Philippe Pastoureau

  • Couvert localisé chez Jocelyn Michon
  • Passage du strip till à disque
20
décembre
2011

Pour le plaisir des yeux

http://loiragri.e-monsite.com/ - En cette période de fin d’année, je vous écris un petit topic plutôt reposant, amusant même et au delà de la démesure de certaines machines, c’est plutôt la passion que ces vidéos amateurs nous font partager que je souhaite mettre à l’honneur, merci aux chasseurs d’images de nous faire partager tout cela.

- Vidéo professionnel, mais les effets sont remarquables :

- indice : sans internet, cette technique n’aurait sans doute pas pris autant d’essor. Les bases sont dans cette vidéo, mais vous verrez plus loin que les constructeurs n’ont rien inventé.

- Moisson outre atlantique, nous sommes dans la démesure mais la passion reste intact :

- indice : Produire plus avec Moins, voila a quoi cela peut conduire !!! Cela fait rêver, mais je ne voit pas comment je vais atteler la remorque double coupe à mon Kango...

- Retour vers le futur : Merci à Loiragri pour cette perle d’imagination

- indice : les fleurs blanchent que l’on aperçoit à la fin du film vous aideront a reconnaitre cette agri qui a été l’un des premiers a jouer avec les plantes associées.

Merci encore à tous ces paysans pionniers et innovants qui me font rêver, ne vous arrêter surtout pas......

Joyeuses fêtes de fin d’année


4
décembre
2011

10 ans de Strip Till

La moitiée cachée de l’agriculture

- En y regardant bien, cela fait 10 ans que nous apportons des modifications sur notre fissurateur d’origine qui a subit au fil des années une cure d’amaigrissement. Après 1 ère génération qui était basé sur un fissurateur, nous avons évolué sur une version " Intégral" qui permet d’intégrer un certain nombres d’éléments en fonction des besoins.
- Voici une petite vidéo qui rappel ce à quoi ressemblait la 1ère version de notre strip till :

Cette machine fonctionnait bien, mais ne nous permettais pas d’aller dans de gros couvert et le travail du sol était trop important pour envisager des semis de colza. Heureusement pour nous, j’ai un voisin pleins d’idées et je vous propose ici un article qui résume sont parcours :

- Jallu cine dans tous ses états

- 2010, nous voici maintenant avec un strip till qui peut travailler jusqu’à 25-28 cm de profondeur, sur ce modèle de base, un certain nombre d’équipements vont venir se rajouter, voici une vidéo du modèle de base :

- 2011, ce nouveau strip till dispose d’un disque trancheur afin de pouvoir passer inaperçu dans des couverts dérobée (ou pas), la petite ailette que nous avons fait rajouter sur l’étançon afin de reprendre le principe de la "dent Jallu" va nous apporter une surprise !!! La terre que celle-ci va soulever provoque un arrachement du tissu racinaire sur 5-6 cm de chaque coté de la ligne de semis, nous permettant ainsi d’avoir une destruction mécanique du couvert et limite ainsi les repousses sur la ligne. Je vous laisse revoir l’album photo que j’avais fait pour l’occasion :

Auparavant (2009), nous avions bricolé 2 ou 3 bouts de ferrailles histoire de ....

- Ici, nous avons essayé de faire un billon.
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- Ici des roues d’accompagnement pour retenir la terre soulevé par l’ailette
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- Et ici, un système de disques trancheurs pour tenter une destruction mécanique sur le rang ( la finalité de l’outil étant d’être capable de semer sur un couvert détruit par roulage, sans utilisation de glypho )
- 

- Il y a quelques semaines, nous avons donc repris le bricolage. Suite a des essais que nous avions fait au printemps avec des disques concaves, qui n’avait pas donné de bons résultats et dont je n’ai malheureusement pas de photos, nous avons refait un montage mais cette fois-ci, ......... à l’envers !!!! Et vous allez voir comment chaque positionnement de pièce a son importance, nous allons à partir d’une "erreur" cumulé les fonctions testées plus haut.

- Il nous reste maintenant à vérifier ce montage sur l’ensemble du strip till et lui faire avaler des hectares afin de voir si cela fonctionne bien ou pas, ceci étant, à la vue de la tête des agris qui sont venue voir le strip till fonctionner, je suis sur ce coup assez confiant.

