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Les réseaux d’interaction microbiens, piliers de la fertilité ?

Les observations sur le terrain le montrent depuis des années : le TMS a un effet sur la vie et la structure du sol. Les études combinées du CRA-W de Gembloux en Belgique et de l’UMR Agroécologie de l’Inrae de Dijon l’ont récemment mis en évidence.

« Le TMS a des effets positifs sur la disponibilité des éléments dans le sol et son activité biologique mais aussi sur la structure des sols agricoles  », conclut le rapport du CRA-W de Gembloux après 14 ans d’essai sur son site expérimental. En effet, les mesures pénétrométriques réalisées par le Centre wallon de Recherches agronomiques (Belgique) montrent que la fertilisation TMS modifie la structure des sols, les rendant plus poreux et homogènes. « En TCS, l’application de TMS peut remplacer un passage de décompacteur », détaille Christian Roisin, chercheur et responsable de l’étude au CRA-W.
La fertilité chimique des sols aussi évolue : le pH et la CEC du sol sont globalement améliorés. La biodisponibilité du calcium, du phosphore, du potassium et du magnésium augmente dans certaines situations. Côté vie du sol, les populations de vers de terre, dans les parcelles fertilisées TMS, augmentent de + 10 à + 59 %, en fonction du mode de travail du sol et du type de lombric. A l’échelle microscopique, la teneur en arbuscules dans le système racinaire, indicateur représentant le mieux l’activité mycorhizienne d’un sol, augmente aussi.

Le TMS double le nombre d’interactions microbiennes

L’analyse des réseaux de cooccurrence, par l’équipe BIOCOM de l’UMR Agroécologie à l’Inrae de Dijon, dans les sols de ce site expérimental, vient appuyer ces résultats en soulignant la nette amélioration de la structure des communautés microbiennes. « Les réseaux de cooccurence nous renseignent sur la capacité des microorganismes à coopérer ou à être en compétition pour remplir certaines fonctions biologiques importantes pour la vie du sol », explique Lionel Ranjard, directeur de recherche à l’UMR Agroécologie. Ces réseaux rendent ainsi compte de la complexité des interactions entre les populations de microorganismes et potentiellement de la stabilité et du fonctionnement de ces communautés.
«  L’analyse des réseaux de cooccurrence dans les sols de ce site expérimental montre que l’apport de TMS double le nombre d’interactions entre les taxons microbiens », souligne Lionel Ranjard. Les communautés de microorganismes sont plus en relation dans les parcelles fertilisées au TMS que dans les parcelles témoins. Elles sont moins isolées métaboliquement et physiquement et donc écologiquement plus stables.

Une flore qui fonctionne mieux

D’un point de vue métabolique, le TMS équilibrerait la flore du sol et stimulerait des taxons microbiens moins opportunistes. Plus à même d’interagir avec les autres taxons, ces communautés créeraient plus de réseaux d’interactions. D’un point de vue physique, la complexité des réseaux entraîne une amélioration des fonctions de la communauté microbienne. Par exemple, la flore du sol dégradera mieux la matière organique du sol et donc améliorera la structure du sol, comme a pu l’observer l’équipe du CRA-W de Gembloux.
Cette nouvelle approche des réseaux de cooccurence souligne l’importance de réguler la flore du sol pour favoriser les interactions des microorganismes. L’important n’est pas uniquement la biomasse ou la diversité, mais aussi la structure de la communauté microbienne. Une flore microbienne équilibrée où les interactions au sein des communautés sont développées, remplit des fonctions biologiques importantes pour la vie du sol. Il est donc important de maintenir la flore du sol dans sa fonction de « métaboliseur ». Seul l’équilibre minéral y parvient de manière naturelle.

avec TMS
avec TMS
témoin sans TMS
témoin sans TMS

Comparaison des réseaux d’interactions au sein de la communauté microbienne entre les sols fertilisés avec TMS et le témoin. Les liens verts sont des interactions positives et les liens rouges des interactions négatives.

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