Vendredi 26 octobre 2018
Thierry Stokkermans

Originaire du Sud-Ouest de la France, Thierry STOKKERMANS a travaillé en Espagne, Nouvelle-Zélande et Australie avant de s’installer aux Pays-Bas. Convaincu par le semis direct à faible perturbation, il conçoit et développe aujourd’hui des machines agricoles (zip drill).

Une brique de plus à : "1 semis 2 récoltes dans les pays froids"

Semer une fois pour passer la moissonneuse batteuse deux fois peut se faire en France grâce à l’association Sarrazin-Colza-d’hiver. C’est un principe intéressant car il permet des économies et une meilleure utilisation de l’énergie solaire.

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Dans les pays cerclant le pôle Nord ou dans les régions d’altitude en France, le principe pourrait s’appliquer avec le semis d’une culture d’hiver associée à une culture de printemps. Par exemple, il est possible d’imaginer de semer ensemble un colza de printemps à un blé d’hiver pour récolter d’abord le colza et, l’année suivante, le blé (figure 1).
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Se rapprochant fortement de cette idée, le canadien Chuck Ewert sème du triticale d’hiver avec son blé de printemps. Il fait cela depuis plusieurs années. Il récolte le blé à la batteuse (figure 2) et garde le triticale d’hiver en tant que couvert végétal. Au printemps suivant, Chuck Ewert détruit son triticale et sème une nouvelle culture de printemps (figure 3). Cet agriculteur cherche surtout à couvrir ses sols en hiver et est ouvert au pâturage si un voisin lui demande. Pour se faire et pour limiter la concurrence avec le blé, il sème le triticale très clair : 12,5 kg/ha. Soit un huitième de la dose recommandée pour une culture de vente (100kg/ha). Avec un triticale semé à 12,5kg/ha, la concurrence avec le blé est très faible et l’agriculteur ne voit pas de perte de rendement en blé. Le recul de plusieurs années d’expérience montre que le triticale végète sous le blé et par conséquent consomme peu d’eau, de nutriments et d’énergie solaire.
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L’expérience de Chuck Ewert montre que, sous certaines conditions, le semis associé d’une culture d’hiver à une culture de printemps n’entame pas le potentiel de la culture de printemps. Fort de ce savoir, il est intéressant de déterminer quelles sont ces conditions. En effet, ce savoir permettrait dans certains cas de développer les couverts végétaux dans ces régions froides et, dans les cas les plus favorables, de pratiquer 1-semis-2-récoltes.