Les couverts végétaux Sem-Partners

A - Rôle durant l’été

1 - Sur le piégeage des nitrates

a) Un couvert végétal implanté fin août fixe 40 à 150 kg /ha d’azote, réduit ainsi la quantité d’azote lessivé en profondeur dans le sol et le reporte sur les cultures suivantes.

b) Origine de l’azote soumis au lessivage hivernal :
- Reliquat non utilisé par la culture (0 à 80 kg/ha selon l’espèce)
- Minéralisation automnale (20 à 50 kg/ha)
- Azote des apports organiques d’automne De forte valeur de reliquats peuvent être observées après une céréale :
- lorsque l’objectif de production n’est pas atteint (un facteur a limité l’efficacité de l’absorption d’azote : structure de sol dégradée, sécheresse, infestation parasitaire…).
- en cas de fertilisation excessive due à une surestimation des objectifs de production ou sous-estimation des fournitures du sol.

2 - Sur la protection du sol

a) Activité mécanique Une culture intermédiaire limite la prise en masse hivernale en favorisant la restructuration du premier horizon du sol. En fonction de la nature du couvert, des effets plus ou moins restructurant sont constatés : les racines pivotantes restructureront le sol en profondeur, à l’inverse les racines fasciculées n’auront qu’un effet superficiel.

b) Protection contre la battance et l’érosion Le mulch en surface :
- ralentit la battante en favorisant la pénétration de l’eau dans le sol en hiver,
- en faible pente, limite le ruissellement d’eau (facteur d’érosion) si les résidus sont intégrés partiellement dans l’horizon de surface.
- précédent peu ou pas pailleux (pomme de terre, pois, lin,…) Le couvert sera indispensable vis-à-vis de la protection du sol lors de précédent céréale avec pailles enlevées. Dans le cas d’un précédent céréale pailles laissées, un couvert en interculture renforcera l’effet de protection du sol. L’implantation d’une légumineuse favorise la dégradation des pailles en apportant l’AZOTE nécessaire à l’activité microbienne.

c) Valorisation des apports organiques d’automne Les couverts végétaux piègent l’azote apporté au sol par les vinasses, lisiers, fumiers, compost…

d) Enrichissement du sol en matière organique
- Légère augmentation du taux de matière organique stable,
- Fabrication de matière organique « transitoire » au rôle mal connu, potentiellement active sur la stabilité structurale des sols,
- Favorise le développement des vers de terre.

3 - Sur la production d’azote par fixation atmosphérique

Le couverts végétaux, légumineuses (fenugrec, pois fourrager, gesse et lentille) sont de véritable usine à produire de l’azote pour la culture suivante. Les légumineuses absorbent d’abord l’azote minéral disponible dans le sol et dans un 2ème temps mettent en fonction leur capacité à fixer l’azote atmosphérique avant de la restituer au sol sous forme organique.

B - Implantation

1 - Date de semis et fixation de l’azote

Le processus de minéralisation est dépendant de la température et de l’humidité du sol : quand une culture est présente pendant ce processus, elle absorbe l’azote libérée par le sol. Après récolte, le couvert végétal devra se substituer à la culture pour continuer à absorber l’azote jusqu’à l’hiver.
- L’objectif est de maintenir un stock d’azote minéral aussi faible que possible à l’entrée de l’hiver : le producteur devra donc mettre en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour faire absorber l’azote disponible depuis la récolte estivale jusqu’à l’hiver. Pour ce faire, les semis les plus précoces de couverts végétaux sont en général conseillés.

2 - Choix de l’espèce

Il dépend de la durée souhaitée de couverture du sol. Les couverts qui ont une vitesse de développement lente permettent une couverture plus longue mais présentent un risque de développement trop faible en début d’automne au moment du pic de minéralisation du sol. Au contraire, les couverts qui ont un développement estival rapide sont très efficaces pour fixer l’azote. Ils sont détruits plus tôt par le gel, le broyage ou chimiquement.

C - Destruction de la culture intermédiaire

1 - Détruire lorsque la minéralisation du sol se réduit

- Dès que la température descend au-dessous de 10 à 12°C, l’activité de la microflore du sol diminue et la minéralisation se ralentit fortement.
- Dans les conditions climatiques du Nord de la France, la période de minéralisation ralentit dès fin octobre. Pour le Sud, elle peut aller jusqu’à fin novembre.
- L’azote piégé ou produit par le couvert sera minéralisé et rendu pour partie le printemps suivant.

2 - Détruire lorsque le couvert n’est pas trop développé

La priorité est d’éviter les grainaisons indésirées. Les espèces hâtives seront détruites dès la fin floraison pour éviter le salissement du sol (Moha Rapido). Les espèces tardives seront détruites soit par le gel, soit mécaniquement, soit chimiquement afin d’assurer des conditions de semis optimal pour la culture suivante. Type de couvert végétal Peu sensible au gel < 8° stade rosette 700 ° jours à 800 ° jours 900 ° jours à 1100 ° jours
- 90 jours Sans gel Plus 90 jours Nombre de jours nécessaire de la levée à la destruction

3 - Mode de destruction

- Naturelle par le gel pour les espèces sensibles au gel à cycle de développement végétatif très court (moha et nyger).
- Sur Techniques Sans Labours (TSL) les couverts, très peu développés ou gélifs seront préférés. Si le couvert est non gélif, il faut veiller à la destruction totale de la plante.
- Sur déchaumage les outils à disques sont mieux adaptés car leur progression dans les végétaux denses est plus facile que les outil à socs : un broyage est recommandé si la masse végétative est trop importante.
- La destruction chimique des couverts à cycle végétatif plus long et peu sensible au gel (comme le pois fourrager, la lentille fourragère, la gesse fourragère et principalement le radis chinois) est parfois nécessaire pour réimplanter la culture suivante.

L’efficacité des produits est conditionnée par l’état de la végétation et la température au moment de l’application : Il est indispensable de réaliser l’application lorsque le couvert est encore en croissance. La dose préconisée en glyphosate est 1 à 3 l/ha selon le couvert et son développement.


Télécharger le document
(PDF - 383.7 ko)