- Cependant, vous l’aurez peut être remarqué avec la photo d’intro de cette article, un bon enracinement est primordiale pour avoir de bonne récolte, mais il y a tout un équilibre a avoir dans le sous-sol afin de pousser la plante a son maximum, je vais bientôt vous parler de ma récolte de maïs, cela va de 90 à 135 Qtx/ha, c’est pas mal mais on aurait du faire beaucoup plus !!! nous avons eut pas mal de soucis de ravageurs, d’intoxication et d’assèchement du à des soucis de rupture de capillarité et un printemps exceptionnellement sec. Mais je vous laisse regarder les vidéos qui retracent la journée du 24 juin, quasiment toute les réponses à mes problèmes ont été dites, on reparlera beaucoup fertilisation également. Bon film.


Journée Base Strip Till 24-06-2011 Intro par PASTOUREAU


Journée BASE Strip Till 24-06-2011 Damien Brun... par PASTOUREAU


Journée BASE Strip Till 24-06-2011 Cetiom par PASTOUREAU


Journée BASE 26-06-2011 Dean Carsten ( agri et... par PASTOUREAU


Journée Base Strip Till 264-06-2011 J... par PASTOUREAU


Journée Base Strip Till 24-06-2011 Frédéric Thomas par PASTOUREAU


Journée BASE Strip Till témoignage d’agris dans... par PASTOUREAU


26
novembre
2011

L’AEI face au changement global

- Le titre était le thème de ces 2èmes rencontres. Mon rôle au sein de cette association n’est pas d’être un révolutionnaire, en faisant de long discours sur ce qu’il faudrait faire, mais simplement de représenter les agriculteurs passionnés par l’agriculture de conservation. Un paysan est par définition quelqu’un de peu bavard, et il m’est parfois difficile de trouver des agriculteurs qui acceptent de se déplacer pour venir devant une tribune expliquer leur vision de l’agriculture et expliquer leurs pratiques innovantes. Cette année, j’ai été particulièrement gaté avec Christophe Piou qui nous a fait rêver, ce type est un visionnaire qu’il est parfois difficile de suivre, voici un aperçu de ce qu’il nous a présenté :

- 

- Je vous invite a aller sur le site de l’AEI où vous pourrez bientôt avoir accès à toutes les présentations qui ont eut lieu pendant ces 2 jours. Pour cette occasion, tous les membres du conseil d’administration ont écrit quelques lignes sur leur vision de l’AEI, une brochure a été distribué mais vous pouvez la consulter en PdF sur le site.
- Je me suis donc amusé à retracer mes péripétie lors de ma transition vers le non labour, voici un lien direct vers la page 27 où je vous dit que : Ce que je sais, c’est que je ne sais rien...


12
octobre
2011

2ème édition des Entretiens de l’AEI

Comme l’année dernière, je vais participer aux Entretiens de l’AEI. Je soutiens l’action de Michel Griffon qui est le "père" de ce concept, on en entend de plus en plus parler, certains sont pour, d’autres en rigolent. Peu importe, je pense personnellement que pour une fois, on donne la possibilité aux agriculteurs de parler de ce qu’ils font mais aussi d’imaginer l’avenir en partenariat avec la recherche, l’enseignement, les techniciens de terrain. Au hasard du net, voici quelques vidéos assez sympa qui nous montre que l’AEI est un sujet très vaste, que chacun peu s’approprier :

Paysan, pilote d’avenir :

L’Agriculture Ecologiquement Intensive vu par Terrena

Définition de l’AEI par Michel Griffon

Plantes associées :

Bio-controle :

Couverts végétaux :

Cultiver la biodiversité :

N’hésitez pas à venir participer aux Entretiens de l’AEI qui vont avoir lieu le 25 et 26 Octobre 2011 à l’ESA d’Angers. J’animerais un atelier technique le Mardi 25 :
L’AEI sur le terrain : quelles réalisations pratiques ?
- Nathalie Landé ( CETIOM ) nous parlera du projet REDUSOL, où comment produire demain avec moins d’énergie ( moins d’engrais, de fioul , d’herbicides).
- Adrien Boulet ( FRGEDA ) et un agriculteur témoignerons du regard des agriculteurs sur le concept AEI. Qu’est ce qui change, comment faire de l’AEI alors qu’il n’y a pas de cahier des charges ???
- Christophe Piou ( agriculteur en Sologne ) nous expliquera comment il fait 8 récoltes en 5 ans, et se passe d’herbicides dans certains cas.

@Bientôt.


4
octobre
2011

Savez vous planter des choux !!!

