Vendredi 20 novembre 2015
Thierry Stokkermans

Originaire du Sud-Ouest de la France, Thierry STOKKERMANS a travaillé en Espagne, Nouvelle-Zélande et Australie avant de s’installer aux Pays-Bas. Convaincu par le semis direct à faible perturbation, il conçoit et développe aujourd’hui des machines agricoles (zip drill).

Du lupin dans le calcaire

Culture de lupinEn Europe, il est possible de cultiver du lupin sur des sols basiques (pH jusqu’à 7,8), riches en carbonate de calcium (jusqu’à 10% de CaCO3). C’est une légumineuse qui peut être cultivée pour sa graine riche en protéines (30-35%) ou utilisée comme couvert végétal (en pur ou en mélange).
Contrairement aux pois et à la fèverole, le lupin n’est pas une plante mais une famille de plantes qui regroupe des annuelles, des pérennes et des arbustes. On le trouve aussi en tant que plante d’ornement (Lupinus polyphyllus). En agriculture, on utilise surtout des annuelles de printemps et on peut aussi cultiver des annuelles d’hiver. En Europe, on cultive le lupin bleu (Lupinus Angustifolius), le lupin blanc (Lupinus albus) et le lupin jaune (Lupinus luteus). Attention le nom de la plante ne correspond pas avec la couleur des fleurs, certains lupins bleus ont des fleurs blanches et inversement. L’identification se fait par la forme des feuilles.
Le lupin bleu et le lupin jaune sont des plantes de sol acides. Par contre, le lupin blanc est une plante qui se porte bien sur un grand nombre de types de sols. Cette dernière a été testée et validée aux Pays Bas sur des sols à 7,8 de pH et calcaire (10% de CaCO3). Selon Udo Prins, de l’institut Louis Bolk, les égyptiens cultivent le lupin blanc sur des sols allant jusqu’à 8,5 de pH. En France, au début des années 2000, on parlait beaucoup du lupin. L’offre était composée de plusieurs variétés. Malheureusement, toutes ces variétés sont sensibles au carbonate de calcium et cela a grandement freiné le développement de la culture. Aujourd’hui, avec le lupin blanc qui s’installe très bien dans des pH allant de 5,5 à 7,5, de nouvelles possibilités s’ouvrent aux cultivateurs.
Il est possible de regrouper les lupins blancs en 2 groupes selon leur partie aérienne. Il y a les lupins qui ont une seule tige et les lupins qui ont plusieurs tiges/ramifications. Les variétés sélectionnées à tige unique sont connues pour être faciles à récolter car leurs gousses murissent simultanément. Les variétés à tiges multiples sont appréciées pour leur effet couverture du sol, pour être plus compétitives face aux adventices que les variétés à tige unique et pour compenser les éventuelles pertes à la levée. Aux Pays-Bas, les deux variétés les plus performantes sont Dieta, du semencier d’Outre-Manche SoyaUK, et Boros, du Polonais HR Smolice.
De plus son spectre de pathogènes est éloigné de ceux de la fèverole et du pois. Ce qui est un atout pour faire des cultures diversifiées et/ou des couverts variés. Le lupin de printemps, passé un certain stade, devient gélif, c’est un second atout intéressant pour l’utiliser en tant que plante compagne ou pour des systèmes de semis direct sous couvert sans glyphosate.
JPEG - 408.2 koPour plus d’information, le site de l’UNIP (http://www.unip.fr/lupin.html) est à votre disposition tout en gardant en mémoire qu’il ne fait pas référence aux variétés tolérantes au CaCO3. Pour les néerlandophones qui veulent en savoir plus sur les résultats de l’institut Louis Bolk, l’information est disponible gratuitement et en ligne ( http://www.louisbolk.org/downloads/3066.pdf).