Les études scientifiques sont réalisées dans des contextes pédoclimatiques distincts, sur différentes cultures, avec des précédents culturaux variables… Comment tenter alors de tirer des généralisations ? Une méthode, employée par Rowen et ses collègues, consiste à analyser de manière exhaustive la littérature scientifique, en compilant tous les résultats issus de contextes différents autour d’une question commune.
Cette équipe américaine a donc recueilli plusieurs dizaines d’articles pour répondre à la question : quel est l’impact de différentes intensités de travail du sol (aucune, moyenne ou forte perturbation) sur l’abondance en ravageurs (insectes et limaces) et leurs prédateurs ?
Les résultats sont surprenants ! Contrairement à leur hypothèse de départ, le labour ne permettrait pas de diminuer la quantité de ravageurs associés au sol par rapport au non-labour, tandis que les ravageurs foliaires sont moins nombreux dans les systèmes réduisant le travail du sol. En outre, l’absence totale de perturbation du sol favorise en effet les prédateurs associés au sol.
Ce qu’il faut retenir :
• De fortes perturbations de l’écosystème permettent aux ravageurs de prospérer, tandis que la réduction du travail du sol installe une stabilité et une complexité défavorables aux ravageurs.
• L’absence de travail du sol favorise la présence de prédateurs associés au sol, qui peuvent alors contrôler les ravageurs du sol aussi efficacement qu’un labour !
Pour plus d’informations (article en anglais disponible sur demande) : Rowen EK, Regan KH, Barbecheck ME, Tooker JF. 2020. Is tillage beneficial or detrimental for insect and slug management ? A metaanalysis. Agriculture, Ecosystems and Environment 294 : 106849