La Madeleine,
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Retour sur 10 ans d’expérience en ACS chez SLY

Une interview de Fabien Drapeau réalisée à l’occasion des 10 ans de SLY.
Fabien Drapeau

Fabien Drapeau, de quelles machines disposes-tu ?

Je possède un Stripcat 4 rangs à 75cm depuis 7 ans. Après avoir échangé avec le représentant SLY de l’époque nous savions que SLY cherchait des gens pour développer un semoir de semis direct. C’est comme ça que nous avons commencé en 2015 avec un BOSS 3M à 18,75cm de présérie et ensuite, en 2019, avec un modèle BOSS de série 6m à 25cm.

Le passage au Strip-Till c’était surtout pour l’aspect agronomique ou pour gagner en temps de travail ?

Les deux. Le temps de travail en découle mais le but premier est de réussir l’implantation des cultures de printemps, maïs grain pour moi, maïs ensilage pour la CUMA et tournesol, tout en touchant le moins possible à la surface du sol.
Le STRIPCAT est un 4 rangs à 75cm car la CUMA n’avait pas trop de surface pour engager plus. Je faisais du TCS avant avec un cultivateur et une herse rotative au printemps et je voyais bien qu’il me manquait quelque chose pour que mes semis d’automne suivis des cultures de printemps, soient bien réussis. Ce travail de sol que je faisais au printemps n’était pas optimum par rapport à l’activité biologique des sols. En plus ça me prenait encore beaucoup de temps par rapport au labour. Le fait de passer au Strip-Till en ne travaillant plus l’inter-rang pour le maïs ou le tournesol, m’a permis d’améliorer la structure du sol en surface et diminuer mon temps de travail.

Tu passes le Strip-Till à quelle période ?

Au printemps entre le 15 avril et le 15 mai en fonction du climat. Je le prévois souvent quand les conditions sont réunies juste avant le semis, c’est-à-dire quelques heures ou quelques jours avant. J’ai d’autres collègues qui dans des terrains plus argileux vont passer début avril et attendre qu’il pleuve un peu pour affiner et localiser l’engrais sous la ligne de semis. Puis, nous utilisons aussi le STRIPCAT l’été pour les colzas.

Le Stripcat aux couleurs des 10 ans de Sly
Le Stripcat aux couleurs des 10 ans de Sly

Que dirais-tu sur le STRIPCAT ?

Il y a relativement peu de machines en Strip-Till qui soient aussi facilement réglables au champ. Hormis la profondeur de la dent interchangeable par un axe et une goupille sans outil, tout le reste se fait en cabine avec un boitier qui nous permet d’ajuster la pression pneumatique sur les éléments, le châsse débris rotatif et les émotteurs arrière.
Au niveau de l’air, l’autonomie est largement suffisante, si on n’utilise pas beaucoup les réglages il fait la moitié de la saison. Il se recharge avec un simple compresseur et les nouveaux tracteurs peuvent le faire avec le système d’air embarqué.

Le STRIPCAT vous convient-il en solo ?

Nous aimons décomposer les travaux. Avec le STRIPCAT en décomposé on prend le temps de passer le Strip-Till puis le jour où on sème, on n’a pas besoin de ravitailler en engrais localisé. En fonction des conditions climatiques dans une CUMA, on n’a pas un engin complet Strip-till + semoir, il n’y a pas une seule personne qui monopolise tout l’engin. En plus, ça évite d’avoir un ensemble très lourd et/ou très long qui compacterait les champs et nous demanderait à tous de revoir vers le haut la puissance de nos tracteurs alors que nous souhaitons l’inverse.

Depuis que tu utilises le STRIPCAT, comment ont évolué tes rendements ?

