Contributions

  • Semis de maïs en Sologne fin avril 2023
  • Pieds d'érables dans une parcelle cultivée
  • Yannick Bestaven dans La France Agricole
  • Parcelle d'essai de CIVEs
  • Plot à alouettes
9
octobre
2018

Connaissez-vous les enchytréides ?

Les enchytréides, ces vers de terre bien plus abondants que les vers de terre dans de nombreux sols, de 10 000 à 300 000 au m² !

Message reçu : « Mon compost grouille de vers de terre, puis-je les mettre dans mon potager pour qu’ils enrichissent mon sol ? » Réponse : « Rien ne vous empêche, mais vous devez savoir que vos vers en seront incapables. Et je peux même vous assurer que leur fin sera finalement peu glorieuse ; sauf à faire la joie de beaucoup d’animaux, qui, par l’odeur alléchée… »

EnchytraeidaeBref, animés par leur bon sens légendaire, les paysans ne se perdaient pas autrefois dans les méandres des classifications, classant les annélides dans 2 catégories : les vers de terre, ceux qui nichent dans la terre, et les vers de fumier ou de compost, ceux qui vivent sur le sol. Quant aux autres, vivants dans les eaux douces ou salées, ils étaient naturellement exclus du champ du cultivateur.
Mais ça, c’était avant l’avènement des temps modernes, car, depuis, tous ont été rangés dans de petites boites en fonction de leur apparence ou de leur niche écologique. Et nos vers de compost ont été mis avec les vers de terre, plus particulièrement rangés dans les épigés, catégorisés avec un ensemble d’espèces souvent absentes des champs ! Et comble de la manipulation, les tests d’homologation des pesticides ne sont pas faits sur des vers de terre, mais sur un épigé ; autrement dit sur une espèce qui n’est pas présente dans les sols cultivés comme le souligne cette publication de l’INRA ! Et combien d’ingénieurs agronomes sont montés au créneau pour dénoncer ce scandale ?

« Le saviez-vous ? Au Moyen âge, on distingue 5 catégories d’animaux selon l’historien Michel Pastoureau. Et dans la 5ème, on y trouve les vers de terre, les crapauds, les rats, les crevettes… Bref, la ver-mine ! »

En dehors de cette mode qui consiste à mettre tout le monde dans le même sac, il y a aussi des vers de terre qui vivent dans la terre, mais qui ne sont toujours pas considérés comme des vers de terre, en dépit d’y vivre ! Et comme personne ne parle de cette famille, les enchytréides, nous en parlerons avec l’une des meilleures spécialistes mondiales dans la suite de l’Éloge du ver de terre, un nouveau livre à paraître au printemps 2019. Oui, je sais, on ne se prive de rien au Jardin vivant, mais n’est-ce pas cela le luxe suprême, boire le philtre de la connaissance jusqu’à la lie ?

Extrait – Les ENCHYTRÉIDES...

Enchytraeidae
« On dit » que les enchytréides sont les cousins germains des vers de terre. Mais comme toutes les espèces de vers de terre sont cousines, quelles différences avec les endogés (une autre catégorie) avec qui ils partagent le même régime alimentaire ?
Céline Pélosi  : En effet, les enchytréides sont les cousins germains des vers de terre car ils sont taxonomiquement (au niveau de la classification des organismes vivants) et fonctionnellement (au niveau du rôle joué dans les écosystèmes) très proches… /

Alors, pourquoi ne pas les considérer comme des endogés ?

… / Rien n’empêche cela dit de considérer les enchytréides comme des endogés, car, comme eux, ils vivent en permanence dans le sol, ils sont non pigmentés, ils se déplacent en creusant des galeries, ils ingèrent le sol, assimilent une partie de la matière organique que celui-ci contient, et font des déjections.

Comment expliquer que cette famille de vers qui vit dans la terre soit quasi totalement inconnue, même des milieux professionnels, alors que leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes cultivés est fondamental ?

Je l’explique principalement par le fait que ces organismes ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, contrairement aux vers de terre. Historiquement, la France s’est davantage intéressée aux vers de terre et nos voisins allemands ont beaucoup plus de connaissances que nous sur les enchytréides. Ce pays rassemble une majorité du faible nombre de spécialistes dans le domaine… /

Est-il vrai qu’ils sont plus abondants que les autres dans les sols ?