On a tous fredonné cette comptine à l’école, je n’aurais pas cru qu’un jour elle reviendrait dans mon esprit. Ce qui m’importe n’est pas de planter des choux, mais d’être à la mode... Et si par la suite, ma plantation ressemble à des choux, ce ne sera qu’un simple hasard....
Je vais donc encore vous parler de mes colza associé, certes les conditions météo sont très favorables à la culture, mais un regard dans le rétroviseur me permet de constater que mes pratiques se peaufinent d’année en année et que les améliorations sont probantes, à telle point que beaucoup de mes voisins font de l’espionnage par dessus la haie, je ne peux que m’en réjouir.

Flash back des articles traitants du sujet :

- 24/10/2008 =>Essai de colza accompagné
- 25/10/2009 =>J’ai semé mes colza à la Sylvain Rétif
- 25/06/2010 =>Colza beau ou Bio
- 28/09/2010 => Colza sous couvert, de couverts
- 17/07/2011 => L’écolo Intensif en tête

Mon dieu que je dois être vieux quand je vois la progression phénoménale de connaissances que nous accumulons sur cette culture, mais comme me le rappelle la chanson du titre, il ne faut pas oublier que la mode ne dure jamais longtemps, on va donc calmer nos ardeurs et retenir seulement ce qui peut nous apporter un plus dans la réussite de la culture.

Sur les photos que vous avez pu voir au dessus, il y en avait très peu concernant le matériel simplement car nous n’avions pas assez de recul pour valider nos pratiques, malheureusement, j’ai souvent pour habitude de dire que le chauffeur fait la réussite d’un semis, certes, mais du matériel adapté est primordial si on veut avoir des rendements records sur de grandes surfaces tout en étant en harmonie avec le concept d’agriculture de conservation. Je vais essayer ici de détailler les pièces que nous avons fait modifier sur notre équipement, cela peut ressembler à du tuning, mais chaque pièce compte dans les conditions ou nous travaillons, et qui peut le plus peut le moins.

- Chasses débris combiné : il s’agit de l’association de chasses débris et d’un disque trancheur. Le disque a pour rôle de couper la végétation posé au sol mais aussi de trancher les premiers cm du sol, afin que l’étançon qui suit ne bouleverse pas la surface du sol. Ce disque est en pression constante, et les chasses débris flottants roulent sur le sol afin de balayer les résidus, ils ne doivent pas gratter le sol au risque de faire germer. Le rôle de cet équipement est d’éviter que des résidus s’accrochent sur la dent, car ceux-ci vont ensuite pousser la terre et cela provoquera un creux derrière la dent.

- La forme de la dent doit faire en sorte de bouleverser le moins possible le sol. On voit ici que nous utilisons une dent très fine, elle travaille entre 20 et 25 cm de profondeur puis une ailette placée derrière l’étançon soulève la terre qui est déjà fracturée. Le sol qui se soulève légèrement sous l’effet de l’ailette vient recombler le passage de l’étançon et estompe les effets de lissage, une partie de cette terre soulevée va aussi aider à reboucher le petit trou formée par la pointe ( il est quasiment impossible de reboucher ce petit trou ( 2 cm de diamètre ) sans tout destructurer au dessus ). Cette dent très droite est faite pour travailler doucement ( 5 à 7 km/h.) afin de fracturer le sol sans chercher à fabriquer de terre fine en profondeur, on ne cherche surtout pas à remplacer un labour sur toute la largeur par un bouleversement localisé, au risque de voir tous les soucis de battance et d’érosion concentré sur les lignes de semis. Nous verrons plus tard que l’observation de la forme des racines nous en dit beaucoup sur les bénéfices ou inconvénients que nous a procuré le passage de strip-till.

- Un tuyau peut comme ici judicieusement localisé des grosses graines de légumineuses à une profondeur de 3 à 5 cm. Vous verrez sur l’album qui suivra que l’entrée d’oxygène provoqué par la fissuration va booster le démarrage des légumineuses, on retrouvera des nodositées à 10 voir 15 cm de profondeur. Nous avons également fait monter des roues squelettes pour affiner un peu plus la ligne de semis. Elles retiennent la terre projetée par l’étançon sans ramener de résidus sur le ligne, et comme elles sont situées à l’aplomb de l’ailette, la terre qui se soulève rentre dans les doigts et cela nous permet d’émietter un peu plus la future ligne de semis.

