Afrique ). Le sol est couvert par de l’herbe, donc beaucoup moins sensible à l’érosion, et il produit de l’herbe qui permet de nourrir du bétail. Retour à la vie. Les choses vont mieux, et c’est par du management holistique que l’on a obtenu ce résultat.


Ce sont ces photos qui m’ont intrigué, et intéressé, et en même temps cette conférence de Allan Savory sur TED.

D’autre part j’ai vu des vidéos sur certains ranchers (éleveurs) américains, qui disaient au départ tous la même chose et que pourraient surement dire beaucoup d’éleveurs, ou d’agriculteurs dans le monde : " On travaillait comme des ânes du matin au soir, on avait des frais énormes et on ne rentrait pas de sous, voir on s’endettait, un jour on est tombé sur le holistic management, on s’y est collé, et maintenant ça va mieux ".

Alors moi aussi je m’y suis " collé ".

Le management holistique permet de prendre des décisions solides d’un point de vue, environnemental, social, et économique sur le court terme et le long terme au sein d’un contexte appelé holistique.

Bon, maintenant on peut décortiquer.

Le premier point, c’est de comprendre pourquoi il est important de changer la manière dont on prend des décisions. En Afrique, nous avons une dégradation des sols qui conduit à une avancée du désert, et on pourrait l’attribuer à des problèmes de pauvreté, de manque de fonds publics, d’éducation, à de la corruption...

Au Texas, état de la plus grande puissance économique mondiale, avec des subventions du gouvernement, un bon niveau d’étude par habitant, une stabilité politique... même constatation, le désert en tant qu’endroit où le sol se dégrade pour devenir infertile, gagne du terrain. Alors bien sûr, l’homme ne se dit pas : " Tiens, aujourd’hui, je prends la décision de dégrader du sol pour créer des zones infertiles ". Savory constate simplement que l’activité humaine entraine une détérioration des sols et de l’environnement. Et ceci n’est pas du au fait qu’un pays soit riche ou pauvre, comme on l’a vu plus haut. Pour lui, c’est la façon dont on prend des décisions qui est en cause.

Et cette constatation lui permet de découvrir que notre façon de manager de diriger, de prendre des décisions n’a pas évolué depuis l’Age de pierre.

Le deuxième point, pour changer notre façon de prendre des décisions, c’est de définir un contexte holistique. Et c’est là que ça se corse, parce que là c’est nouveau. Ce n’est pas le contexte holistique qui est compliqué à mettre en place (il est défini en 3 parties, il faut grosso modo répondre à des questions). Ce qui est nouveau dans la prise de décision, c’est de penser avant tout CONTEXTE.

Quel est le contexte ?

J’ai bataillé un moment avant de comprendre l’intérêt du contexte dans la prise de décision et que cela pouvait être très éclairant.

Voilà comment j’ai eu le déclic.

Ma fille passe le bac cette année et j’avais un peu peur pour l’année suivante, me questionnant, que va-t-elle faire l’année prochaine ? Quel sera le budget et puis d’ailleurs où va t elle les faire ses études, etc... Et à un moment je me suis posé la question, mais quel est le contexte ?

Le contexte, c’est : Je suis un père de famille, je m’occupe de mes enfants. Et donc pour cette nouvelle année de transition, je vais faire ce que j’ai toujours fait, je vais m’occuper de ma fille.

Ah, ça va mieux.