Les enchytréides sont omniprésents et bien plus abondants que les vers de terre dans de nombreux sols, de 10 000 à 300 000 individus par mètre carré. Ils sont également tolérants à une plus large gamme de conditions environnementales. Bien que de petite taille, les enchytréides dominent en biomasse dans de nombreux habitats, principalement les milieux riches en matières organiques… /

Christophe Gatineau, auteur, agronome et cultivateur, directeur de la publication du Jardin vivant - www.lejardinvivant.fr - et qui a écrit l’éloge du ver de terre, publié le 19 septembre aux éditions Flammarion.


22
avril
2016

Les 4 drôles de dames de l’AC

Intervenantes AOC Sols
De gauche à droite sur la photo, Marie-José Blazian (Agro D’Oc), Sarah Singla (Clé de Sol), Emmanuelle Richard (Agriculture et terroir) et Amandine Brecque (AOC Sols), 4 "drôles" de filles, venues vanter les mérites de l’AC lors d’une réunion bout de champ ce printemps, à Saint Arailles, près de Lombez dans le Gers. Il faut dire qu’on était sur les terres d’Amandine, vice-présidente de l’association AOC Sols. La trentaine de participants a pu ainsi arpenter ses parcelles conduites en semis direct depuis plus de 6 ans (système en polyculture élevage). Marie-José et Sarah qu’on ne présente plus, ont su apporter et partager leurs expériences de terrain et tous se sont retrouvés autour d’un profil de sol commenté par Emmanuelle. De quoi appréhender sereinement des pratiques en constante évolution.


25
février
2016

Quand des SDistes italiens viennent apprendre des couverts

Association italienne AIPAS en visite dans le sud-ouest

Du 19 au 21 janvier de cette année, un groupe d’italiens est venu nous rendre visite dans le sud ouest. Cela a été organisé, à la base, par Matthieu Archambeaud qui avait fait leur connaissance je ne sais trop où.
Ces Italiens sont principalement des agriculteurs qui pratiquent le semis direct dans le sud de l’Italie.


Secteur de l'association italienne AIPAS

Ils font parti d’une association qui s’appelle AIPAS : www.aipas.EU. Ils ont une topographie similaire à chez nous donc les coteaux qu’ils ont vu ici ne les ont pas trop surpris. Au niveau des productions, ils font du blé, du colza, de l’orge, du triticale mais pas trop de cultures de printemps.
Ils sont autour de 130 adhérents. Etait présent pour ce voyage principalement le bureau avec le technicien Danilo de son prénom, et quelques agriculteurs.
Le programme du voyage était le suivant :
-  Le 19 Janvier, visite à Montpelier sur l’agroforesterie avec Agroof
-  Le 20 Janvier, visite d’exploitation dans le Tarn chez Jean Paul Robert et Thierry Auriol avec Agro d’Oc (Sylvain Hypolite et Marie José Blazian).
-  Le 21 Janvier, visite de deux exploitations dans le Gers avec l’AOC Sols, la première le matin chez Guillaume et Daniel Richard à côté de Seissan puis chez nous (Jean et Cyril Hamot) à Montadet en présence de Roger Beziat accompagné d’un voisin qui nous faisait la traduction en Italien et en Français.

Ce type de rencontre est toujours très instructif, à la fois en termes d’échanges et de découverte d’autres expériences mais aussi par la visite des exploitations et parcelles de collègues qu’on ne voit pas forcément tous les jours ! Ainsi, lors de la journée avec AOC Sols, nous avons pu voir le matériel utilisé notamment pour le pré traçage avant maïs par Guillaume Richard et son père (un reportage est d’ailleurs à paraître dans le prochain numéro de TCS, de source Cécile Waligora). Nous avons poursuivi par la visite de certaines de leurs parcelles avec couverts de féverole et trèfle violet ; implantés dans le colza ; couvert qui restera en place après la récolte jusqu’au semis du maïs. Sur mon exploitation, j’avais choisi de leur montrer, notamment, un blé semé à la volée avec le Compil, un blé semé en direct dans du trèfle, des couverts de féveroles et des féveroles semées au semoir monograines équipé d’une dent à l’avant de l’outil.
D’eux, nous avons appris que l’AC portait (pour le moment) plus sur le non travail du sol (donc du SD pur et dur) mais sans beaucoup de couverts car ils ont une pluviométrie de 700 à 800 mm par an. Ce n’est pourtant pas çà, à leurs yeux, le plus gros problème : ils sont dans des terres très argileuses et craignent de semer dans des couverts ; le sol ayant beaucoup de mal à ressuyer. Chez nous, ils ont vu plein de couverts et ont donc beaucoup questionné à ce sujet. Ils sont vraiment repartis avec plein d’idées ! Un bilan donc très positif ; à nous maintenant d’aller voir chez eux où nous sommes prochainement conviés...


