Répartitions des essais
Ventilation analyses (phosphore)

Rosier SA
Route de Grandmetz 11a
B-7911 Moustier
Belgique
Tel : +32 69 87 15 10

USEFULL CARBON

ÉPISODE 1 : L’indicateur FDA

L’initiative USEFULL CARBON de Rosier a démarré en 2020. Le projet ? Avancer avec plusieurs partenaires (laboratoires, centres de recherche, coopératives et négoces agricoles) sur les questions suivantes :
• Quelle place pour la fertilisation minérale dans une évolution agricole qui se recentre vers l’activité biologique des sols et le stockage de carbone ?
• Comment caractériser la matière organique d’un sol au mieux ? Quels indicateurs utiliser ?
• Parmi ces indicateurs, est-il possible d’en trouver à moindre coût, et facile à mettre en œuvre en routine ?

Le projet se décline sur plusieurs volets. Ce premier point consiste à répondre à une question légitime pour un fabricant d’engrais minéral : la fertilisation minérale a-t-elle un impact sur l’activité biologique du sol ?

La méthode :

Répartitions des essais
Répartitions des essais
L’étude a porté sur 30 sites répartis sur l’ensemble du territoire

Pour se faire, l’observatoire s’est étendu sur une trentaine de sites en 2021 et 2022, dans les essais « azote » des partenaires : Sur une culture de blé d’hiver, les prélèvements de sols ont été réalisés avant chaque apport d’azote (protocole en 3 fractions), dans la modalité « dose X » (c’est-à-dire le conseil sur base du RSH – Reliquat Sortie d’Hiver), ainsi que dans le témoin.
L’analyse pratiquée est la Fluorescéine Déshydrogénase (FDA), elle permet de donner une indication de l’activité enzymatique globale dans l’échantillon de sol. Au plus l’activité enzymatique est forte, au plus la molécule est dégradée, produisant une couleur mauve. Il s’agit donc d’un indicateur non spécifique car cela couvre une large variété d’activités enzymatiques, valable à l’instant « t » lorsque le prélèvement a été effectué.
Il convient donc pour avoir une idée plus proche de la réalité de prendre plusieurs points ponctuels au fil de la saison, ce qui explique le prélèvement avant chaque fraction dans le protocole d’essai.
Ceci nous permet de comparer l’évolution de l’activité enzymatique globale d’un témoin sans engrais azoté, avec une modalité qui respecte les préconisations agronomiques d’apport d’azote sur base du RSH et du rendement attendu (méthode du bilan).

Les résultats :

Les résultats de l’analyse sont exprimés en µM/g/h, exprimant la rapidité de la réaction, et donc l’intensité d’activité enzymatique. Les valeurs varient de 0 (inférieur à 1 étant considéré comme très faible) à 6 (supérieur à 4 étant considéré comme très élevé). 
Dans l’ensemble, les résultats sont plus nuancés que ce à quoi l’on pourrait s’attendre. Dans certains cas, l’activité enzymatique est plus intense dans la modalité fertilisée, dans d’autres cas, c’est l’inverse. Cependant, l’écart entre sites est souvent plus important que l’écart entre modalités pour un même site.
C’est-à-dire que généralement, si l’une des deux modalités est par exemple dans la classe « faible », l’autre modalité a de fortes chances d’être dans la même classe.
Bilan

Conclusion :

Sur plus de 100 analyses réalisées en fil de saison sur 2 années d’expérimentation, il n’y a pas eu d’observation de tendance nette en faveur de l’une ou l’autre modalité. L’activité enzymatique est sensiblement proche voire égale sur l’ensemble de l’observatoire. Sur l’échelle de deux saisons dans les conditions de ces essais, nous n’avons pas observé d’impact significatif de la fertilisation minérale sur cet indicateur de l’activité biologique du sol.
Comment expliquer ces observations :
L’indicateur de FDA (qui donne une indication de l’activité enzymatique globale dans le sol) est surtout sensible aux points suivants :
• Le pH
• Le taux de matière organique
• Le taux d’humidité
On comprend donc aisément que si ces trois paramètres principaux influencent plus particulièrement l’indicateur de FDA, le fait de fertiliser sur une saison ne changera pas significativement les résultats.
De plus, il est connu que certains engrais minéraux (solution azotée et sulfate d’ammoniac par exemple) peuvent avoir un effet dépressif sur l’activité biologique du sol, mais généralement à long ou moyen terme, avec par exemple un effet sur le pH du sol (acidification), voire avec de l’accumulation d’éléments antagonistes (métaux lourds par exemple). Ces paramètres n’étant pas d’application dans notre protocole, les résultats apparaissent donc cohérents.