- Nouveauté 2012, nous avons monté par erreur des rouleaux !!! Je dis par erreur parce qu’à l’origine, j’ai demandé à Duro de me faire des rouleaux pour passer dans mes couverts de seigle au printemps. A la différence des roues squelettes, les rouleaux vont lacérer le couverts comme un rouleau faca, et vont aplanir une zone de 10 à 15 cm de chaque coté de la ligne de semis afin de faire descendre le maximum de lumière sur mes plantules. Comme je suis du genre impatient, nous avons voulu tester leur solidité pour nos semis de colza, et là je suis resté sur le " ..." . Le travail me plait vraiment bien, les résidus écartés par les chasses débris sont plaqué au sol ainsi que les chaumes, et la ligne travaillé par le strip till est rappuyée tout en restant très plane, ce qui est très utile pour les semis futur.

- Sur le semoir, nous remplaçons les chasses débris ( qui n’auraient aucune fonction en combiné) par une petite roue de bineuse qui pour moi est indispensable pour des semis de petites graines. Elle permet de rappuyer légèrement le sol devant le passage de l’élément semeur, afin d’avoir un bon contact sol-graine.
PS : regarder bien l’angle des plats des rouleaux, ils sont logiquement monté à l’envers, mais qu’est ce que ça va bien comme ça...

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- Et pour finir, nous remplaçons suivant les conditions d’humidité 1 ou les 2 roues de fermeture en plastique de 1 pouce par des roues squelettes (montées à l’envers pour les petites graines) qui ont l’énorme avantage de ne pas lisser en condition un peu fraîche (surtout si il y a un risque de pluie dans les heures qui suivent le semis) .

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- Pour conclure, voici 2 vidéos qui vous montrent tout cela en live. Vous excuserez ma fille qui conduisait le tracteur sur le 1er film, elle avait un petit soucis avec le traceur...

Semis de colza sur chaume de blé, paille ramassée, non déchaumé.

Semis de colza sur précédent pois, déchaumé 1 fois.


19
septembre
2011

Produire + avec - d’agris !!!

J’aime bien les jeux de mots, mais dit comme cela, j’aime moins. Pourtant, le recensement 2010 de l’Agreste est sans appel avec 26% d’exploitations de moins en 10 ans. Nous ne sommes plus que 751 000 travailleurs agricoles (UTA) pour nourrir la France, ( en considérant que la balance du commerce alimentaire extérieur est stable ), et comme tout le monde a remarqué que la population Française augmente constamment, mon titre est fatalement juste.
En 2000, 1 UTA ( unité travailleur agricole) devait nourrir 65 personnes, 10 ans plus tard, les UTA restant devront nourrir 86 personnes .
Il a donc fallu augmenter la production de 32% ( la surface agricole travaillée étant stable ), certains font preuve de beaucoup d’imagination et le font savoir :

La vidéo ci-dessus me fait rire, mais pas très longtemps tout de même. Et si maintenant on durcit le titre et on dit qu’il faut diminuer les consommations d’énergie ( engrais, fioul, pesticides), comment je fait ???

- Installez vous confortablement, les images qui suivent parlent d’elles mêmes :

- D’autres vidéos de Steve sont disponible ici. Steve n’est pas un agriculteur isolé, nous avons aussi la chance en France d’avoir quelques pionniers comme Frédéric et Christophe qui nous livrent leurs expériences sur les vidéos suivantes.

- Avec tout cela, il était bien évident que mes pratiques agricoles allaient changer, mais je ne savais pas il y a 10, 15 ans ce à quoi pourrait ressembler l’agriculture en 2011, qu’en sera t’il en 2020, je n’en sais rien...
Pour finir ce topic, je vous propose un petit texte que j’ai écrit pour les prochains Entretiens de l’AEI qui auront lieu le 25 et 26 Octobre. Ce texte résume ma transition vers le non labour, les échecs rencontré m’ont souvent obligé a aller à la rencontre de spécialistes Français ou étrangers, et j’ai fini par comprendre que la majorité des problèmes rencontré se situaient entre "le siège et le volant". Une bonne remise en cause est donc primordiale, puis un programme de remise en forme des champs sécurise une transition durable. ( citation de Jocelyn Michon, agris du Québec).

"Ce que je sais, c’est que je ne sais rien"

- 15 ans d’embûche avant de commencer à réellement prendre plaisir dans mon métier et de voir mes champs devenir plus fertile. Beaucoup de pionniers ont essuyé des plâtres avant moi, heureusement que le monde change et que nos dirigeants sont conscient du défi à relever. Nous serons peut être encore moins d’agriculteurs demain, mais on peut espérer que la formation et l’information finiront par arriver sur le terrain, bonne chance à la Chaire AEI qui vient d’être signée.