Les rendements sont identiques, je n’ai pas d’irrigation, donc le facteur climatologique joue beaucoup. Le paillage en inter-rang me garde de l’humidité et les couverts me garantissent une meilleure fertilité des sols. Ainsi, en rendement à l’hectare, en culture sèche en maïs je réalise les mêmes rendements qu’en conventionnel, sauf qu’on y passe moins de temps ! Le temps de travail est plus que divisé par deux. On fait un passage de 3m à 8km/h et avant on avait un cultivateur en 3m aussi mais on passait deux coups puis un dernier passage à la herse rotative. Aujourd’hui, je ne passe qu’un coup car je suis en limon sableux et aussi en argilo limoneux.
Au départ j’ai fait quelques bêtises, je voulais que ma ligne de semis soit trop fine, trop affinée. Je passais deux fois dans les veines de terre un peu plus fortes, où il y avait un peu plus de mottes et quand j’avais des abats d’eau, j’avais des phénomènes de lissage et de battance. Depuis je connais mieux la technique je ne rencontre plus ce phénomène en ne passant qu’une seule fois dans de bonnes conditions.

Parlons du BOSS, est-ce que tu étais en semis direct avant d’avoir un BOSS ?

Oui j’étais en semis direct, j’avais un autre semoir qui faisait du semis direct et du TCS. Avec ce semoir monodisque droit bien connu sur le marché, j’avais des difficultés de pénétration dans les sols durs. Mais quand il rentrait il plombait bien la graine avec un bon contact terre/graine. A l’automne lors d’années trop humides, la ligne de semis était trop plombée, trop rappuyée et après dès qu’il y avait un peu d’eau par-dessus, la ligne de semis finissait par se noyer, asphyxiée car la terre était trop serrée.
J’avais aussi des soucis derrière maïs grain pour semer en direct car j’avais des problèmes de bourrage entre la rasette semeuse et le disque. Je n’étais pas très rassuré et les jeunes de la CUMA qui voulaient se lancer étaient un peu réticents.

Le Boss aux couleurs des 10 ans de Sly
Le Boss aux couleurs des 10 ans de Sly

Comment as-tu connu le BOSS ?

J’étais en contact avec SLY, qui nous a présenté le semoir porté de démo. Je savais que ça allait évoluer, car au départ le semoir était encore équipé de l’élément australien BOSS. J’avais vu que ça fonctionnait très bien dans le maïs grain. SLY cherchait des agriculteurs prêts à s’investir avec eux pour le développement du BOSS, on a donc investi dans la CUMA en 2015 dans un modèle de pré-série 3M à 18,75. Heureusement qu’on l’a fait car ça a tout de suite bien fonctionné.
Quand les premières séries sont sorties on a changé notre petit semoir 3M par un modèle 6m. l’ergonomie était améliorée. La seule différence c’est qu’on était en 18,75 sur le pré-série et sur le 6m on est en 25cm.

Quels sont les points forts du semoir BOSS ?

Le disque semeur à double inclinaison est vraiment le point fort de la machine ! Grâce à sa grande capacité de pénétration, il nous a permis d’implanter nos couverts et nos cultures dans de meilleures conditions. D’ailleurs, il faut faire attention tellement le semoir rentre facilement dans la terre ! Depuis 2015, Il y a eu quelques petites modifications au niveau de l’ergonomie de la machine de série mais l’inclinaison du disque n’a pas changé. En 2019, l’activité semis direct de la CUMA étant croissante nous avons décidé d’investir dans un BOSS 6M de série avec écartement à 25cm. Ce qui est bien sur le BOSS c’est qu’il est évolutif, si on se rend compte que l’écartement n’est pas le bon on peut le changer car les éléments sont sur brides. On peut aussi l’acheter en 3 m et le monter en 6 ou même 7m en mettant des rallonges d’ailes. Nous apprécions également le fait d’avoir 3 trémies ce qui nous permet de fertiliser et de faire des mélanges d’espèces. Autre point important, nous le tractons facilement avec des tracteurs de faible puissance, 130/140cv en moyenne ce qui est faible pour un semoir 6M.

Peux-tu nous parler de ta relation avec SLY ?

