Semis direct sous Couvert Végétal Vivant : synthèse

Philippe Lion - septembre 2014

NLSD, CHATEAUROUX, 24 septembre 2014

Résumé des interventions ARVALIS et CETIOM

Jérôme LABREUCHE - ARVALIS

JPEG - 292.5 koSemis direct sous Couvert Végétal (SCV) : synthèse de suivi d’agriculteurs et expériences locales avec couverts vivants.

Concernant les courbes de réponse à l’azote du blé en SCV luzerne et classique ; le rendement maximum est obtenu avec 60 unités de moins sous couvert de luzerne vivante. Il n’y a pas de concurrence de la luzerne et on gagne un point de protéines. Un autre essai donne une économie de 30 unités d’azote avec la luzerne vive ; 30 unités seraient donc le minimum espéré. Le choix variétal va vers les longues dormances (variétés type flamandes) voire à port semi-rampant (var. Luzelle).

Le trèfle blanc nain dans le colza est également à + 60 unités d’azote. Dans le couvert d’interculture après le colza :
- les repousses de colza mobilisent 60 unités (à 2,7 tonnes de M.S.)
- Les repousses et le trèfle fixent 124 u d’azote (4,2 tonnes de M.S. à 3% d’azote).

Le blé suivant sur trèfle donne 5% de gain de rendement avec 0,5 à 1 point de protéines en plus (à dose d’azote identique sur blé). Cependant il peut devenir concurrent du blé et nécessiter une régulation.

Par contre le trèfle blanc peut être très concurrent du maïs avec une perte de 40 quintaux dans un essai (voir à le détruire à l’implantation du maïs ou à le détruire de manière localisée sur le rang). La piste avec le maïs serait plutôt le trèfle souterrain qui régresse en été et se ressème tout seul.

Une piste très intéressante s’ouvre avec le lotier. Il est très tardif au printemps et grâce à sa longue dormance hivernale, il est moins concurrent pour la lumière que la luzerne tout en faisant 2,5 tonnes de matière sèche à la récolte (75 unités d’azote fixées) et peut être géré sans herbicide de régulation.

L’installation d’un couvert de longue durée doit être considérée comme une culture même s’il ne se récolte pas. Les conditions de réussite du SCV sont :
- Un couvert propre au semis et maintenu propre. L’implanter plutôt sous couvert qu’en sol nu ; il sera toujours plus propre dans ces conditions.
- Un couvert choisi avec un développement complémentaire des cultures de vente,
- Une culture de vente implantée avec soin ( attention c’est la culture qui doit être concurrente du couvert. Si elle est très claire elle laisse la place au couvert et oblige la régulation chimique).

La régulation est possible avec des produits homologués, à condition d’intervenir aux stades autorisés. A titre d’exemple, les hormones sont interdites après 2 noeuds, le Metsulfuron et le Starane peuvent aller jusqu’au gonflement de la céréale. Par contre les traitements au stade laiteux pâteux sont maintenant interdits. Le Gratil passe également sur toutes les légumineuses pérennes. Les Primus et Quart passent également sur luzerne. Par contre les Archipel (ou Atlantis) détruisent même la luzerne.

Gilles SAUZET - CETIOM

JPEG - 248.5 koColza et plantes compagnes.

Les rendements du colza étant bloqués aux environs de 30 q/ha depuis plus de 20 ans malgré l’évolution des techniques et de la génétique ; il ne restait plus que la piste du sol et son fonctionnement pour progresser.

La piste colza en culture associées à des légumineuses est maintenant au point et depuis 7 ans le colza en culture associée a toujours été positif malgré le coût des semences du couvert associé.

L’objectif est d’obtenir 1 500 grammes de matière verte au m² (1 000g de colza et 500g de couvert) à l’entrée de l’hiver avec un développement jusqu’au 15 novembre. Concernant les techniques d’implantation, le semoir à dents fait moins de développement (matière verte) que le semis monograine et le S.D.

Sur calcaires superficiels de Champagne, le S.D. associé est meilleur que le monograine et la localisation de 18-46-0 ne donne pas grand chose au résultat. Le semis direct seul est au rendement d’objectif et le colza associé est encore mieux (supérieur à 40q/ha en terres superficielles où nous cherchions à déplafonner les 30 q/ha).

La piste du binage avec semis monograine a été décevante malgré une efficacité sur géranium. Trois passages ont été nécessaires et chaque passage a détruits les gaillets présents et provoqué une levée identique. Au passage de printemps le binage a même fait lever du vulpin.

Noter que le couvert de trèfle blanc implanté en association du colza et des légumineuses compagnes à donné +5 q/ha pour le blé suivant ( situations de trèfle "tassé" ou non).