Jeudi 21 février 2013
Jean-Marc Sanchez

Humus. Si le sol fonctionnait comme un moteur de voiture… (1/3)

L’humus, « base essentielle de la fonction de la production des sols » se retrouve sous différentes formes dans le sol, selon l’état de décomposition de la matière organique : « on peut avoir dans un sol de la matière organique, d’origine animale ou végétale, très récente, comme des matières organiques âgées de plus de 7.000 ans ! », indique Olivier Cor, responsable agronomique chez ITHEC. Cette transformation (ou réorganisition) de la matière organique « fraîche » jusqu’à l’humus, de couleur bien noire, s’appelle « la chaîne d’humification ».

« Sa dynamique dépend beaucoup de la façon de travailler les sols, de leur composition, du climat, de l’environnement – arbres, flore présents - ou encore de la couverture végétale, qui conditionne en grande partie la nature de la matière organique présente dans le sol », poursuit celui-ci. Ainsi par exemple, selon la composition initiale des végétaux en matière organique - « améliorante » (riche en azote) ou à décomposition difficile (acidifiante) - la vitesse d’humification sera plus ou moins rapide.

D’un point de vue biochimique, «  tout tourne autour du cycle du carbone, mobilisé par la plante, dégradé puis réintégré, raconte Olivier Cor. Dans un sol, le centre de vie, c’est le carbone…Tel un moteur, qui va bien tourner ou non selon les cas ! ». L’humification correspond en effet à une réorganisation des débris organiques sous l’action des micro-organismes : des champignons d’abord, qui cassent les solides chaînes carbonées, puis sous l’action des bactéries. L’obtention ‘in fine’ de l’humus, matière organique totalement dégradée, est pour sa part majoritairement composé d’acides humiques, noirs ou gris, et d’acides fulviques, molécules riches en carbone.

Ces nombreux micro-organismes vivants, impliqués dans ce processus, ont donc une importance majeure, impactant la dynamique et la vitesse de dégradation du carbone dans le sol. « Tous ces êtres vivants sont la vie du sol !, conclut l’agronome. Ils vont faire « tourner » plus ou moins vite ce ‘ moteur carbone’ ; la matière organique étant le réservoir… ». Gérer la matière organique, c’est donc gérer la richesse et la vie de son sol. Si vous ne leur donnez pas à manger en quantité suffisante et au moment où ils en ont besoin, le moteur calera !

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