Rotation

Matthieu Archambeaud, octobre 2008

L’agriculture de conservation repose sur les trois axes que sont la réduction du travail du sol, le semis direct et la couverture végétale. Si la réduction du travail du sol et l’établissement de couverts en interculture restent relativement simples à intégrer dans les systèmes, la conception de rotations adaptées au semis direct et aux TCS est souvent la dernière et la plus difficile des thématiques abordées. Il est d’ailleurs toujours plus facile d’utiliser la technologie disponible (produits phytos, matériel, engrais...) que de changer de stratégie de rotation. Cependant, la technologie n’a pas de réponse systématique à tous les problèmes et peut être coûteuse ou risque de le devenir. Enfin, elle n’offre pas de réponse à long terme aux problèmes de désherbage ou de maladies en raison des inévitables phénomènes de résistance et d’adaptation propres aux êtres vivants que sont les adventices, les ravageurs et les maladies. Quand bien même on trouverait des technologies efficaces à long terme, elles peuvent être refusées par les consommateurs citoyens.

Sur le plan théorique, la rotation ne se résume pas à l’empilement de cultures les unes derrière les autres mais répond à quatre principes de base :

Connaître et garder en tête les objectifs de la rotation dans son système de culture : désherbage, maladies, production et recyclage d’azote, sécurisation du revenu, étalement du risque climatique… Connaître son agro-écosystème en observant le milieu environnant pour définir une intensité optimale : comment utiliser au mieux les ressources en température (saison), en eau et en éléments minéraux du système sans l’épuiser (non durable) mais sans les sous employer (pollution ou extensivité) ; en résumé, quelles sont les plantes les plus adaptées et à quelle période de l’année. Savoir construire sa rotation : comment enchaîner les cultures et couverts de façon optimale en conservant une diversité biologique (espèces, variétés), une diversité saisonnière (cultures d’hiver et de printemps), une diversité de morphologie (port aérien, système racinaire...). Se donner les moyens d’adapter cette rotation sur le terrain : réfléchir à la rentabilité de l’ensemble de la rotation et non plus de la marge brute de la culture ; réfléchir aux successions et imputer au précédent les impacts positifs ou négatifs (exemple : azote produit par un précédent légumineuse, salissement du précédent, rémanence phytototoxique…)

Documents joints

  • Rotation et semis direct (PDF – 2.5 Mo)

    Un résumé de la présentation sur les rotations en agriculture de conservation est disponible en téléchargement