Lundi 4 mai 2009
Frédéric Thomas

Après des séjours aux États-Unis et en Australie, Frédéric THOMAS débute son activité de conseil de terrain et, en 1999, il crée la revue TCS. Il s’appuie aussi sur sa ferme, en Sologne, des terres sableuses hydromorphes à faible potentiel, où il met en œuvre l’AC avec réussite. Il est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs du développement de l’AC en France.

Est-ce que les cailloux remontent naturellement dans le sol ?

Non bien entendu et pour plusieurs raisons. Déjà par simple notion de physique : une pierre possède une densité comprise entre 2 et 2,5 alors qu’un sol normalement structuré a quant à lui une densité de 1,2 à 1,3 soit moitié moins. Comme les corps lourds ont tendance à descendre dans un corps plus léger meuble, il n’y donc aucune raison pour que les pierres remontent à la surface. D’autre part, le sol se forme en général à la surface d’une roche d’où le terme « roche mère ». Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le développement de la végétation spontanée dans une cour, sur un mur ou encore sur un vieux toit. Même dans ces environnements pourtant peu propices, une fine pellicule organique finit par apparaître et recouvrir la roche. Enfin, dans un sol vivant où on laisse les résidus organiques à la surface, l’activité biologique, et entre autres le travail des vers de terre, en remontant continuellement d’importantes quantités de sol, finissent par ensevelir les pierres et autre éléments solides laissés à la surface.

Ainsi et comme le montre de manière assez criante cette photo prise entre deux champs dans le Berry en février dernier, le type d’agriculture et l’agriculteur peuvent avoir un énorme impact sur l’évolution de son sol. A gauche, une gestion inappropriée et un travail intensif ont fait remonter les pierres à la surface rendant le travail du sol difficile, alors que dans la parcelle de droite, l’abandon du labour et une orientation très semis direct ont permis de remettre un peu de terre au dessus des pierres. Enfin, il est clair qu’avec encore plus de recul, cette situation va continuer de s’améliorer pour obtenir une surface quasi indemne de cailloux facilitant encore plus le semis et l’installation des cultures.