Lundi 13 août 2012
Cécile Waligora

Biologiste, écologue et agronome de formation, Cécile WALIGORA anime et rédige aussi pour la revue TCS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la biodiversité des agroécosystèmes.

Les généticiens ciblent désormais directement les ravageurs

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L’homme n’aura de cesse, toujours, de trouver les astuces pour se débarrasser de ce qui le gêne. Il y a va parfois de manière bien radicale. Après tout, si la « nuisance » n’existe plus, on ne s’en portera pas plus mal, n’est-ce pas ?

La nouvelle nous vient donc de la société britannique Oxitec et l’information plus précisément de la revue scientifique Molecular Insect Biology. Une troisième voie « radicale » de contrôle des ravageurs s’ouvre après celle des pesticides et celle des plantes génétiquement modifiées. Des chercheurs ont ainsi décidé de directement modifier génétiquement les insectes ravageurs en les rendant stériles (les insectes mâles). Leur cible a été, pour le moment, la teigne des crucifères. Pour les chercheurs, pas de risques de dissémination des insectes OGM puisqu’ils sont justement stériles. Soit… Mais qu’en est-il de la sacro-sainte Biodiversité ? Si on supprime carrément une espèce d’un écosystème, ne va-t-on pas, encore une fois, perturber ses équilibres ? Ne risque-t-on pas d’impacter sur les prédateurs naturels de ces ravageurs et donc sur toute une chaîne alimentaire ? Ne risque-t-on pas que cette « extinction » profite à une autre espèce, peut-être plus virulente encore ? Les généticiens ont, à coup sûr, remisé aux oubliettes leurs cours de biologie des écosystèmes et d’ailleurs, le fonctionnement même de Dame Nature…