Contrôle de l’érosion grâce à la gestion des communautés de vers de terre

Qui l’eu cru que de si petites bêtes pouvaient être utiles à un si grand problème : l’érosion des sols.

Ce constat a été réalisé par le professeur Bart Muys. Il réalise actuellement des recherches sur la biodiversité des forêts à l’université de Leuven. Mais dans le passé, il a mené une étude (Ecoworm) quand il travaillait à l’université de Gand, qui lui a permis d’étudier le lien entre l’abondance des vers de terre et les phénomènes d’érosion.
Lors de l’édition 2022 de l’ISEE (un symposium international dédié à l’écologie de nos vers préférés, dont Lola Leveau nous a parlé précédemment), il a présenté une de ses dernières études sur l’impact des éoliennes sur les vers de terre (étude réalisée sur trois fermes dans le centre de la Belgique).

Je vous partage ici le rapport de sa recherche "Ecoworm" ainsi que les éléments clé.

Message clé n° 6 :
Les vers de terre - en particulier les espèces qui creusent en profondeur comme le lombric (Lumbricus terrestris L.) - réduisent considérablement le ruissellement et la perte de sol dans les terres arables.

Message clé n° 1 :
Dans les conditions limites fixées par le climat et le type de sol, la gestion des agriculteurs est le facteur clé qui contrôle l’abondance des vers de terre et la composition des espèces dans les terres arables.

Message clé n° 2 :
Des conditions d’habitat adéquates sont le facteur déterminant pour la restauration et le maintien de communautés de vers de terre diversifiées et abondantes.
Biomasse des vers de terre en fonction des pratiques agricoles - Bart Muys
Ce graphique illustre la quantité de biomasse de vers de terre à l’hectare en fonction des pratiques : conventionnel (CT), TCS (RT), avec ou sans apport d’engrais de ferme (FYM), cultures versus prairies. La biomasse varie de 50 à 2200 kg/ha.

Message clé n° 3 :
Réduire les perturbations du sol - limiter le travail avec retournement en particulier - favorise l’abondance des espèces de vers de terre creusant des terriers profonds, d’une grande importance pour le contrôle de l’érosion.

Message clé n° 4 :
Les populations de vers de terre ont besoin de temps pour se rétablir après des années de gestion intensive du sol.

Son étude a permis de sortir un rapport en néerlandais intitulé : "Approfondir l’importance des vers de terre dans la gestion durable des champs. Une boîte à outils pour le contrôle écologique de l’érosion".

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