23
novembre
2015

AGROboutique.com Ressources gratuites et payantes sur l’agroécologie

JPEG - 485.9 koDepuis quelques années, les informations sur l’agriculture « non-conventionnelle » se multiplient. D’Internet à la presse papier en passant par la radio et la télévision, on parle « d’agroécologie ». Mais qu’est ce que l’agroécologie ? Qui la pratique ? Comment ? Pourquoi ? Quels sont ses liens avec l’agriculture conventionnelle et l’agriculture de conservation ? C’est dans ce contexte de questionnements face aux changements en cours dans le domaine de l’agriculture, que la société coopérative et participative AGROOF, spécialisée en agroforesterie, met en ligne un nouveau portail de ressources consacrées à l’information sur ces pratiques : www.agroboutique.com.

Qu’est ce que l’AGROboutique ?

L’AGROboutique est un site internet mettant à disposition des internautes un ensemble de ressources gratuites et payantes sur l’agroécologie. Ce site est né d’une réflexion menée depuis plusieurs années par les membres du réseau BASE (acteurs du développement de l’agriculture de conservation en France) et par ceux du réseau AGROFORESTERIE : l’idée selon laquelle le changement à l’œuvre dans nos pratiques agricoles s’invente dans une combinaisons intelligente d’initiatives, d’observations et de pratiques, des uns et des autres, et non dans l’adoption d’une nouvelle « technique », d’un nouveau « vocabulaire » ou d’un nouveau « savoir » soutenu par une ou plusieurs structures. Mais comment accompagner ce mouvement ? Notre réponse a été de chercher à accueillir ces initiatives en relayant de l’information, des connaissances et des savoir-faire pour en faire des outils à la fois de réflexion et de mise en œuvre.

Comment faire de ces connaissances, des outils pour la profession agricole ?

En permettant aux acteurs du monde agricole d’avoir un accès facile à un ensemble de ressource tout en leur donnant les moyens de prendre du recul par rapport à celles-ci : en communiquant les sources de l’information, en communiquant le contexte de la production de cette information et en privilégiant le contenu au contenant .

Et concrètement, on fait comment ?

Et bien concrètement, plusieurs possibilités s’offrent à nous. Tout d’abord, multiplier les formats de diffusion de manière à pouvoir utiliser le bon format pour le bon public (agriculteurs, enseignants, étudiants, collectivités, etc.). Valoriser les échanges à travers un système de « crédits » permettant d’échanger des vidéos contre des réductions sur certains articles, et utiliser autant que possible les licences creatives commons*. Enfin, renseigner l’internaute sur ce qu’il voit et ce qu’il lit : qui est l’auteur ? Quelle est la structure ? L’information est produite dans quel contexte ? avec quels financements ? Etc.

* : Creative Commons (CC) est une organisation à but non lucratif dont le but est de proposer une solution alternative légale aux personnes souhaitant libérer leurs œuvres des droits de propriété intellectuelle standards de leurs pays, jugés trop restrictifs.

En quoi ces informations sont-elles importantes ?

Car ce sont bien les sources de l’information et le contexte de sa production qui permettent le recul, l’objectivité, l’appropriation et l’utilisation qui s’en suivent. Sans quoi, qu’en est-il de ses possibilités de mise en œuvre ?

L’interface du site est quelque peu inhabituelle pour un site de vente en ligne...

Effectivement. Elle est le reflet du parti pris de s’intéresser plus au contenu qu’au contenant. C’est pourquoi, en arrivant sur le site, on trouve d’abord les thématiques sans que la nature du produit soit visiblement mise en avant . Les sources d’informations sont présentées sur le même pied d’égalité et le format et les visuels du produit n’apparaissent qu’en cliquant dessus. C’est une manière de ne pas happer l’internaute dans un format ou un visuel, et de lui donner la possibilité de découvrir d’autres informations tout en restant focalisé sur l’objet de sa recherche.

