Vendredi 10 décembre 2010
Frédéric Thomas

Après des séjours aux États-Unis et en Australie, Frédéric THOMAS débute son activité de conseil de terrain et, en 1999, il crée la revue TCS. Il s’appuie aussi sur sa ferme, en Sologne, des terres sableuses hydromorphes à faible potentiel, où il met en œuvre l’AC avec réussite. Il est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs du développement de l’AC en France.

Un concours de labour pas comme les autres

Photo : Hayes Pulling - wikimedia commons

Allez voir cette vidéo. Plus réaliste et agricole que le tracto-pulling, les Danois ont mis au point une autre spécialité de « sport agricole » : le labour rapide. Cette vidéo peut faire sourire et si ce type de sport mécanique satisfait une frange de la population et permet à certains agriculteurs d’exprimer leur goût pour la puissance et la mécanique, passe encore. Cependant cette vidéo soulève certaines questions de fond :

- Bien que l’épreuve consiste à « labourer » une surface donnée en un minimum de temps, aucune contrainte quant à la qualité du travail ne semble imposée. Aller vite, surtout en matière de travail du sol, nous éloigne souvent du bien et du bon ; pauvres vers de terre et pauvre activité biologique : comment peuvent-ils survivre à ce qui n’est même plus du travail du sol mais un véritable tsunami.

- La vitesse exige toujours beaucoup plus de puissance, et donc d’énergie, qui contrebalance souvent les gains d’efficacité sur le temps. La vitesse implique également d’énormes contraintes mécaniques qui demandent plus de robustesse et entrainent plus d’usure et de casse sans parler du dos du chauffeur.

- Le dernier élément qu’inspire cette vidéo est le paradoxe entre cette débauche d’énergie, de bruit, de fumée, de brutalité et les éoliennes que l’on aperçoit paisiblement tourner dans le fond. Cette image montre bien le peu d’évolution dans les réflexions où le développement des énergies « renouvelables » permet souvent de se donner bonne conscience et de continuer de consommer comme avant, même plus. Cette option « renouvelable », beaucoup plus visible et médiatique, qui s’appuie seulement sur de la substitution est de loin beaucoup moins performante et durable que la recherche d’économies qui même si elles sont beaucoup moins visibles, sont quand à elles durables.

Nous conseillons donc à tous ceux qui sont encore un peu trop adeptes de ce type de sport de regarder d’autres vidéos sur notre site. Elles sont beaucoup plus calmes, reposantes, fleuries et surtout respectent tout les milieux ou les environnements (le sol, l’air et l’eau). Même le paysage est préservé car on peut se demander si l’éolienne est nécessaire à la vue des économies d’énergies réalisées. A quand les concours de semis avec un minimum de carburant ? Cela existe déjà pour les véhicules routiers (course ou l’objectif est de parcourir un maximum de distance avec seulement un litre de carburant) ?