Au départ avec le démarrage des semoirs, SLY traitait directement avec les utilisateurs pour avoir des retours rapides des clients et faire évoluer ses machines. C’est ce que j’ai très vite apprécié. Aujourd’hui ça a l’air de bien fonctionner avec AGRISEM. Les gars sur le terrain sont réactifs et compétent dans leur métier. Ils sont toujours à l’écoute des évolutions à apporter. Ça contribue à la bonne écoute des clients que j’apprécie depuis le début chez SLY. Aujourd’hui il y a trop de revendeurs de matériel qui ne se préoccupent pas de la couleur du matériel qu’ils vendent. Et quand on est dans des techniques assez particulières comme l’ACS, si tu n’as pas de suivi derrière tu peux assez vite te planter, l’accompagnement est obligatoire. Il faut des gens qui aident à se former en semis direct, ou les orienter vers des gens qui forment à l’agriculture de conservation des sols. Le semoir fait une partie de la réussite de l’ACS mais la formation et le suivi sont aussi très important.

Que peux-tu nous dire sur l’évolution de tes rendements depuis ton passage au semis direct ?

Sur les cultures d’automne depuis que les sols ne sont plus travaillés, comme je suis en terrain assez séchant, le paillage de surface préserve l’humidité le plus longtemps possible au printemps. Les réserves utiles sont plus importantes. Avant dans les terrains très sablonneux en juin quand il y avait un coup de chaud, j’avais de l’échaudage sur le blé, je faisais 40/50 quintaux et aujourd’hui je n’ai plus ces problèmes. Le rendement minimum est supérieur à avant et le maxi est égal voir mieux. L’année dernière qui était une bonne année à céréales j’ai fait 80 quintaux, chose qu’on n’a jamais fait auparavant lorsque j’étais en système labour.

Et les marges ?

Nous les avons améliorées !
Nous avons tout d’abord fortement baissé les charges de mécanisation, nous faisons moins d’heures de tracteur, et avec de plus faibles puissances. Nous avons moins besoin d’outils. Le temps de travail au champ à fortement chuté. Par contre, dans notre système nous passons plus de temps à nous former et à échanger entre collègues.
Concernant les phytos, nous avons fortement baissé les insecticides et les fongicides.

Le fait de repasser en semis direct et de recréer une activité biologique et une fertilité dans les sols, tu as vu tes intrants insecticides et fongicides baisser ?

Insecticide oui, car à chaque fois que tu passes un insecticide tu sais que tu vas avoir un impact sur autre chose. Si tu vises le taupin à l’automne, c’est lui qui reviendra en premier et ils reviendront plus nombreux qu’avant.

Tu utilises de l’herbicide, quel est ton bilan ?

Pour l’instant je n’ai pas assez réduit ce poste, car les premières années quand j’étais en TCS, j’ai multiplié les passages d’outils du sol et trop fortement baissé l’herbicide. Les adventices se sont retrouvées en conditions permanentes de germination et puis… Elles germent !
Exemple pour les graminées, si tu déchaumes tout le temps tu créés les conditions d’une nouvelle germination alors que si tu es en couvert végétal à partir du moment où la terre ne voit plus le ciel les graminées ne germeront pas.
Donc je suis actuellement dans la maitrise de ce stock semencier en essayant d’y toucher le moins possible.

Quelle est ta vision future pour l’agriculture ?

Le TCS-revenir / Le SD-prendre plus d’envergure / Le bio-tout écraser ?

Je n’ai pas encore investi dans une boule de cristal mais par rapport aux techniques je pense qu’il faut tendre vers des objectifs, même si certaines années il faut s’adapter, gratouiller un peu le sol, le but est de récolter ! Faire du SD pur si toutes les conditions ne sont pas réunies ça ne va pas. Il faut prendre le temps pour que ça réussisse et avoir plusieurs outils sous le coude. Le principal c’est d’avoir de beaux couverts et de bien réfléchir sa rotation la plus variée et la plus longue possible.

  • Travailler avec Sly
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