Mardi 3 septembre 2013
Sébastien Paineau

Réflexion sur la conservation des sols

Sébastien Paineau

Je ne sais pas de quelle année est le modèle de la camionnette, mais vu le parc automobile actuel, il y a bien quelques dizaines d’années que celle-ci a fait ses premiers tours de roues. Et par la même on peut en déduire que la conservation des sols est au cœur des préoccupations de ce centre de recherche du Nord Dakota. Il faut évidemment se souvenir des conséquences désastreuses du Dust Bowl des années 30, pour mesurer le traumatisme provoqué par cet évènement, et comprendre que tous les moyens aient été mis en œuvre pour que ce phénomène ne se reproduise pas.

Je me demande bien où nous en sommes, en France, dans notre rapport au sol. Au pays des journées du patrimoine, où d’importants moyens sont mis en œuvre pour sauvegarder et mettre en valeur notre patrimoine, qu’il soit architectural ou cultural, signe d’une histoire riche et d’un savoir-faire ancestral ; où en sommes nous vis-à-vis de notre terre nourricière ? A-t-on conscience de la valeur de celle que foulons tous les jours ? Après l’hiver et le printemps que nous avons connu, les nombreuses coulées de boues et autres signes d’érosion me laissent à penser que non. A quand, au sein de nos structures techniques ou de recherche, un département spécialisé dans la préservation, la sauvegarde et la régénération de nos sols ? Quel évènement extraordinaire faudra-t-il attendre pour que la prise de conscience collective ait lieu ?

Heureusement que des agriculteurs, de plus en plus nombreux, ont pris les devants et mettent en œuvre dans leurs fermes différents moyens pour redonner la force à leurs sols de résister aux aléas climatiques, même les plus exceptionnels. Et j’espère qu’un jour, le troisième week-end de septembre, les curieux viendront visiter les fermes de ceux qui ont redonné des couleurs à leur patrimoine sol, avec le même enthousiasme, le même plaisir, et la même curiosité que lorsqu’ils se rendent dans des châteaux ou des musées.