Cela reste un peu dérangeant tout de même …

Peut-être. Mais dans l’AGROboutique, un auteur qui n’aurait pas les moyens d’un bon support de promotion a tout autant de chance d’être lu que celui qui y mettra les moyens. Pourquoi ? Car c’est le contenu qui intéresse avant tout nos internautes.
Ensuite, le site est bâti sur un moteur de recherche qui permet, soit par mots-clés, soit par une sélection parmi des filtres pré-définis, de trouver ce que l’on cherche.

Concernant le contenu justement que peut-on y trouver ?

Pour le moment, nous diffusons 23 articles gratuits et payants de différents formats. Ils sont issus d’auteurs indépendants, de structures publiques et/ou privées ou de projets de recherche & développement, sur des thématiques allant de l’agriculture biologique à l’agroforesterie, en passant par l’agriculture de conservation. A terme, nous souhaitons élargir les ressources à de nouveaux auteurs.


14
septembre
2015

Nono Pereira nous a quittés...

JPEG - 66.8 koManoel Henrique Pereira dit Nonô, fils d’agronome et un des pères fondateurs du Semis Direct au Brésil, a tiré sa révérence à l’age de 76 ans des suites d’une longue maladie. Il fût président et co-fondateur avec Herbert Arnold Bartz et Franke Dijkstra de la fondation FEBRAPDP (Fédération Brésilienne de Semis Direct et irrigation). De nombreuses institutions Brésiliennes lui ont rendues un fervent hommage à celui qui a révolutionné l’agriculture brésilienne.

Nous perdons un grand ami, un mentor, un compagnon.

Parmi ceux qui ont eux la chance de rencontré Nonô ici ou là, lors d’une de ces nombreuses conférences ou chez lui à la Fazenda Agripastos, il nous aura marqué de part sa gentillesse, sa grande humilité et sa grande passion pour le partage du Semis-Direct.

Soit tranquille l’ami, nous continuerons sur le même chemin. Adeus Amigo, um grande abraço descanse em paz.

http://febrapdp.org.br/noticias/196/1/uepg-registra-homenagem-ao-pioneiro-do-plantio-direto

http://portal.uepg.br/noticias.php?id=8161


11
septembre
2015

Jardiner bio ne veut pas dire payer plein pot !

JPEG - 322.5 koUne idée reçue revient souvent lorsque l’on parle de jardinage bio : cela prend du temps et peu coûter de l’argent. Pourtant, il n’en est rien. Personnellement, je passe autant de temps dans mon potager bio aujourd’hui qu’il y a une quinzaine d’année lorsque j’utilisais divers produits inutiles.

Profiter des déchets

Il s’agit de mieux comprendre le fonctionnement de son potager pour produire de la qualité. Un potager n’a aucunement besoin d’engrais chimique pour croitre correctement. Il lui suffit simplement d’obtenir des minéraux. Pour cela, pas besoin de vous diriger vers un hypermarché. Votre poubelle sera votre meilleur allié. Difficile à croire n’est-ce pas ? Pourtant, cette dernière est susceptible de contenir une multitude d’éléments pouvant satisfaire les besoins de votre potager. Tout d’abord, vous pouvez penser à faire de vos déchets organiques un compost. Epluchures de carottes, trognons de pomme et autres résidus organiques pourront être transformés en engrais grâce à la mise en place d’un bac à compost. Veillez à ce que vos déchets soient issus de produits bio, dans le cas contraire certains peuvent nuire aux insectes et vers qui permettront d’améliorer la décomposition de vos déchets.

Jardiner mieux

Ensuite, les français grands amateurs de café peuvent lire dans le marc de café « engrais pour mon jardin ». Plus sérieusement, le marc de café favorise le développement des jeunes pousses. Une fois bien plantées, les jeunes pousses profitent d’une terre fertile grâce au marc de café. De plus, le marc de café est un bon répulsif contre certains nuisibles. Pour finir, il faut bien comprendre que lorsque l’on souhaite cueillir un produit de qualité dans son jardin, il faut fournir un travail pour le mériter. On ne récolte que les fruits que l’on a semés après tout. Le bio ne coûte pas plus cher et ne demande pas plus de temps. Il faut simplement repenser son organisation et réapprendre certaines bases du jardinage.